mercredi 26 mai 2010


LA RONDE AU CARRÉ

Cette pièce du grec Dimitris Dimitriadis ausculte les relations dans le couple : domination, abnégation, superficialité, bestialité…
L'amour semble un éternel recommencement de rapports violents, "le changement n'est qu'une illusion" dit un personnage. En effet, les scènes entre les quatre couples se répètent de façon de plus en plus courte, pour arriver à une sorte de ballet caricatural où seul le désir primal semble subsister (deux homos se partagent la dépouille de leur amant). On ne voit pas de propos, d'analyse ou de thèse dans ces situations qui frôlent le feuilleton télé.
La mise en scène Giorgio Barberio Corsetti n'évite pas les effets grandiloquent et attendus du texte parfois un peu sexiste.

vendredi 21 mai 2010


Crédit photo Audrey Cerdan RUE89

Contrairement à G. Walraff, F. Aubenas ne dénonce pas des sociétés ou des personnes nommément, les sommant de répondre, elle décrit. Ici, elle décrit le quotidien d'intérimaires à Calais, qui font des km en voiture pour aller faire deux heures par ci (qui se transforment souvent en trois ou quatre tant elles ne peuvent suivre les cadences infernales). C'est la France d'en bas, celle dont on ne parle pas, celle qui ne parle pas.
Le traitement médiatique du livre a malheureusement perpétué cet état de fait, c'est plus souvent de la journaliste que l'on a parlé (comme héroïne parmi les sans-grade) que de ces personnes exploitées.

mardi 18 mai 2010


VINYL, DISQUES ET POCHETTES D'ARTISTES

Cette exposition réunit la collection de disques 33 tours du collectionneur belge Guy Schraenen. L’exposition se divise en diverses sections qui vont des mouvements de l’avant-garde des années 1920 comme le Dadaïsme et le Futurisme, jusqu’aux expérimentations sonores les plus récentes en passant par des mouvements comme Fluxus, le Nouveau Réalisme, le Pop Art, le groupe Zaj ou l’art conceptuel.
Souvent les enregistrements documentent des performances ou actions, formes essentielles des courants artistiques des années 1960 et 70.
Sont présentés des disques des Rolling Stones, des Beatles, de Kraftwerk ou Sonic Youth ; des artistes comme Andy Warhol, Robert Franck, Peter Blake ou Raymond Pettibon.

mardi 11 mai 2010

EVEREST À LA GÉODE



Si les paysages grandioses de l'Himalaya sont spectaculaires sur l'écran de la Géode, l'histoire est-elle un peu trop mélo dramatique, avec ces gentils Américains qui escaladent l'Everest, au prétexte de prévoir les séismes. Le doublage en français est digne d'un feuilleton.

ANNA POLITKOVSKAÏA : NON REEDUCABLE

La comédienne Mireille Perrier interprète la journaliste russe, d'après le texte de Stefano Massini, auteur italien né en 1975. Seule sur scène, elle raconte ses enquêtes en Tchétchénie, l'horreur de la guerre, ses interlocuteurs tués pour lui avoir parlé, les menaces physiques qu'elle reçoit…
Avec une économie de moyens et sans s'appesantir sur les horreurs et les drames, cette pièce sonne juste et éclaire les positions des deux belligérants, ainsi que le travail de la journaliste.
Après chaque représentation, la comédienne a souhaité qu'il y ait une rencontre, où chacun parle, en présence d'un invité. Ce 8 mai, il s'agissait d'un collègue du journal Novaïa Gazeta, l'hebdomadaire pour lequel travaillait Anna Politkovskaïa. Ce jeune homme était soldat volontaire avant de devenir journaliste. Le débat porte sur son engagement (il n'en connaît pas les raisons) et le dessous des cartes en Tchétchénie (deux têtes de mûle, Rudaev et Eltsine), moins sur la liberté de la presse en Russie…
CINÉMIX À LA GÉODE

Laurent Garnier met en musique des images rassemblées par le banquier Albert Kahn au début du XXè siècle : Japon, Mandchourie, Chine… Dommage que notre DJ colle trop aux images, flirtant parfois avec l'illustration sonore ou le bruitage ("La Mer" de Trénet quand on voit la mer…). Pourquoi la Géode pour un film qui n'est pas en format CinéMax ?

vendredi 7 mai 2010

AJAMI

Un thriller israélien sur fond de cohabitation impossible et de vengeances entre clans. C'est psychologiquement violent : la vie peut basculer à chaque instant dans le drame absolu. Le spectateur refait le puzzle de ce polar ancré dans la réalité israelo-palestinienne.
TURNER ET SES PEINTRES

William Turner est pour certains le plus grand peintre de paysages britannique du XIXème siècle. Il a en effet renouvelé le genre et préfiguré l'impressionnisme, qu'il n'a pas connu. Ses sources d'inspiration sont variées : des paysages italiens (les ruines de la villa de Mécine à Tivoli), le gallois Richard Wilson mais surtout le français Claude Le Lorrain. Un voyage à Paris en 1802 au musée de Louvre le marque également profondément, la National Gallery n'est pas encore née à Londres. Turner a installé un espace d'exposition au pied de son atelier, où il montre ses dernières œuvres tout au long de sa vie.
Ses payasages sont d'une quiétude et d'une immensité extraordinaires, qui évoquent un âge d'or : l'Antiquité ou l'Angleterre du XVIIIème siècle, une nature et des civilisations disparues, qui me font penser aux paysages décrits par Virginia Woolf dans "Orlando".

Au Grand palais jusqu'au 24 mai 2010.