mercredi 28 février 2007


"INLAND EMPIRE"

Le dernier film de David Lynch ressemble au précédent ("Mulholland Drive"), qui lui-même ressemblait à celui d'avant ("Lost Highway"). Cette mise en abyme filmographique prévaut aussi dans ses films, à chacun d'entre eux, une mise en abyme supplémentaire s'ajoute, rendant la compréhension des films plus ardue.
L'histoire : l'actrice Nikki (Laura Dern), est embauchée pour tenir le premier rôle d'un film, celui de Susan, femme mariée, qui tombe dans les bras de Billy (joué par Devon, Justin Theroux à l'écran). Dans la "vraie" vie, Nikki est mariée à un homme très possessif, mais elle est un peu attirée par le Don Juan qu'est l'acteur Devon Berk.
Le film dans lequel ils doivent jouer est en fait le remake d'un film inachevé en 1930 en Pologne, car maudit (les deux acteurs principaux ont été tués).
David Lynch s'amuse à constamment metter en abyme chaque scène, on croit voir la réalité, une caméra apparaît dans le champ, on pense regarder une scène filmée par la caméra, il s'agit en fait d'un feuilleton télé que regarde une jeune femme, elle-même filmée… Le summum étant cette scène où Nikki se voit en direct sur l'écran d'un cinéma.
Nikki, comme dans "Mulholland Drive", n'est pas actrice mais prostituée, elle rêve d'une vie d'actrice, elle plonge également dans l'inconscient de Devon, où elle retrouve toutes ses anciennes conquêtes.
Encore un film de Lynch à revoir pour comprendre le labyrinthe dans lequel il nous a perdu, la vérité dépendant chaque fois du point de vue adopté.

"LA MORT EN DIRECT"

Imaginons les conséquences des dérives de la télévision et du supposé goût du public pour pénétrer l'intimité d'autres citoyens. Cela donne "Death Watch", une émission de télévision qui filme les derniers moments d'une jeune femme (jouée par Romy Schneider) atteinte d'une maladie incurable. La malade a finalement accepté le chèque de la télévision, c'était cela ou bien elle serait poursuivie par une armada de paparazzi. Elle préfère fuir avec un paumé, à la recherche de son premier mari, qui vit en Écosse. Mais le paumé (Harvey Keitel) est en fait un membre de la chaîne de télé, qui a une caméra branchée en lieu et place des yeux ! Il s'avère que la jeune femme n'était malade, que parce qu'elle prenait des médicaments censés la soulager, là encore donnés par un médecin à la solde de la télévision.
Un film d'anticipation tourné en anglais en 1979, critique sociale et médiatique, un peu daté mais intéressant.
"LA FOLLE INGÉNUE"

Film de Lubitsch de 1946. Une jeune fille passionnée de plomberie et un réfugié tchèque dérangent la sérénité d'un manoir anglais. Quiproquos en tous genres, bons mots, une comédie enjouée de Lubitsch, qui se déroule juste avant le déclenchement de la Seconde guerre mondiale. La scène durant laquelle Cluny Brown, la jeune fille, répare un évier à coups de marteau puis est pompette est assez drôle et pleine de sous-entendus pour l'époque.

jeudi 22 février 2007


"L'USINE"

Cette pièce du suédois Magnus Dahlström se donnait au Rond-Point jusqu'au 25 février 2007.
Ils sont quelques ouvriers, échappés d'un plan social, qui se retrouvent dans un local gris, avant de retourner travailler. Il y a l'ancien, qui est revenu de tout, les plus jeunes, conquis par les actions en Bourse, ou tentés par la rebellion. Ce huis-clos sur fond de délocalisation est un portrait réussi d'une classe ouvrière en quête d'identité dans une société qui l'ignore. Certains comédiens ne sont pas très crédibles avec leur bonne tête et jolies mains de parisiens habitués des théâtres. Cette étude sociologique se double d'un polar dont le suspens tient en haleine le public, et qui prendra fin avec le meurtre d'un des ouvriers, tué par la folie paranoïaque de ses camarades.

mercredi 21 février 2007


Au cinéma : "What a wonderful world"

Enfin, plus pour longtemps au cinéma, car ce film marocain est sorti le 10 janvier et ne passe guère plus en France…
Réalisé et interprété par Faouzi Bensaïdi (photo), ce second film de 1h39 est un peu lent, contemplatif, au sens où le réalisateur se regarde un peu trop filmer ses personnages, sans avoir de réel scénario. L'histoire tient en quelques lignes : un tueur à gages, tombe amoureux
de la voix de Kenza au téléphone, que est agent de la circulation. Il part à sa recherche. Hicham, un hacker qui rêve de partir en Europe, infiltre par hasard les contrats de Kamel.
Une des principales qualités du film, c'est tout de même son style, sa photo, ses ballets de voitures, Casablanca filmée de façon très géométrique… entre Tati et Matrix. Un film inabouti mais intéressant par sa fuite des clichés folkloriques souvent (pré)visibles dans des films du Maghreb.

http://www.filmsdulosange.fr/fr_prochain.world.php

jeudi 15 février 2007



"LA MÔME" AU CINÉMA

Marion Cotillard incarne Edith Piaf de ses 16 ans à sa mort à l'âge de 48 ans en 1963 (grâce à des prothèses de latex sur son visage). Les 2h20 du film d'Olivier Dahan sont un peu longues, d'autant que la vie de la môme est une vraie tragédie, on en prend donc plein la figure, de son abandon par ses parents à sa déchéance par l'héroïne… La mue de l'actrice est impressionnante, on y croit, mais dommage qu'il y ait peu de chansons en entier.

MURARO AU THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

Très beau concert de piano au Théâtre des Champs-Élysées, mercredi 14 février. Le pianiste Roger Muraro a longtemps hésité entre le clavier et le saxophone. Il a excellé au piano, dans un programme Liszt (Harmonies poétiques et religieuses), Albeniz (les trois premières des 12 Impressions pour piano) et surtout Chopin (Nocturne n°7, Grande Polonaise et la déchirante Marche Funèbre). Salle quasi comble pour ce pianiste que je ne connaissais pas…
À venir : Fazil Say le 19 mars, avec Scarlatti, Mozart et Moussorgski.

mercredi 14 février 2007


"SUBSTITUTE"

Fred Poulet (le chanteur) propose à Vikash Dhorasoo (le footballeur) de filmer en super 8 son quotidien de remplaçant, d'avril à juillet 2006, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ce film de 70 minutes joue sur le côté décalet (et muet) du super 8, alors que nous sommes plus habitués en matière de foot à des images haute-définition et des mouvements de caméras incroyables. Dhorasoo montre sa solitude au sein de cette équipe (on ne le voit presque jamais avec quelqu'un), alors qu'on croyait le foot une aventure collective. Mais à cause de sa pudeur, le remplaçant ne se livre que très peu à la caméra, sauf pour évoquer la "trahison" de Domenech. "Je me demande ce que je suis venu faire, à part un film…" confie-t-il.
C'est l'épopée de la Coupe du Monde vue côté coulisses, du banc de touche.

mardi 13 février 2007


"LA CANTATRICE CHAUVE"

Au début des années 90, Jean-Luc Lagarce avait monté la pièce de Ionesco dans une mise en scène très originale. En 2007, Jean-Luc Lagarce aurait eu cinquante ans, en février. A cette occasion, sa mise en scène, ses acteurs et les décors d'alors réapparaissent sur les planches, notamment au Théâtre de l'Athénée à Paris.
Une pelouse verte, une maison très british, des costumes très kitsch… Mrs et Mr Smith reçoivent leurs amis-clones, à grand renfort de banalités et de clichés…

La mise en scène sied à merveille le texte absurde de Ionesco, et les acteurs sont très bons en pince-sans-rire flegmatiques. La fin est un délire qui prend à parti les spectateurs pour une scène très surprenante.

"LA SOCIÉTÉ DU SPECTACLE"

Le livre de Guy Debord est illisible, alors pourquoi ne pas voir le film qu'il a réalisé 6 ans après sa publication, en 1973…
Il ne nous fait aucune concession quant à la clareté de son discours. Comme il disait : "Encore un effort, si vous voulez être situationistes!"
Son film est en fait un gigantesque dértournement de films d'actualités, d'entreprises ou de cinéma. Beaucoup de jeunes femmes nues ou à demi-nues et d'images de films de guerre. Il ne s'agit pas seulement d'un film de critique marxiste, mais aussi d'une critique historique.

La projection était suivie d'un court-métrage intitulé "Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu'hostiles, qui ont été jusqu'ici portés sur le film "La Société du Spectacle"." Guy Debord y démonte donc toutes les critiques parues dans la presse, et juge son ouvrage l'un des plus importants des 100 dernières années, en matière de critique sociale (!)

dimanche 11 février 2007



"1974, UNE PARTIE DE CAMPAGNE"

Le documentaire de Raymond Depardon sur la campagne de VGE en 1974 était diffusé dans le cadre du festival Media Crisis de Saint-Denis. À l'origine une commande de Giscard à Depardon, le film révèle les dessous de cette première campagne électorale française à l'américaine. La "peoplisation" ou personnalisation de la politique est déjà à l'œuvre, VGE est acclamé comme une vedette par des foules galvanisées qui l'acclament et veulent le toucher ou lui glisser un encouragement. Ces foules sont presque inquiétantes… Tout comme le cynisme du candidat en privé, qui joue sur les symboles plus que sur les idées. Il choisit par exemple de faire un meeting à Monceau les Mines, parce que le nom est un symbole à lui seul.
VGE devient un vrai personnage de cinéma dans ce film, à la fois hautain, maniéré et drôle.

S'en est suivi un débat, très politisé, puisqu'un professeur de la Sorbonne dénonçait la "peoplisation" de la politique de droite, car celle-ci libéralise les espaces collectifs. Pierre Zarka faisait valoir qu'une information n'en était plus une lorsqu'elle se répête comme les attentats en Irak…

"CANDIDE" AU CHÂTELET

En 1956, quelques mois avant le phénoménal succès de "West Side Story", Leonard Bernstein se lançait dans la création d'un opéra inspiré du célèbre conte de Voltaire, "Candid"e.
Cinquante ans plus tard, la mise en scène de Robert Carsen en donne au Châtelet une version remixée et remise au goût du jour, dans un immense poste de télévision qui enserre la scène. Il s'agit de "Volt Air TV".
La Westphalie devient la West Faillite, où trône un château qui n'est autre que la Maison Blanche. Candide est enrôlé par des soldats lorsqu'il boit à la santé de l'Oncle Sam. La guerre doit chasser les infidèles.
Lambert Wilson incarne le narrateur et Pangloss. Pangloss trouve que le Nouveau Monde est le meilleur des mondes. Cunégonde, la dulcinée de Candide, devient une star à Hollywood. Les grands de ce monde (photo) devisent sur des matelas gonflables…
Une version osée mi-figue mi-raisin, heureusement servie par une musique qui nous emporte.

mercredi 7 février 2007


"VIE ET DESTIN" AU THÉÂTRE

À la MC93, se jouait du 4 au 7 février, en création mondiale, "Vie et Destin", d'après le roman de Vassili Grossman. Quatre heures de spectacle interprété en russe (surtitré) par les 26 comédiens du Théâtre de Saint-Pétersbourg.
De l'épopée tolstoïenne signée de Vassili Grossman, le metteur en scène russe Lev Dodine restitue plus que l'histoire (heureusement simplifiée), il tisse une trame universelle entre drames intimes et collectifs, horreur et humanité.
Il s'agit des histoires de la famille de juifs russes Chapochnikova au milieu de l'Histoire, au moment du siège de Stalingrad par les nazis. Le roman est une réflexion sur les systèmes totalitaires que sont le nazisme et le stalinisme, qui se rejoignent et se combattent justement durant ce siège.

Strum est un brillant scientifique de l'atome prié de faire son autocritique pour son côté triop théorique "à l'encontre de la vision léniniste de la nature et de la matière". On le traite de "scientifique à l'abstraction talmudiste", il doit faire face à un début d'antisémitisme… Le premier mari de sa femme Ludmilla, Abartchouk, un bolchévique convaincu, est prisonnier pendant ce temps-là dans un camp stalinien. Il sera poignardé par un droit commun. La sœur de Ludmilla, Genia, a vu son mari, le commissaire politique Krymov, se faire arrêter après avoir été dénoncé pour trotskisme. Genia avait fait part des louanges de Trotski à l'égard de son mari, Krymov, auprès de son amant, le colonel Novikov, qui hésitera durant 8 minutes avant d'envoyer ses hommes se faire massacrer pour Stalingrad.

La mère de Strum, enfermée dans le ghetto de Berditchev, égrenne une lettre à son fils durant toute la représentation, sa dernière lettre avant de mourir dans les chambres à gaz. C’est le fil rouge, le fil conducteur de la pièce, ainsi que sa conclusion. Strum reçoit un coup de fil de Staline le félicitant : "Vous êtes dans la bonne direction. Bon courage dans votre travail". Il se répête ces deux phrases pour mieux y croire. Mais il fait alors preuve de faiblesse croyant signer une pétition voulue par Staline que lui font signer ses collègues. Il y dénonce les mensonges calomnieux de la presse occidentale à propos de la répression politique en Union Soviétique.

Le metteur en scène a privilégié l'histoire de la famille de Strum, ce physicien qui est l'alter ego de Vassili Grossman. Cette fresque universelle est jouée avec beaucoup de sensibilité, la mise en scène est fluide, rythmée, alternant des scènes de part et d’autre d’un filet de hand ball qui figure un rideau de fer ou les barbelés d’un camp… Les scènes se répondent dans le temps et dans l’espace. La mère de Strum « assiste » à l’emménagement de son fils à Kazan, alors qu’elle est enfermée dans un ghetto, les prisonniers d’un camp stalinien répondent exactement aux mêmes ordres que ceux d’un camp de concentration… Une adaptation cohérente, pleine de sens, absolument enthousiasmante.

VASSILI GROSSMAN

Vassili Grossman est né en 1905 à Berditchev, en Ukraine, dans une famille juive assimilée. Après avoir quitté son métier de chimiste, il était devenu un journaliste et écrivain "officiel", encouragé par Gorki. Lors de la Seconde guerre mondiale, il devient le correspondant de guerre le plus populaire de la presse soviétique.

Après la mort de Staline en 1953 et avec le dégel tenté par Krouchtchev, Grossman pense qu'il pourra publier son roman-fleuve "Vie et Destin", achevé en 1959. Il envoie son manuscrit au directeur de la revue "Znamia", qui l'expédie directement au KGB !
Celui-ci saisit le manuscrit, mais aussi les copies, les brouillons, et les rubans encreurs des machines à écrire. Mais heureusement, Grossman avait remis un microfilm du manuscrit à deux de ses amis sûrs. Rongé par un cancer, Grossman meurt en 1964, croyant le manuscrit de l'œuvre de sa vie perdu à jamais. Ce n'est qu'en 1980 qu'ets publié l'ouvrage en France, puis en 1988 en Russie.

mardi 6 février 2007


"PINGPONG"

A la suite du suicide de son père, Paul part vivre chez son oncle Stefan et sa tante Anna. Distante au départ, celle ci l'attire peu à peu vers elle. Lorsque Paul s'apercevra que sa tante ne faisait que jouer un jeu avec lui, il sera trop tard.
Un premier film allemand de Matthias Luthardt, 33 ans, plein de promesses, tant son film est maîtrisé. Une tension sourde s'installe dans ce huis-clos familial où les non-dits pèsent sur chaque personnage tandis que tous s'épient. Le spectateur est partie prenante de cette situation, il se fait sa propre opinion au gré des circonstances. Brillant.

"DUEL AU SOLEIL"

Le film le plus connu de King Vidor passait à la Cinémathèque, dans le cadre d'uen rétrospective.
Un western qui narre les (més)aventures d'une jeune métisse de sang indien et américain, qui attire le regard des hommes sur elle, à la façon d'une Carmen. Recueillie par un sénateur autoritaire, les deux fils de ce dernier en pincent pour elle. Elle succombera aux mauvaises manières de la plus canaille des deux, qui ne voit en elle qu'un amusement, alors qu'elle cherche l'homme de sa vie. Mais elle reste une indienne aux yeux de la plupart. Le fils le plus moral est renié par son père, parce qu'il a pris le parti de la construction du chemin de fer sur les terres du sénateur. Un film très réussi sur la passion destructrice, les a priori, la tradition et le progrès.

dimanche 4 février 2007


"LES AMBITIEUX"

Julien (Éric Caravacca) est un jeune auteur qui rêve d'être édité. Il réussit à obtenir un rendez-vous avec une éditrice redoutable Judith Zahn (Karin Viard). Celle-ci ne lui reconnaît aucun talent mais le trouve à son goût. Il se laisse séduire et devient son amant.
Un soir, par curiosité, il fouille dans ses affaires et découvre une histoire qui le passionne, l'histoire du père de Judith, révolutionnaire des années 70 mort au combat en Amérique du Sud. Julien décide d'en faire un livre sans rien en dire à Judith. Quand il lui montre le manuscrit, elle se sent volée, trahie... Elle lui interdit de le publier et rompt avec lui.
L'histoire patine un peu dans les bons sentiments vers la fin, mais le film est bien rythmé et les personnages ont des caractères un peu poussés mais crédibles.
Karin Viard est terrible en business woman surbookée, stressée, suffisante et insupportable. Éric Caravacca, pas mal en provincial pur et naïf. Jacques Weber aussi en animateur TV content de lui. Une agréable comédie.

"12H08 A L'EST DE BUCAREST"

22 décembre 2005 dans une ville de Roumanie. Seize ans ont passé depuis la Révolution et Noël approche.
Pisconi, un vieil homme à la retraite, se prépare à faire le Père Noël. Manescu, professeur d'histoire, s'endette à cause de son penchant pour l'alcool…
Jderescu, le propriétaire de la station de télévision locale, organise un débat en direct avec ces deux protagonistes: Y a-t-il vraiment eu une révolution dans leur ville ? Ou bien la population est-elle descendue dans la rue après 12h08 ? L'heure de la fuite de Ceaucescu, montrée à la télévision… Avant ce sont des héros, des révolutionnaires, après 12h08, des suiveurs…
D'après les appels des téléspectateurs, il semblerait que Manescu, malgré ses dires, n'ait pas été vu à 11h30 mais ait passé son temps au bistrot…
Un débat sérieux traité de façon très humoristique, un film touchant qui montre les petites faiblesses de chacun.

vendredi 2 février 2007



EXPO ANTONIN ARTAUD À LA BNF

Fou génial, Antonin Artaud était poète, essayiste, dramaturge, acteur et metteur en scène (1896-1948). Après s'être éloigné des surréalistes, il s'investit dans de nombreux projets. On lui doit par exemple "Le Théâtre et son double", (1938), dans lequel il fait l'éloge du « théâtre de la cruauté » et qui influencera plus tard de nombreux metteurs en scène dans le monde entier. En revanche, sa seule pièce de théâtre, "Les cenci" fut un échrc. Il a également scénarisé La Coquille et le Clergyman et joué dans 21 films, notamment dans le "Napoléon" d'Abel Gance ou "La Passion de Jeanne d'Arc" de Carl Theodor Dreyer. Interné à de nombreuses reprises en hôpital psychiatrique et dépendant aux drogues, il y décèdera.
« J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même. » Antonin Artaud

"Jusqu'à ce que la mort nous sépare"

Au théâtre du Rond-Point, une pièce de Rémi De Vos, un auteur très à la mode. Simon, un trentenaire qui bosse dans la com se rend aux obsèques de sa grand-mère et remet à cette occasion les pieds chez sa mère (Catherine Jacob, excellente). Alors qu'il a l'urne funéraire en mains, débarque Anne, un amour de lycée, qui casse l'urne… La pièce débute alors seulement avec une série de quiproquos, car Anne et Simon s'enfèrrent dans des mensonges de plus en plus énormes pour cacher l'accident à la mère… jusqu'à annoncer leur mariage !
Ce n'est ni profond, ni drôle, cela fait sourire et semble longuet alors que la pièce ne dure qu'une heure dix…
BILAN CINÉMA 2006

Au box office, "Les Bronzés 3", "L'Âge de Glace 2" et "Pirate des Caraïbes 2" ont décroché en 2006 les trois premières places.

Je n'ai vu et ne souhaite voir aucun de ces films. Voici mes dix films préférés de l'année 2006 :

1. Lady Chatterley de Pascale Ferran
2. Daratt, film tchadien de Mahamat Saleh Haroun
3. Le Nouveau Monde de T. Malick
4. Changement d'adresse d'E. Mouret
5. Les Infiltrés de M. Scorsese
6. Marie-Antoinette de S. Coppola
7. OSS 117: Le Caire nid d'espions
8. Little Miss Sunshine
9. Lord of War
10. The Queen de St. Frears

Il n'y aura pas "Dans Paris" de Ch. Honoré, taillé sur mesure pour la critique intello, ni "C.R.A.Z.Y." film québecois vite oublié, "Hors de Prix", la comédie pas drôle de P. Salvadori, "13 (Tzameti)" film moralement choquant, "Cœurs", un Resnais tristounet, ou "Indigènes" politiquement correct… Et tous les autres que je n'ai pas vus.
"BLOOD DIAMOND"

Une superproduction hollywoodienne sur la guerre civile de Sierra Leone et son trafic de diamants, qui a financé les forces rebelles et gouvernementales. Si le film ressemble un peu à un James Bond (Di Caprio parviendra-t-il à trouver ce gros diamant rose caché ?), il a au moins le mérite d'évoquer ce trafic de diamants qui finance les guerres et pare les riches occidentales… Mais l'information reste cantonnée en début et en fin de film (15% de la production mondiale serait des "diamants de sang", le processus de Kimberley a été ratifié par 40 pays producteirs…). Sinon, c'est caricatural, plein de bons sentiments… Le bon n'est pas le blanc, trafiquant de diamants sans scrupules, mais un africain qui cherche sa famille… Les deux vont faire équipe, l'un pour chercher le diamant caché par l'autre, ce dernier pour retrouver sa famille et son enfant enrôlé par les rebelles du RUF. Un film spectaculaire donc, plein de rebondissements, mais pour la bonne cause…

"LES INFILTRÉS"

Un inflitré de la police dans la maffia de Boston, un infiltré de la maffia dans les services de la police d'État. Les deux ne se connaissent pas mais vont tenter de s'identifier afin d'éliminer l'autre. Le dernier Scorsese tient là un scénario magistral, plein de rebondissements. Un film de gangsters jouissif, malgré une fin un peu attendue (un rat symbolise le traitre). La vengeance personnelle est supèrieure au besoin de justice au vu et au su de tous.