jeudi 9 octobre 2014

Jacques Derrida, le courage de la pensée

Jacques Derrida, le courage de la pensée, est un documentaire de Virginie Linhart et Benoît Peeters diffusé sur Arte à l'occasion de la disparition du philosophe il y a 10 ans. 

Il quitte Algérie pour l'ENS, difficulté à passer agreg, Althusser le coache. 
"Mon adolescence a duré jusqu'à 32 ans" dit-il. Il publie son premier ouvrage, "Introduction à L'Origine de la géométrie" sur la phénoménologie de Husserl, en opposition à celle de Merleau-Ponty. Écrit sur Antonin Artaud pour la revue Tel Quel. 
1967: trois livres dont De la Grammatologie, déconstruction. 
1968: "mon cœur n'était pas sur les barricades". 
S'installe à Ris-Orangis avec Marguerite, leurs deux enfants et tous ses livres : être loin du centre ?
Defetichisation du philosophe: pas de photo de lui, sauf lors des États généraux de la philosophie en 1979, pour philo dès collège. Décembre 1981, il part enseigner clandestinement en Tchécoslovaquie. Accusé de trafic de drogue, revient en France à Gare de l'Est sous l'œil des caméras du 20h. 

1966 : colloque de Baltimore consacré au structuralisme français (Deleuze, Barthes...)
Déconstruction = violer, transgresser les textes. Avant révoltes étudiantes et les gender ou post colonial studies. 
Jacques Derrida  est mal aimé par l'université française car il est pluridisciplinaire, comme Deleuze ou Foucault. 
Le terme de déconstruction vient de dekonstruktion de Heidegger dans Etre et Temps. Vu comme lui comme s'opposant à la philosophie des Lumières voire limite fasciste. 
Sa femme le décrit comme obsédé par sa disparition : "il écrivait tout le temp, il avait le sentiment qu'il n'arriverait pas à dire tout ce qu'il avait à dire, qu'il fallait qu'il y consacre chaque instant de sa vie. "

mercredi 8 octobre 2014

Bérengère Krief

Le spectacle de Bérengère Krief a été créé en 2010 au Bout Théâtre, salle parisienne de 50 places, avant le Point Virgule, la petite puis la grande salle du Grand Point Virgule (430 places). Quand elle ne tourne pas en province, on la retrouve dans cette salle, comble. Elle commence par un sketch assez classique : la fille qui est au téléphone avec son copain qui l'attend au cinéma, "j'arrive, je suis dans le métro", alors qu'elle est encore en sous-vêtements chez elle. S'ensuivent bruitages du métro et imitations d'une Roumaine par l'humoriste. Son thème de prédilection, les relations hommes-femmes, est le plus inspiré et le plus drôle. Les sketches sur Natasha Kampuch (seule sur une chaise, qui se tape sur l'épaule pour tromper son ennui) sont les moins réussis. Fidèle Man face à Nymphomane, les phrases de drague les plus éculées et les meilleures réparties, le moi, le surmoi (Jean d'Ormesson) et le ça (baiser) dans le cerveau masculin, les mecs bien (en couple… avec un autre mec), beaucoup d'idées et de situations très marrantes, interprétées par une comédienne pleine de peps. Dommage que le spectacle ne dure qu'une heure et soit un peu inégal.
Elle sera six fois au Bataclan en février 2015, deux ou quatre fois à Bobino en avril et deux fois à l'Olympia (2000 places) en juin 2015. Impossible de la rater !

dimanche 5 octobre 2014

Nuit Blanche 2014

La Halle Freyssinet, avant rénovation, est investie par Jef Aérosol.  Rue du Chevaleret, Borondo et Spy Jan Vormann répare les murs lépreux en les cicatrisant de Lego. Gare d'Austerlitz, une longue enfilade de colonnes semble en mouvement grâce à l'installation de Pablo Valbuena.  Quai du Pont d'Austerlitz, nous avons du mal à distinguer les traces rouge sang laissées par Imran Qureshi , alors que son amas de papiers rouge froissés commence à être impressionnant, en plein cœur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Au dehors, devant le Panthéon, la sculpture mouvante de Johann Le Guillerm avance, tel un Mikado géant, sans aucune fixation.
Enfin, à l'Hôtel de Ville, nous observons les dessins de sel au sol de Motoi Yamamoto et les projections de précipités chimiques de Hicham Berrada, qui avait aussi conçu un aquarium où flottaient des méduses en sacs plastiques.




Come bike !

Le Street-art se découvre aussi à véloDes quartiers de Balzac aux Malassis, du centre-ville au Port-à-l’anglais, Vitry recèle de pépites largement méconnues, sans doute une centaine. Afin d’apprécier l’art urbain dans son contexte, nous déambulons à vélo dans les rues de Vitry, guidée par l’association Vitry’N Urbaine et rythmée par quelques surprises…  (Murmuration du collectif TryËma).
Nous découvrons les figures de C215, artiste vitriot désormais réputé, qui a commencé à peindre des portraits de sa fille sur le chemin de son école.

La balade s’achève au MAC/VAL, pour le ravitaillement et la découverte du travail de Tania Mouraud, l’une des références du mouvement street-art.

Come Bike !










mercredi 1 octobre 2014

Chambre Froide



Nicky (Valérie Karsenti), Molly (Anne Charrier) et Debra (Pascale Arbillot) se retrouvent comme chaque mois dans la cuisine de la première, à servir leurs rustres de maris qui les invectivent depuis le salon. Le mari de Nicky a dilapidé son argent et va être inculpé, celui de Molly ne la touche plus alors qu'elle attend un enfant de lui depuis 15 ans et Debra va comprendre que son mari est un minable. 
Lorsque leurs conjoints s’enferment accidentellement dans la chambre froide, les trois femmes ont enfin l'occasion de se venger en réalisant un fantasme. Les trois femmes se mettent à nu au sens figuré comme au sens propre (chose un peu inutile) et se livrent à une confrontation un peu hystérique, mais souvent drôle et cynique.
Les maris fantômes (on les entend du salon) ne plongent pas les spectateurs dans la même aversion que les trois épouses et leur mort annoncée paraît du coup assez virtuelle. Mais la pièce reste intéressante sur la question du sacrifice conscient ou inconscient que l'on commet pour l'autre dans un couple, quitte à s'effacer totalement.