Massive Attack à Paris

Plutôt que de remplir (sans problème) le POPB de Bercy, le combo trip-hop de Bristol a préféré se produire trois fois à Paris les 28, 29 et 30 août (Olympia, Cigale et Bataclan), mais au prix d'un concert à Bercy (55€ quand même).
Massive Attack présentait une version scénique de "Collected", premier best-of, sorti en mars dernier. Pas d'inédits, que des classiques: Risingson, Safe From Harm, Unfinished Sympathy, Angel, Teardrop... Le petit 3 D mène la danse, aux côtés de Daddy G, le gigantesque anglo-jamaïcain, les deux membres de ce groupe à géométrie variable.
Au chant, des invités les accompagne: Elisabeth Fraser, la chanteuse de Cocteau Twins, Horace Andy, grand nom du reggae, et Deborah Miller.
Une heure et demie de titres hypnotiques et groovy, lancinants et bruyants, le tout servi par un show imposant de lumières.

Ce blog va changer de nom prochainement. (Il était temps). Tenez-vous informés !

"Entre les murs"

Avant la rentrée des classes, voici un livre qui nous plonge dans le quotidien d'un collège du XIXè arrondissement parisien. Le narrateur est un jeune prof de français, qui fait face à une population métissée, rebelle et limite analphabète. Son quotidien est fait de répétitions, tant en cours ("enlève ta capuche"), qu'en salle des profs ("comment fait-on des recto-versos sur cette photocopieuse ?"), et il ne se donne pas forcément le beau rôle face aux élèves, les traitant tantôt d'idiots, les provoquant d'autres fois…
Alors, oui, c'est un peu caricatural, diront les profs. Mais n'est-ce pas un regard un peu ironique et décalé sur le quotidien d'un collège ?

"LA TOURNEUSE DE PAGES"

Fille d’un couple de bouchers, la jeune Mélanie rate un examen décisif de piano à cause de l’attitude désinvolte d’une pianiste reconnue, qui présidait le jury. Quelques années plus tard, elle se vengera en se faisant employer par cette dernière comme tourneuse de pages. Si vous ne craignez pas de voir Scarlatti et Schubert massacrés par des fausses notes, et si vous n’êtes pas gênés par quelques invraisemblances sociales et temporelles, le film vaut pour son intrigue et son duo d’actrices : Catherine Frot en bourgeoise suffisante et Déborah François en monstre froid (découverte dans « L’Enfant » des frères Dardenne).

« VOL 93 »

Un film catastrophe dont on connaît le scénario et la fin : celle du vol United Airlines n°93 du 11 septembre 2001. Détourné par des islamistes, ce vol devait s’écraser sur le capitole à Washington. Mais le courage d’une partie des passagers et de l’équipage permit à l’avion de rater sa cible et de se crasher en pleine campagne. Le film de Paul Greengrass relate ce drame surtout vu depuis les postes de contrôle aérien. Où l’on découvre que les forces armées américaines tout comme le président Bush étaient injoignables, et ne prirent de décisions que 2 heures après le choc des deux avions kamikazes sur le World Trade Center. Pas trop de pathos gratuit, un peu trop de considérations techniques, mais un film proche de la réalité.

"LA SCIENCE DES RÊVES"

Après "Human Nature" et "Eternal Sunshine of the Spotless Mind", voici le troisième film de Michel Gondry, qui s'est fait une réputation comme réalisateur de clips pour Björk, les Chemicel Brothers ou les Daft Punk. On retrouve dans "La Science des Rêves", l'univers visuel enfantin et fantasmagorique de Gondry, c'est assez nouveau et plutôt réjouissant. Le personnage principal vit entre onirisme et réalité. Ses rêves sont peuplés de poneys en tissu, de mers de papiers de bonbon et de maisons en carton. Mais le scénario, écrit par Gondry, s’essouffle, et la fin laisse un goût d’inachevé. À voir quand même pour les délires visuels et le rôle d’Alain Chabat en employé à la petite semaine obsédé et drôle.

"VOYAGE EN ARMÉNIE"

Robert Guédiguian quitte Marseille pour se pencher sur ses origines arméniennes. Dans le film, Ariane Ascaride fait de même, quittant la cité phocéenne pour Erevan, à la recherche de son emmerdeur de père, qui a préféré fuir une opération du cœur que sa fille lui enjoint de faire, pour retrouver son amour de jeunesse. Ariane Ascaride part donc à la recherche de son père… et de ses racines. Quelques clichés et de bons sentiments, mais c’est aussi ce qui fait le charme des films de Guédiguian.

Décès de Bernard Rapp

Bernard Rapp est mort jeudi 17 août à l'âge de 61 ans, d'un cancer des poumons. Après avoir fait ses débuts de journaliste au "Monde", il avait présenté le journal télévisé de France 2 de 1983 à 1987.
Mais c'est surtout son émission hebdomadaire, "L'assiette anglaise" qui deviendra culte.
Il s'était ensuite tourné vers le cinéma comme réalisateur de "Tiré à part" (1997), "Une affaire de goût" (2000), "Pas si grave" (2002) et "Un petit jeu sans conséquence" (2004). Mais il percera difficilement dans ce milieu. On retiendra plutôt ses émissions littéraires à la télévision, comme "Jamais sans mon livre" ou "Un Siècle d'écrivains".
Bernard Rapp est également l'auteur de d'un livre consacré aux objets mythiques de l'Empire britannique, "Quality, objets d'en face". Son élégance très british, sa culture et son insatiable curiosité en faisaient un grand journaliste.

LE GRAND RÉPERTOIRE

Au Grand Palais se tenait une "exposition" pour le moins originale: une centaine de machines de spectacle (de rue surtout), activées par des machinistes. Canon à neige, machine à applaudir, machine à soulever les robes, vélo tourne-disques (photo)…
Que des inventions loufoques et souvent inutiles, comme cette catapulte à piano (le cadavre du pauvre piano git à gauche de la photo).

NICE DE LA BELLE ÉPOQUE

Visite guidée à Nice sur la période faste de la Belle Époque. C'est en effet à partir de 1864 que le train arrive à Nice. Se développe alors un tourisme hivernal avec l'arrivée de riches touristes venus soigner leurs bronches et leurs maladies pulmonaires. Côté architectural, les villas et casinos poussent çà et là. Le directeur du casino du centre-ville, au-dessus de la rivière du Paillon, un certain Negresco, est passé à la postérité, grâce à l'hôtel du même nom, symbole de la magnificence de la Belle Époque (photo).

JOURNÉES MÉDIÉVALES À CAGNES

La dixième édition des Journées Médiévales du Haut-de-Cagnes avaient lieu les 5 et 6 août. Au programme: des tournois, un festin médiéval, des concerts de musique de l'époque et de nombreuses animations costumées.

KATERINE + MONNIER

Philippe Katerine donnait "2008 Vallée", une pièce pour 7 chanteurs danseurs, créée avec la chorégraphe Mathilde Monnier. Le spectacle s'est donné trois soirs de suite du 31 juillet au 2 août au Jardin des Tuileries, dans le cadre de Paris Quartier d'été.
Pas grand chose à voir avec les concerts donnés par le chanteur entouré des Little Rabbits. Musicalement, c'est la version album, donc electro, qui est diffusée, parfois revue et remixée. On est donc loin de l'énergie punk des concerts et des riffs rageurs de guitares électriques. Le spectacle débute par une version longue de "Louxor j'adore" d'un étonnant calme. Les danseurs prennent la place de Philippe Katerine et "improvisent" de nouvelles paroles à partir de cette chanson. Mais la troupe de danseurs met un certain temps avant de réellement danser.
Plus tard, Katerine chante "Le 20.04.2005" (Marine Le Pen oh non!) sur l'instrumental de "Borderline". La chanson prend des allures de litanie inquiétante. Une bagarre s'ensuit entre le chanteur et un danseur. Les mots d'une chanson bousculent ceux de la suivante, des dialogues prolongent une chanson. Re-création, réinterprétations, élucubrations, divagations.
Après une heure de spectacle, le sol enfle, la moquette se déchire, un énorme matelas gonfle, Katerine, M. Monnier et les danseurs tentent de le gravir en vain, s'affalant à chacune de leur tentative… La troupe est habillée en cols roulés roses et culottes, comme sur la pochette de l'album (photo). Le spectacle s'achève sur "Numéros", sur une note beaucoup plus pessimiste que lors des concerts.
Un spectacle pour les connaisseurs de Katerine, les fans surtout, qui apprécieront ces variations inspirées. À noter, Katerine passera (en concert) à l'Olympia le 30 octobre.