jeudi 2 avril 2015

Appels en absence

Adaptation du texte américain "Dead man's cell phone", dont le titre est plus éclairant en anglais qu'en français.

"Jean est assise au café. Un téléphone portable n'arrête pas de sonner à la table d’à côté. Quand son propriétaire, Gordon, refuse de répondre, elle se rend compte peu à peu qu’il vient de mourir. Jean décide de garder Gordon en vie en répondant au téléphone à sa place. Elle réussit à rencontrer sa famille, ses collègues et même le mort lui même. Pour ses proches, Jean fabrique une version embellie et imaginaire de ce qu’il fut. Elle invente avec prouesse ses derniers mots, ses regrets et son amour pour chacun. Commence alors pour Jean une grande aventure existentielle qui va la précipiter loin de ses habitudes et jusqu’aux confins de la conscience, dans un au-delà onirique, souvent cauchemardesque, mais la plupart du temps merveilleux."

La mise en scène d'Emily Wilson est inventive, les comédiens plutôt bons, mais le texte n'arrive pas à décoller, ni touchant, ni drôle, ni poétique. L'idée de s'immiscer dans la vie d'un mort via son téléphone mobile était bonne, mais me semble mal exploitée par l'auteure. On sent le temps passer, malgré quelques amusants rebondissements (un trafic d'organes en Afrique du Sud, la rencontre au Paradis avec le mort qui voulait une bisque de homard avant de mourir…).
La pièce n'interroge pas tant que cela sur la place de l’humain dans un monde hyper-connecté.