jeudi 17 avril 2008

CALI AU ZÉNITH

Le dernier (troisième) album de Cali ne m'avait pas plus convaincu que le précédent, mais c'est une nouvelle fois sur scène que Cali suscite l'adhésion. Derrière le plateau, un écran géant diffuse la vidéo d'une manif, sans doute celle des lycéens. Cali déboule habillé tout en toile bleue façon ouvrier, avec béret et porte-voix, le poing en l'air, il entame "Mille coeurs debout", le public s'est déjà levé. Et c'est parti pour 3 heures d'un spectacle entièrement revu, tant dans la mise en scène (vidéos, photos de Giuseppe Caliciuri et du camp de Rivesaltes, clip...), que dans les partitions entièrement revues, beaucoup plus rock.
Seul le pianiste, Julien, et les deux cuivres sont restés, l'altiste n'est plus là, et Richard Kolinka est le batteur sur cette tournée. Certains titres sont un peu trop tonitruants et rapides dans leurs nouveaux habits rock, mais dans l'ensemble, l'énergie est là.
Un film montre Cali faire son traditionnel stage diving dans le public, le vrai Cali interpelle son double : "tu étais jeune et fou, c'est fini maintenant...". Plus tard, il chantera dans le public et reviendra porté par la foule. Parmi les invités : Emmanuelle Béart ("Tout va bien"), Abd el Malik (qui chante son "11 septembre 2001") ou encore le violoniste Steve Bickham.
Les trois heures de concert s'achèvent par une "Dolorosa" aux beats techno assez surprenante.
"ÉBAUCHE D'UN PORTRAIT"

Je reviens sur cette excellente pièce, un monologue construit à partir du journal de Jean-Luc Lagarce, l'auteur dramatique contemporain le plus joué en France, paraît-il. Ces extraits sont d'une acuité, d'une drôlerie, d'une auto-ironie et d'un mordant absolument formidables. Lagarce exprime ses doutes, ses convictions et ne passe pas sous silence ses échecs.
Les étapes de sa vie sont rythmées par l'actualité qui défile sur un écran via le clavier de sa machine à écrire. Sa troupe, les premières, les critiques, sa séropositivité, ses lectures, la mort de personnages célèbres (il les recense faute d'avoir pu recenser les naissances célèbres).
Une pièce profonde et juste, superbement interprétée par Laurent Poitrenaux et mise en scène par François Berreur (vue au Théâtre Ouvert le 25 mars).