HOUSSE DE RACKET EN CONCERT

Premier concert après la sortie de leur premier album. Le duo jouait à la Boule Noire ce soir, l'un guitare-voix, l'autre batterie, et les deux parfois aux claviers. Court concert (moins d'une heure) mais bien fichu musicalement et scéniquement (peut faire mieux de ce côté). Les voix étaient parfois en retrait par rapport aux instruments et le clin d'œil au tennis s'arrête désormais aux polos Lacoste. A suivre le 31 mars à la Cigale.

VICKY CRISTINA BARCELONA

Le dernier film en date de Woody Allen réunit Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem et Penelope Cruz.
Vicky et Cristina, la brune fiancée à un jeune homme respectable et la blonde sans inhibitions passent l'été à Barcelone.
Un peintre très sensuel, Juan Antonio, aborde Vicky et Cristina avec une proposition des plus directes : s'envoler avec lui pour Oviedo, consacrer le week-end à explorer les beautés de la ville, à boire du bon vin et à faire l'amour. Vicky est horrifiée ; Cristina, ravie, la persuade de tenter l'aventure...
Beaucoup de clichés sur l'Espagne (vision touristique de Barcelone, les mâles machos et les femmes jalouses…) et des scènes qui sonnent faux (une rencontre inopinée, une scène lesbienne). Woody s'est fait plaisir avec toutes ces jolies femmes, mais l'alchimie prend malgré tout.

"LA FERME DES CONCOMBRES"

Un one-man show fait de non-sens et d'imitations improbables (l'emboutisseur de tôle de 1964, Michigan). Cela part dans tous les sens et fait souvent rire, l'accumulation d'absurdités est drôle et poétique, comme l'histoire de cet homme spécialiste des remontées de crues à la nage, que l'on voit passer sous les ponts, tout bleu, ou cette façon très particulière d'avancer tous ensemble en étoile ou en cercle dans le désert (en avant, à reculons ou en ciseaux). De et par Patrick Robine, mise en scène Jean-Michel Ribes, au Théâtre du Rond-Point.

SARAH MOON

Exposition de 180 clichés de la célèbre photographe, issus du livre "12345". Des photos surtout en noir et blanc, évoquant l'absence, le deuil… La photo est souvent transformée par des grattages, détériorations, salissures, afin qu'elle semble appartenir plus encore à la mémoire.
Jusqu'au 6 décembre, galerie Camera Obscura à Paris.

"MELODY NELSON"

Jean-Claude Vannier reprenait "Melody Nelson", le chef d'œuvre de Serge Gainsbourg de 1971. Un projet initié par deux anglais aux Barbican Center en 2006 (dont Andy Votel). Avant cette œuvre, nous avons droit à près de deux heures de "L'enfant assassin des mouches" du même Vannier, une sorte de symphonie comprenant des sons de mixeur, de métronomes, de gravier ou de gouttes d'eau, avec un jeune garçon muni d'une paire de ciseaux ou d'un mégaphone.
Vient enfin la demi-heure tant attendue de "Melody Nelson", avec plusieurs récitants et interprètes: Amalric (costume et barbe de 3 jours mais moins de présence que Serge), Martina Topley Bird, une cantatrice japonaise pour crier les onomatopées de Birkin, Brian Molko, B. Fontaine, Clotilde Hesme, et surtout Alain Chamfort et Daniel Darc, très habité.
Un concert très bien interprété (batterie et basse notamment), très émouvant en l'absence du génie qui l'a conçu.

"BERLIN CALLING"

Réalisé par Hannes Stöhr, avec le DJ berlinois Paul Kalkbrenner (BPitch Control) dans le rôle d'un DJ drogué, hoqpitalisé, qui n'arrive pas à s'en sortir. Kalkbrenner a également conçu la B.O., très réussie, variée et originale. Le film est un peu long mais très réaliste et pas trop voyeur.

"20 MINUTES DE BONHEUR"

Réalisé par Oren Nataf, Isabelle Friedman, un documentaire sur les coulisses de l'émission de Pascal Bataille et Laurent Fontaine "Y'a que la vérité qui compte" sur TF1 (émission depuis disparue). Les deux animateurs s'étaient par la suite opposés à la projection du film. Rien de scandaleux cependant : comme beaucoup de talk-shows, ils utilisent la vie privée de petites gens pour faire pleurer dans les chaumières et faire un max d'audience. Ce qui est intéressant, c'est toute la psychologie mise en œuvre pour convaincre les témoins de passer à la télé, qui masque une bonne dose d'hypocrisie : l'émission serait là pour aider les gens… mmmh.

SÉBASTIEN TELLIER À L'OLYMPIA

Les rideaux s'ouvrent au son des synthés vintage de "Kilometer". Tellier est en costume 70's façon Katerine, chemise blanche et lunettes noires. Suivront "Mantie", "L'Amour et la Violence" ("Dis-moi ce que tu penses de ma vie, de mon adolescence", repris en chœur par la public) et bien sûr la fameuse "Ritournelle", avant un rappel assis sur une balançoire pour entonner "la Dolce Vita" de Christophe.
Les années 80 en force, entre Giorgio Moroder et le Gainsbarre dandy un peu défoncé. Très nostalgique, voire un peu régressif...