jeudi 30 novembre 2006



"MA MONDIALISATION"

Un documentaire sorti en catimini le 15 novembre et qui ne passe que dans une salle à Paris. L'idée : prendre un exemple particulier et bien concret pour montrer les processus de la mondialisation, qui peuvent sembler parfois abstraits. L'exemple, c'est celui de Yves BONTAZ, un patron atypique d’une entreprise industrielle de Haute-Savoie, qui emploie un millier de personnes, dont 700 à l’étranger et 300 en France.
"Si mon père me voyait" dit plusieurs fois ce fils d'agriculteur qui a réussit dans le domaine du décolletage (on apprend qu'il s'agit du façonnage de pièces métalliques, notamment pour l'automobile).

Le film tourné en DV ressemble un peu trop à un reportage de France 3 région, mais la personnalité d'Yves Bontaz, jovial, rigolo avec sa voix éraillée et ses petites lunettes rondes, emporte le morceau. Son parcours passe de celui d'un self-made man, acteur de la vie économique, à celui d'un homme un peu dépassé par les événements, comme ses amis patrons qui ont revendu leur société.

En effet, les entreprises concurrentes de Haute-Savoie sont prises entre les États-Unis et la Chine, entre des fonds de pension qui cherchent une rentabilité rapide et une main d'œuvre toujours moins chère à l'Est… Le film montre aussi le travail répétitif, harassant et mal payé des ouvriers.

Ce film illustre bien la dérégulation sans limite de l’économie de marché libérale. Patrons et ouvriers, politiques (Loos risible), syndicalistes et économistes, assistent impuissants à l’emballement d’un système sur lequel plus personne n'a de prise.

mercredi 29 novembre 2006



"FRANKENSTEIN"

Projection à la Cinémathèque du "Frankenstein" réalisé par James Whale en 1931. En prologue au film, un acteur avertit la salle qu'elle va voir une histoire terrifiante et que nous devons en tirer les conséquences… Frankenstein n'est pas le nom du monstre, mais celui du médecin qui déterre des cadavres et vole des pendus pour composer un homme qui prendra vie grâce à la foudre tombée du ciel. Mais le monstre a le cerveau d'un criminel… Même s'il s'ébahit devant une petite fille, il la tuera, tout comme il tentera de tuer son créateur. Tel le Horla, il ne pourra disparaître que dans un immense bûcher…

"THE BLACK BOOK"

Dernier film de Paul Verhoeven, tourné dans sa patrie d'origine.
Le synopsis : La Haye, sous l’occupation allemande. La chanteuse Rachel Steinn tente, avec un groupe de Juifs, de
gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande abat tous les réfugiés ; seule Rachel
échappe au massacre. Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d’Ellis de Vries, parvient à infiltrer
le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l’offi cier Müntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi...
Qui a trahi le groupe de Juifs ? Qui est le traître parmi les résistants ? Un des Allemands est-il finalement bon ? Les questionnements et retournements de situation rythment ce long film de 2h25. L'intrigue est du coup un peu touffue mais quand même prenante. Son intérêt réside surtout dans la reconstitution de l'occupation, de la résistance, de la torture par la Gestapo, de la traque des personnes d'origine juive… Une atmosphère de peur dans laquelle on ne peut faire confiance à personne, où la mort peut vous surprendre à tout moment.
La dernière image du film, le kibboutz où a trouvé refuge Rachel, est pleine de sens : les Juifs, en cherchant la paix sur le territoire d'Israël, n'y connaissant qu'une guerre perpétuelle…

MOREL ET CHERHAL EN CONCERT

RFI enregistrait mardi 28 novembre l'émission "La Bande Passante", présentée par Alain Pilot. Étaient invités (on oubliera l'autoproduction canadienne): François Morel et Jeanne Cherhal. L'ex-humoriste des Deschiens s'est reconvertie avec succès en chanteur pince sans rire et laconique. Sans prétention mais avec un sens de la formule et de la mélodie, il a écrit des chansons très sympas à entendre. Aperçu des paroles : "Mon amour est pour vous totalement zinfini / Je lui ai dit zaussi: "faut qu'on s'revoit sans faute"/ L'a dit: "ça m'étonnerait", extrait de "Paulo Virginie", l'histoire d'un nul en orthographe qui tombe amoureux d'une prof de français.
En revanche, Jeanne Cherhal semble prétentieuse quand elle écrit une chanson ("Le tissu") sur le voile, aux paroles insipides. Et sur scène, mademoiselle interrompt ses chansons, fait des commentaires ou s'arrête pour rouspéter contre les techniciens… Heureusement que tout cela pourra être coupé au montage !

mardi 28 novembre 2006


"LE CINÉMA EXPRESSIONNISTE ALLEMAND"

Expo à la Cinémathèque et rétrospective dans les salles obscures de l'institution. Premier film expressionniste classifié comme tel, "Le Cabinet du Docteur Caligari" était projeté lundi dernier. Un film muet de 1919, étonnant par ses décors penchés aux lignes brisées, où géométrie et perspectives sont brisées. L'histoire aussi est inquiétante: un somnambule qui tue la nuit, qui est sous la coupe d'un étrange docteur, qui ressemble étrangement au directeur de l'asile de la ville… Le fou est-il celui que l'on croit ? Malgré sa restauration, la pellicule virait noir et blanc au jaune ou au bleu, rajoutant un charme surrané à ce film aux ombres et lumières contrastées et au jeu très expressif des acteurs.

L'exposition est un peu courte et présente surtout des esquisses réalisées par les décorateurs, quelques affiches et extraits de films, ainsi qu'une reconstitution des décors réalisés pour "Le Cabinet du Docteur Caligari".

lundi 27 novembre 2006



"BAMAKO" AU CINÉMA

Le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako, qui a vécu au Mali, s'approprie un genre très américain: le film de procès. Ce procès, c'est celui du FMI et de la Banque Mondiale, qui a lieu dans la cour d'une maison de Bamako. Les premières images et l'atmosphère du film sont saisissantes, digne d'une œuvre de David Lynch (ce rassemblement surréaliste et muet, la chanson poignante…).
Le procès est en lui-même un peu naïf, et les échappées ne sont pas très abouties(la vie continue autour, le western africain avec Danny Glover, co-producteur du film). De bonnes intentions ne font pas un bon film, mais celui-ci est intéressant parce qu'il prend le temps de montrer la vie quotidienne des Africains.

samedi 25 novembre 2006



"LADY CHATTERLEY"

Lady Constance Chatterley et son mari Clifford vivent dans un château perdu dans la campagne anglaise. Clifford est revenu de la Première guerre mondiale, le bas du corps paralysé à jamais. C'est l'hiver, Constance est triste, enfermée dans sa propre vie, son sens du devoir et son mariage. Alors que le printemps arrive, Constance fait plus ample connaissance du rustre Parkin, le garde-chasse du domaine. Une aventure sexuelle va se transformer en folle passion amoureuse...
Après 10 ans d'absence , Pascale FERRAN revient au grand écran avec une adaptation des aventures de la célèbre héroïne de D.H. Lawrence, dans la seconde version de son roman. C'est un film panthéiste, qui filem à merveille et longuement la nature (2h38). Le film questionne justement la nature de chacun, sa prédestination (les dominés, les dominants), les préjugés sociaux… Les deux acteurs principaux, Marina HANDS et Jean-Louis COULLOC’H, sont excellents, tout comme Hippolyte GIRARDOT, dans le rôle du mari handicapé.

EXPO MAURICE DENIS

Jusqu'au 21 janvier 2007, le Musée d'Orsay propose une rétrospective du peintre Maurice Denis (1870-1943), fondateur avec Bonnard et Vuillard du groupe des Nabis, prophètes de l'art moderne, peintres impressionistes et symbolistes, très inspirés par Paul Gauguin. Ajoutons pour Denis, peintre également très chrétien. Les couleurs sont magnifiques, la lumière est partout, préfigurant le fauvisme. Il y a du bon et du moins bon, mais c'est le cas de toute rétrospective.

TY EN CONCERT

retour encore une fois à la Maroquinerie, après Disiz la Peste hier.
Rappeur britannique d'origine n,igériane, Ty renouvelle le hip-hop non pas par le UK garage ou le grime comme ses concitoyens the Street ou Dizze Rascal, mais en revenant au funk. Il défendait son album "Closer" publié par Big Dada. Mélange de funk, de pop et de dancehall, son hip-hop est définitivement très musical, avec l'appui de deux choristes, dont l'une scatte excellement. Ty a une présence et un humour qui déménagent. Pourtant, je n'ai pas été totalement convaincu…

DISIZ LA PESTE

Le rappeur franco-sénégalais était en concert pour deux soirs à Paris à la Maroquinerie.
Il est accompagné d'un DJ, bien sûr, mais aussi d'une contrebasse, d'une batterie et d'une guitare électrique. Le tout donne un souffle d'air frais et de l'énergie à son rap, surtout que Disiz n'a pas un timbre de voix ou un flow qui tuent. À noter l'apparition d'Humphrey et Yannick Noah, et des dispensables Dax Riders (signés également chez Barclay/Universal…). Humble et pas trop provoc, Disiz a bien fait bouger le public. Au programme: "Inspecteur Disiz" (le rap a remplacé la politique), "Jeune de banlieue" ou "J'suis un beau gosse" sur des reprises de MC Hammer, Warren G ou… Rage Against the Machine ! Très efficace, et très rassembleur puisque le public allait d'un gamin de 7 ans à une dame du troisième âge !

Extrait des paroles de "Jeune de Banlieue":
"J'ai beau me cultiver, mes attitudes me trahissent
On sait que je viens d'ici, donc on m'écarte de la liste
Ils me catégorisent, sur mon milieu théorisent
Mais je pars en quête de la terre promise comme Moïse
Au début, j'essayais de camoufler mon accent banlieusard
Mais quand j'm'entendait parler, je trouvais ça bizarre
Est-ce que l'Auvergnat a honte de son environnement ?
Alors pourquoi devrais-je avoir honte de mon bâtiment ?"

NOUVEAU CLUB: LE SHOWCASE

Très bel espace voûté situé sur les quais de Seine rive droite, sous le pont Alexandre III. J'y suis allé à l'occasion d'un cocktail SFR/Oxbow, qui présentait notamment le portail musical sfrjeunestalents.fr
Ambiance BCBG, avec une attachée de presse qui me dit qu'elle est affamée depuis qu'elle a décidé d'arrêter de fumer, et des hôtesses top models presque plus nombreuses que les invités…

"QUARTETT" PAR BOB WILSON

« QUARTETT» se joue jusqu’au 20 décembre 2006 au Théâtre de l’Odéon. Enfin, je ne sais pas si il y a encore quelqu’un qui ne le savait pas, vue la presse dithyrambique qui a salué ce spectacle. Le texte coup de poing de Heiner Müller, adapté des « Liaisons Dangereuses », est servi par une mise en scène toute aussi audacieuse. Robert Wilson mixe théâtre, musique, lumières, références à la danse et au cinéma dans une mise en scène glacée. Isabelle Huppert se crispe au son de percussions qui résonnent dans tout le théâtre, elle ressasse les mêmes paroles, coincée dans une superbe robe-fourreau violette. Elle fait face à Ariel Garcia Valdes (Valmont), sorte de Lucifer vociférant ou de Nosferatu sado-maso, enveloppé de rouge.
Le tout est servi par des décors jouant beaucoup sur la géométrie, les effets de lumière et la dualité du plateau, divisé par un rideau transparent. C’est Michael Galasso (« In the Mood for Love »), qui signe une musique à cordes sérielle et sépulcrale.
Cet affrontement des deux amants, confrontés à l’autre, à la mort et au désir, est encore plus violent dans cette interprétation déshumanisée et autiste. En revanche, le texte qui ne fait que 22 pages, mérite d’être lu avant d’aller voir la pièce, afin de vraiment profiter d’un texte pris à partie par les comédiens. La mise en scène de Langhoff était à mon avis plus forte et moins cérébrale…
Dans le Nouvel Obs, Jérôme Garcin écrit que cela tient plus du "défilé de mode dans la cour du Louvre, d'un mauvais remake de "Star Trek" sur une musique spatiale de Michael Galasso, et du congrès annuel, porte de Versailles, des fabricants de luminaires. Avis aux candidats: il y a plus phénoménal encore que la coûteuse prétention du scénographe, c'est l'ennui éprouvé par le spectateur." Il n'est pas complétement dans le faux…

lundi 20 novembre 2006

QUELQUES INFLUENCES MUSICALES...


SOIRÉE WE LOVE TRAX A LA VILLETTE

Le magazine musical «Trax» fêtait son 100ème numéro à la Cité des Sciences de la Villette samedi 18 novembre. Concoctée par les organisateurs des soirées We Love… (… Ellen Alien, Kompakt, Fantasy, Saucisson…), la soirée s’annonçait événement par son lieu : la Cité des Sciences, donc, et par le plateau d’artistes.
Mais à minuit, il fallait déjà pouvoir rentrer, car une émeute avait lieu devant les portes. Des gens semblaient attendre déjà depuis pas mal de temps au moment où je suis rentré. Le système des tickets codes barres, sur téléphone mobile ou à imprimer, était-il en cause ? Plus de ticket mais quand même 27,50 € la place !
À l’intérieur, on se croirait à un Salon de la Porte de Versailles comme le SIEL, tant la musique résonne. Hé oui, cet endroit n’est pas vraiment fait pour accueillir des concerts, en l’occurrence ceux de Art Brut puis des rappeurs de TTC. Prévu à minuit, leur show commence à 1h20. Le temps d’aller voir le live de Para One dans l’espace Condorcet, un peu plus adapté acoustiquement. Live techno assez classique mais péchu, tout comme celui plus rock dans l’esprit de Justice vs Erol Alkan, qui ne semblent plus vouloir quitter la scène.
Dans l’autre « salle », en haut de la Cité des Sciences, le baron allemand Rhythm & Sound fait fuir les danseurs avec son DJ set 100% reggae. Mais impossible de regagner l’autre salle, les vigiles bloquent l’entrée car la capacité de la salle est à son comble en matière de sécurité. Un peu plus tôt dans la soirée, ils avaient même fait descendre tous les escalators afin que personne ne puisse monter ! Super ambiance !
€Ajoutons que la bière était à 6 € et le mauvais champagne à 9 € la coupe. Des petits malins s’alimentaient aux distributeurs en libre service…
Vers 3h45, Agoria a fait bouger les danseurs avec un set techno efficace mais varié, alors que Superdiscount terminait dans l’autre salle un live puissant, techno brute adoucies de quelques samples vocaux. Avec tout ce retard, tous ces aller-retour et la fatigue, pas le temps de voir le live des Allemands de Modeselektor qui devait pourtant largement valoir le déplacement.

Bref, on se serait cru dans un immense aéroport, à faire la queue pour l’embarquement, mais le décollage n’a pas vraiment eu lieu…

mercredi 15 novembre 2006


IL ÉTAIT UNE FOIS WALT DISNEY

Walt Disney (1901-1966) est l'une des grandes figures de la culture américaine de masse, mais on oublie les influences et les hommages voire les emprunts faits aux contes, traditions et images issus du Vieux Continent.
Les longs métrages d’animation de Walt Disney, depuis Blanche-Neige et les Sept Nains, en 1937, jusqu’au Livre de la Jungle, 30 ans plus tard, sont des exemples éloquents d’influences réciproques entre cultures populaire et savante.
Walt Disney a amassé un important fonds de livres de contes, d'illustrations et de gravures, qu'il a importés d'Europe à partir de 1935. Gustave Doré ou Arthur Rackham l'ont fortement inspiré, tout comme l'architecture européenne (pour le château de la Belle au Bois Dormant par exemple). Le cinéma expressioniste (Murnau, James Whale…) a par exemple aussi sa place dans Fantasia.
On découvre également un projet inabouti entre Dali et Disney, un film d'animation de 6 minutes, aujourd'hui visible et intitulé "Destino", avant que l'exposition se termine par l'influence de Disney sur l'art contemporain.

Ci-dessous Alice au Pays des Merveilles par Arthur Rackham, Le Gai Château par Victor Hugo et le château de la Belle au Bois Dormant vu par les studios Disney.

Aux Galeries nationales du Grand Palais jusqu'au 15 janvier 2007.



MAGUY MARIN RECRÉE "MAY B"

La pièce May B a juste vingt-cinq ans, elle approche de sa six centième représentation. La chorégraphe Maguy Marin a recréé sa pièce devenue culte à Paris au Théâtre de la Ville. Après que la salle ait été plongée dans le noir durant la durée d'un lied de Schubert, 10 personnages vêtus de haillons blancs et maquillés de façon blafarde traînent les pieds sur le sol, y laissant des traces de poudre de craie. Ils tournent en rond sur le plateau, ne trouvant aucune issue à leur ballet lugubre. Maguy Marin s'est inspirée des textes de Samuel Beckett dans lesquels les mots se raréfient. Plus tard, ce sont des pantins qui bougent de façon saccadée au rythme d'une fanfare militaire, puis un groupe de voyageurs, qui lèvent à peine les pieds, marchant d'une façon automatique, sans bouger du sol. Exilés, déportés, symboles d'une humanité en déchéance, chacun y trouvera son interprétation. Une pièce très sombre, minimaliste et dépressive.

mardi 14 novembre 2006


ESG AU TRABENDO

ESG, trois lettres, un groupe mythique, né à New York à la fin des années 70. Les filles Scroggins, quatre soeurs noires, aujourd'hui trois, accompagnées de deux de leurs filles, ont influencé toute la scène rock, punk et no wave. Elles ont également été samplées des centaines de fois par le hip-hop.
Funk, disco, punk, house, blues et soul, leur style est inimitable, leur son très particulier, basé sur une importante section rythmique, appuyée par une basse aux accords très simples. Un son minimal mais puissant, hypnotique et rock, avec des voix et une guitare en retrait.
Au Trabendo, on était replongé dans le son des années 80, retour à New York, comme dans une petite salle underground, où l'on pourrait croiser Jean-Michel Basquiat ou les Clash… Leur son, leur marque de fabrique n'a pas changé, passé de mode, il revient au goût du jour, avec des groupes tels que The Rapture (leurs enfants illégitimes) ou Radio 4.
Les trois sœurs approchent de la soixantaine mais ont une pêche d'enfer, et leur bonne humeur est sincère et communicative. Très bon concert, nostalgique mais pas trop.
DAVY SICARD À L'EUROPÉEN

Le Réunionnais Davy Sicard se produisait à guichets fermés à l'Européen mercredi 8 novembre. Chanteur et guitariste, il est accompagné de percussionistes et mélange influences actuelles à la traditionnelle malouya, le blues des esclaves de la Réunion, qui n'est réapparu que dans les années 80. Un concert très rythmé dans une chaude ambiance, mais des chansons sans refrains accrocheurs. Pour les amateurs du genre…

mardi 7 novembre 2006



"SCOOP", LE DERNIER WOODY ALLEN

L'histoire: une étudiante américaine en journalisme, de passage à Londres (Scarlett Johansson) se voit confier le nom d'un assassin par le fantôme d'un journaliste, alors qu'elle se trouve dans la boîte à double fond d'un illusionniste, joué par Woody Allen (assez mauvais acteur). L'étudiante tombera sous le charme du présumé tueur en série, qui est très riche et très séduisant.
Cette fascination pour les riches (comme dans "Matc Point") est un tantinet agaçante.
Woody Allen marie comédie et polar, mais son film n'en est pas pour autant une comédie policière. Un film sympathique mais pas nécessaire…

dimanche 5 novembre 2006


"CYRANO DE BERGERAC" À LA COMÉDIE FRANÇAISE

Cyrano de Bergerac, monté par Denis Podalydès au Théâtre-Français, se joue depuis la saison dernière et jusqu'en avril prochain. Gros succès car c'est une réussite. Michel Vuillermoz donne beaucoup de relief et de complexité à Cyrano, la mise en scène est intelligente, les décors d'Eric Ruf et les costumes de Christian Lacroix très joliement imaginés. Cyrano n'est pas hâbleur ou sûr de lui mais mélancolique voire naïf, le rendant plus proche de nos inquiétudes et de nos angoisses.
PHILIPPE CAUBÈRE, "L'HOMME QUI DANSE", second épisode

Alors ? Ce n'est pas aussi fort ni aussi drôle que le premier épisode. La faute peut-être à Claudine, la mère, qui est moins présente dans cet épisode que dans le premier. L'effet de surprise s'est sans doute aussi amenuisé. Là, ce sont de Gaulle, Mauriac ou Johnny qui sont conviés par l'adolescent Frerdinand dans sa chambre. De Gaulle tel un éléphant avec sa trompe, ses oreilles gigantesques et son képi, qui fait tout trembler, est une hilarante trouvaille. Ferdinand se rêve poète aux 98000 poèmes et communiste révolutionnaire, il termine la pièce en passant son bac à l'oral car nous sommes en 1968. L'aura-t-il ? Réponse dans le troisième épisode…

jeudi 2 novembre 2006


PHILIPPE CAUBÈRE, "L'HOMME QUI DANSE"

Étonnante entreprise que celle du comédien Philippe Caubère, qui joue au Théâtre du Rond-Point du 15 septembre au 31 décembre "L'Homme qui danse", une "comédie fantastique" en six épisodes écrits, mis en scène et joués par Philippe Caubère
après avoir été improvisés vingt ans plus tôt. Philippe Caubère a passé sa vie à la raconter seul en scène.
Dans "Claudine", le premier épisode, il nous raconte sa mère enceinte, pestant contre cet accident et ce gros ventre de lapine. Puis il montre l'accouchement vécu par la mère, le père, le médecin et le bébé !
Claudine est une bourgeoise truculente qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui mise beaucoup sur ses enfants ("À 3 semaines ton père savait marcher!"). Elle découvre le communisme, le parti des travailleurs, et donc certainement pas le sien. Son fils Ferdinand (Philippe Caubère) est devenu un ado qui écoute Johnny et se masturbe dans ses culottes. Il a décidé de faire du théâtre, alors qu'il ne connaît ni Gérard Philippe ni Jean Vilar, au gran dam de sa mère.

Philippe Caubère est seul en scène, mais il ne nous laisse pas souffler un instant, avec une tchache ramenée de Marseille, qui lui permet de jouer tous les rôles avec un sens incroyable du mimétisme. C'est cocasse, sensible, juste, mais aussi exagéré, amplifié et répété, mais c'est à hurler de rire !!! Ce comédien est exceptionnel et son entreprise plus que réussie. On sent le travail et surtout la durée de ce travail. Après des années de confrontation à la scène et au public, son spectacle s'est affiné, il a mûri, il s'est certainement bonifié, ne gardant que le meilleur et améliorant tout ce qui peut l'être. Excellente première partie donc, les 5 suivantes le seront-elles ? Je n'en doute pas…

mercredi 1 novembre 2006


"LES LUMIÈRES DU FAUBOURG"

Le dernier film d'Aki Kaurismäki est dans la veine du précédent, "L'Homme sans passé", un film sombre et sobre, sur la solitude d'un homme qui vit à la marge de la société.
Koistinen, gardien de nuit, rêve de jours meilleurs dans l'indifférence générale de la société. Un groupe de bandits exploite sa soif d'amour et son poste de veilleur de nuit avec l'aide d'une femme calculatrice. Ils organisent un cambriolage dont Koistinen est rendu seul responsable. Celui-ci est jugé et emprisonné, sans qu'il ne se défende, prétendant n'avoir jamais rencontré cette femme qui a causé sa perte. C'est un individu broyé par la société, sans espoir, dont toutes les tentatives de s'en sortir échoueront. Contrairement aux "Lumières de la Ville" de Chaplin, dont ce film est très inspiré, la femme n'est pas le salut du personnage principal. Mais celui-ci est peut-être déjà heureux qu'une femme ait porté son attention sur lui, même s'il en allait de sa liberté… Pessimiste et troublant.