lundi 30 avril 2007


JOSÉPHINE, LE RETOUR

Joséphine Baker est de retour à Paris, à travers le spectacle de Jérôme Savary, "Joséphine". Mais en fait, de la danseuse, il n'est pas trop question, il s'agit plutôt de revisiter la musique noire, d'un point de vue décalé, à défaut d'éclairé ("le blues n'est que du flamenco chanté en anglais", jazz viendrait du français jaser…).
Cependant Savary sait monter un spectacle haut en couleurs et rythmé. La deuxième partie nous montre enfin la Revue Nègre, alors que le début mettait en scène un producteur échoué en 2005 dans une Nouvelle-Orléans inondée, à la recherche d'une nouvelle Joséphine. La voix de soprano de Nicolle Rochelle interprète "J'ai deux amours" ou "La Petite Tonkinoise" avec l'accent de Joséphine, d'une façon très spontanée et réaliste.
À la trompette, Jérôme Savary fait durer les rappels, rappelant que le play back n'a pas droit de cité chez lui. Son spectacle partira deux années en tournée, notamment par Broadway.

samedi 28 avril 2007


UTE LEMPER EN CONCERT

La chanteuse allemande, mais surtour européenne voire internationale, vu son répertoire, était en concert salle Pleyel. L'occasion de découvrir la salle complètement rénovée. À l'orchestre, on voit assez bien, mais les pauvres gens (dans les deux sens du terme) aux balcons sont à 10 ou 20 mètres de hauteur… Pas terrible une si grand salle pour un concert style cabaret. Qui plus est, que des reprises, parfois massacrées (Brel se retourne sûrement dans sa tombe), d'artistes tous morts, d'un temps que les moins de 2à ans, que dis-je les moins de 30 et même 40 ans, ne peuvent pas connaître. Bref, de la musique pour la génération qui a les moyens de fréquenter cette salle chic (45 et 30 € les places). Ute Lemper a de la voix, du coffre, mais rien de renversant. Plus intéressant, ces explications des chansons (un chant yiddish, du Kurt Weil, Piaf…). Et pourtant, le public en redemande, faisant une standing ovation.

vendredi 27 avril 2007


"LE CIRQUE INVISIBLE"

Gros succès pour Le Cirque Invisible de Victoria Chaplin et James Thierrée, au Théâtre du Rond-Point (complet jusqu'au 6 mai). Il faut dire que les deux artistes (Victoria est la fille de Charlot) n'étaient pas revenus à Paris depuis 1981 !
Les numéros s'enchaînent, entre ceux plutôt loufoques de James Thierrée, magicien costumé de façon toujours plus farfelue (zébré, en tapisserie, en diva…), et ceux plus acrobatiques et poétiques de Victoria Chaplin (avec des parasols de papier, de gigantesques pots de fleurs…). Avec une table, une chaise et un parasol, elle donne par exemple naissance à un dragon asiatique, sa robe se transforme en un monstre qui l'avale…
Leur ingéniosité, qui rappelle celle de la troupe Royal de Luxe, est composée des peurs et des cauchemars enfantins: un monstre sous le lit, un rideau qui bouge… et tout un bestiaire qui n'a de limite que l'imagination.

jeudi 26 avril 2007


« LES LIP, L'IMAGINATION AU POUVOIR »

Un documentaire formidable sur une une formidable aventure humaine : 17 avril 1973, l'usine horlogère Lip de Besançon, dépose son bilan. Le nouvel actionnaire principal, la société suisse Ebauches SA, mène un plan de démantèlement et de licenciements. Mais les ouvriers refusent de capituler et décident de prendre l'usine en otage, et notamment les montres, qu'ils vendent. Ils se remettent au travail et bénéficient d'un immense élan de soutien national. Finalement, un jeune patron PSU prendra les rênes de Lip, mais un certain Jacques Chirac, ministre de l'Économie, sacrifiera Lip pour l'exemple, afin que l'expérience ne donne pas de mauvaises idées à toutes les victimes de la première crise pétrolière.

Ce documentaire est très réussi par son montage, très rythmé, qui alterne de façon très didactique les témoignages des anciens ouvriers, cadres et syndiqués. Ces derniers sont extrêmement touchants par leur engagement très sincère, ils redonnent vie avec force à cette expérience d'autogestion d'une usine. Peut-être le dernier grand combat ouvrier français…

lundi 23 avril 2007


GORAN BREGOVIC EN CONCERT À PARIS

Compositeur attitré de Kusturica avant que celui-ci ne se débrouille seul, le musicien serbe était en concert au Théâtre des Champs-Élysées le 21 avril. Plus de 25 musiciens sur scène, dont une dizaine de cuivres et autant de choristes. Lui-même est à la guitare et aux programmations. Les compositions de Bregovic surprennent par leurs ruptures rythmiques et mélodiques. ceux qui voulaient faire la java durant tout le concert en seront pour leurs frais. Bregovic dépasse la musique festive et folklorique pour s'aventurer dans différents genres. Le résultat est déroutant mais passionnant.

vendredi 20 avril 2007


CSS EN CONCERT

Dans le cadre du festival "Les Femmes s'en mèlent", les Brésiliennes CSS étaient en concert le 18 avril à l'Elysée-Montmartre. CSS pour Cansei de Ser Sexy (fatiguées d'être sexy), mais pas fatiguées sur scène: la chanteuse se démène avec une belle énergie communicative. Mais leur musique rock, très tendance, très actuelle, passera vite de mode. Seul leur tube "Let's Make Love", en rappel d'un concert d'une heure, se distingue par sa mélodie et son orchestration.

mercredi 18 avril 2007


L'EMPIRE DES GUPTA

Titrée "L'âge d'or de l'Inde classique", cette exposition au Grand Palais présente des sculptures (grès, bronze…) et terres cuites de l’époque gupta. Une période (IVe – VIe siècle après J.-C.) qui marque l’apogée de la civilisation indienne. Durant cet âge d’or qui vit s’épanouir la pensée religieuse, les sciences, la littérature et le théâtre, l’art atteignit un raffinement et une perfection sans précédent. L'occasion de se familiariser un peu avec l'hindouisme, et les différentes incarnations de Buddha (8 au total) ou de Vishnu (la huitième étant Krishna), symbolisé par son disque chakra. On retrouve aussi Shiva et son épouse XXXX ou le populaire Ganesh, tous ces êtres d'exceptions, les mahâpurushalakshana, qui peuplent les récits épiques indiens.

EXPO ATGET À LA BNF

Atget est surtout connu pour avoir photographié Paris de façon très documentaire et systématique durant plus de trente ans. Juste avant sa mort en août 1927, ses photographies suscitent l'intérêt de Man Ray qui lui en achète une quarantaine : les Surréalistes le popularisent en détournant sa photo d'un groupe de parisiens la tête en l'air en attendant uen éclipse.
La BNF Richelieu présente près de trois cent cinquante épreuves, y compris les sept albums constitués par Atget pour la Bibliothèque Nationale et les premiers livres et revues ayant publié ses photographies.

On découvre un Paris d'autrefois un peu oublié, celui des fortif, des ruelles pavées d'avant Haussman. La première série de photos, sans aucun personnage, confère à la ville un parfum de mystère. Ci-dessus, le cabaret l'Enfer, sis au 53 bld de Clichy (aujourd'hui on y trouve un Monoprix).

TRÉSORS CAROLINGIENS

Les Carolingiens règnent sur l’Europe occidentale des années 750 jusqu’à la fin du Xè siècle.
Prenant appui sur l’Église de Rome, leur pouvoir est marqué par la réalisation de la quasi-unité de l’Occident chrétien sous Charlemagne, sacré empereur d’Occident en 800, et par de grandes réformes entreprises par son père Pépin le Bref, poursuivies et amplifiées par Charlemagne, dans les domaines religieux, administratif, législatif et éducatif. Cette véritable restauration de l’État s’appuie sur des lettrés et savants chrétiens, conseillers de l’empereur. Nommés à des postes clés, ils seront les artisans de ce qu’on a appelé la «Renaissance carolingienne», voulue par Charlemagne.

L’exposition de la BNF Richelieu présente essentiellement des ouvrages sacrés (Bibles, évangéliaires, psautiers…), aux enluminures et aux couvertures magnifiques (certaines en orfèvrerie et en ivoire sculpté). Intéressants également, quelques ouvrages consacrés à la botanique ou aux images, en pleine querelle iconoclaste.

mardi 17 avril 2007


LES SKATALITES EN CONCERT

Bonnes vibes old school pour ce concert des Skatalites au New Morning le 16 avril dernier. Du ska, des classiques et des reprises: Summertime, James Bond et bien sûr leur tube "Guns of Navaronne".
Mais s'agissait-il vraiment des Skatalites ? Avons-nous vu au New Morning ce groupe jamaïcain créé en 1963 ? Pour les avoir vus en 1998, je peux confirmer que les Skatalites ont pris un coup de jeune.

Les vrais Skatalites n'ont pas existé plus de deux années en fait. Leur leader et compositeur, Don Drummond, a été emprisonné en 1965 pour le meurtre de sa compagne. Les Skatalites donnent leur dernier concert en août 1965. Deux nouvelles formations voient le jour : les Soul Brothers, rebaptisés par la suite Soul Vendors, et les Supersonics.
Les Skatalites sont morts, mais ils se reforment en 1983, et rencontrent un phénoménal succès. Mais les deux saxophonistes meurent en 1998. Aujourd'hui, les musiciens qui ont connu les Skatalites des 60's sont en minorité. Le trompettiste et leader du groupe est new yorkais, et le contrebassiste Lloyd Brevett a été remplacé par un bassiste.

vendredi 13 avril 2007


J'ATTENDS QUELQU'UN

L'histoire : Louis (Jean-Pierre Darroussin) est un père divorcé, patron de café. Il fréquente une prostituée, Sabine, pour laquelle il éprouve pour plus que de l'affection.
Secret, il ne confie sa peine à personne, même pas à sa soeur Agnès (Emmanuelle Devos)dont il est pourtant très proche.
Celle-ci, institutrice, est mariée avec Jean-Philippe (Eric Caravacca), leur couple tourne un peu en rond, sauvé de l'ennui par la découverte d'un chien. Un jour, Agnès croise Stéphane, un jeune homme revenu trouver la femme qui attendait de lui un enfant. Chacun porte des secrets et des douleurs en lui, chacun attend beaucoup d'un autre, mais le film ne dépasse pas vraiment les destinées individuelles pour atteindre un message de portée plus universelle.


ANNA M.

Anna est une jeune célibataire douce et réservée. Elle se persuade que le docteur Zanevsky (Gilbert Melki) est amoureux d'elle. Elle interprète ce qu'il dit comme autant de signes de son intérêt pour elle ("Il faudra se revoir" par exemple, ou parce qu'il accepte de prendre un café avec elle après une rencontre "par hasard" dans une librairie). Dès lors, plus rien n'entamera sa conviction... Elle pense qu'il n'ose s'avouer amoureux, puis qu'il a peur de sa femme… Elle lui demande qu'ils se revoient une dernière fois et interprète sa venue comme un signe qu'il souhaite malgré tout la voir. Mais après l'illumination et l'espoir, viennent le dépit, puis la haine.
Isabelle Carré interprète une érotomane qui devient folle, un rôle éloigné de ceux de victimes qu'elle a l'habitude de jouer, et elle s'en sort très bien. Le réalisateur Michel Spinosa flirte avec le fantastique pour évoquer les délires d'Anna M., tout en rendant le personnage et l'histoire très crédibles.

mercredi 11 avril 2007


!!! (Chk Chk Chk) en concert

Californiens d'origine, et new yorkais d'adoption, !!! (tchick tchick tchick) est une joyeuse troupe à voir impérativement sur scène. Leur rock est fougueux, foutraque et fédérateur. L'énergie et la transe de leur musique gagnent rapidement le public du Bataclan qui transpire comme sur une piste de danse. Les !!! réussissent sans compromis facile à relier les musiques noires et blanches en s'affranchissant des règles. Le batteur est parfois aidé de trois autres potes munis de baguettes, tandis que les deux chanteurs descendent de scène pour s'immerger dans la foule en sueur.

vendredi 6 avril 2007


NE TOUCHEZ PAS À LA HACHE
Jacques Rivette adapte "La Duchesse de Langeais" de Balzac, avec Jeanne Balibar dans le rôle de cette aristocrate.
Le général français Armand de Montriveau (Guillaume Depardieu) débarque dans une île espagnole lors de l'expédition française pour rétablir l'autorité de Ferdinand VII. C'est dans le monastère qu'abrite cette île qu'il découvre que soeur Thérèse est la femme qu'il recherche depuis cinq ans. Il obtient l'autorisation de la voir en présence de la mère supérieure.
Cinq ans plus tôt, le général Armand de Montriveau était tombé follement amoureux d'Antoinette de Navarreins, coquette parisienne et épouse du duc de Langeais. Cette dernière s'amuse à le séduire mais se refuse à lui. Comprenant que la duchesse manoeuvre et ne cèdera jamais, Montriveau décide d'ignorer son aimée et d'organiser sa vengeance...
Rivette rend très bien le style balzacien et les deux acteurs interprètent à merveille ces deux êtres tourmentés.

jeudi 5 avril 2007


GOTAN PROJECT EN CONCERT AU GRAND REX

Les Français de Gotan Project étaient en concert le 4 avril à Paris. La scène est toute blanche, avec de nombreux écrans de toile sur lesquels seront projetés des images (danseurs de tango, rappeurs hispanophones virtuels…). Ils sont dix sur scène entre le pianiste, trois violons et un violoncelle, un bandonéon et une chanteuse. Tous sont vêtus de blanc, les hommes en costume avec cravate rouge.
Leur musique est à l'image de leur accoutrement: un peu aseptisée, à l'instar du duo américain Thievery Corporation (eux-aussi toujours en costume). La musique est agréable à entendre mais il ne se passe pas grand chose sur scène. Ni complicité apparente entre les musiciens, ni jeu de scène, ni sueur…

mercredi 4 avril 2007


CUISINE FRAICH'ATTITUDE

L'Aprifel (Agence fruits et légumes frais) propose des cours de cuisine entre midi et 14 heures sur un thème donné, privilégiant les recettes à base de fruits et légumes. Cette fois-ci : cuisine équilibrée nomade, à emporter au bureau, en voyage ou en pique-nique. Une nutritionniste anime cet atelier auquel participent 5 hommes et 3 femmes (les hommes se mettent à la cuisine !). Moyenne d'âge : 30 ans. Au menu : une salade de radis, concombre, laitue et fenouil, tarte au thon et tomates (photo), verrine de fromage blanc, céréales et pommes cuites.
Pas très compliqué à faire, la seule bonne idée : mettre de l'huile de pépin de courge dans la pâte sablée en plus du beurre, ce qui colore et parfume la pâte. Mais cela n'est pas vraiment très pratique à transporter à mon avis, entre la salade, la tarte et le fromage blanc…

PUBLIC ENEMY

1987-2007 : Public Enemy a 20 ans. Les activistes du rap américain ont encore l'énergie qui caractérise leur discours et leurs shows. Leur concert au Zénith n'aura pas déçu leurs fans, dont je fais partie. "Bring the Noise", "Fight the Power", "Don't Believe the Hype"… les classiques s'enchaînent. Trois types fringués en treillis donnent une allure martiale au concert. Malgré les titres de leurs morceaux, Public Enemy a mis un peu d'eau dans son vin côté discours. "Fuck George W. Bush" clame Chuck D., mais Flavor Flav se justifie par deux fois d'avoir dit "Fuck the riots" devant le public français: il est pour la paix et l'unité, conditions du pouvoir ("levez le poing en l'air").
L'excellent DJ est accompagné d'une guitare/basse/batterie. Le sax Archie Shepp fait une apparition, notamment sur "Don't Believe the Hype". Le concert s'achève au bout de presque deux heures, avec un petit rappel concernant le merchandising en vente à l'entrée.

BÂTEAU SUR L'EAU

Sur la Mayenne, en bâteau du côté de Château-Gontier.

CLUBBING AU PULP ET AU REX CLUB

Jeudi 29 mars avait lieu la soirée "NAKED" au Pulp, club lesbien parisien, ouvert chaque jeudi aux garçons et aux filles. Le duo Scratch Massive (photo), résident du Pulp, recevait Sasha Funke du label berlinois BPitch Control. Techno minimale mais funky avec des lignes de basse dévastatrices. Sasha Funke s'amuse à mixer un obscur titre avec "Le Freak" de Chic. Vers 2h30, direction le Rex. Nous sommes plutôt mal reçus (pas sur la liste, etc.) amis rentrons finalement. Techno plus dure avec Agoria, qui joue son excellent remix d'Inner City. Le public n'est pas très "friendly", les videurs se précipitent sur la piste pour évacuer certaines personnes, une bagarre éclate dehors…