lundi 25 septembre 2006


« RÊVER, GRANDIR ET COINCER DES MALHEUREUSES »

Frédéric Recrosio, quasi trentenaire originaire de Suisse, nous livre sa biographie sexuelle, au cours d’un one-man show d’une heure et demi.
Assis derrière une table en bois avec sa carafe et son verre d’eau comme tout conférencier, Frédéric Recrosio commence par le tout début : son premier orgasme, au frottement d’une corde sur laquelle il devait grimper en cours de gymnastique. Après la découverte de cette nouvelle sensation, vient la découverte d’une nouvelle fonction du zizi autre que le pipi, grâce à une cassette vidéo.
C’est le début de la masturbation —collective !— mais surtout le début de la frustration de ne pouvoir se frotter aux filles.
Les garçons comparent la taille de leur sexe, Frédéric Recrosio avoue que la sienne est moyenne, croquis à l’appui.
Le Rubik's cube posé sur la table nous vaut une bonne leçon à destination des hommes perplexes face à la complexité de l’anatomie féminine, puis c’est au tour du public féminin d’avoir droit à des conseils quant à la sexualité orale.

L’immuable « protocole d’approche » des femmes est bien vu, jusqu’au « Tu montes chez moi prendre un thé ? », alors qu’il n’y aura jamais de thé, le couple ayant bien mieux à faire, malheureusement les hommes et les femmes ne comprennent pas la sexualité et les envies de l’autre. L’homme embrasse, caresse le dos, le bas du ventre avant les seins pour ne pas passer pour un sauvage, le tout pour susciter la prestation équivalente.
On vire ensuite un peu dans des considérations à la John Gray, « les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus », avec quelques clichés éculés sur l’homme brute et la femme qui minaude. Mais on ne s’ennuie pas et c’est assez drôle. C’est cru, mais jamais vulgaire tant c’est raconté avec naturel et bonhomie.

mercredi 20 septembre 2006


"DANS PARIS"

Christophe Honoré ("17 fois Cécile Cassard") sort son nouveau film le 4 octobre, avec Louis Garrel (photo) et Romain Duris, qui jouent deux frères. Le premier séduit de nombreuses femmes, tandis que le second est cloîtré chez eux, par dépit amoureux. Les deux frères habitent chez leur père divorcé (Guy Marchand), formant une famille dont la devise serait : "Prends la peine d'ignorer la tristesse des tiens". Une comédie "sérieuse" avec ses rencontres improbables et le défi enfantin d'un frère à l'autre qu'il ralliera le Bon Marché en une demi heure à pied depuis leur appartement du XVIè arrondissement. Bien sûr, il n'y arrivera pas, occupé par ses conquêtes, tandis que son frère et son père l'attendent. C'est ce qui compose la majeure partie de ce film original.
Il s'agit d'un film "Nouvelle Vague", tant les fantômes de Godard, Jean Seaberg, Truffaut ou Piccoli sont présents : la ville de Paris d'abord, personnage à part entière, le langage des personnages, leur douce folie, ou encore un homme qui lit une biographie après l'amour (photo). Un film tourné dans l'urgence d'un seul mois, avec une galerie d'acteurs épatants et drôles.

"QUARTETT" AU THÉÂTRE DE LA VILLE

Reprise de la pièce d'Heiner Müller, d’après Choderlos de Laclos, mise en scène par Matthias Langhoff, suite à son succès la saison dernière. Remarquable adaptation très contemporaine sur la séduction, la vieillesse, le sexe, la mort… La force de la pièce est d'intyervertir les rôles de Valmont et Merteuil, donnant une nouvelle vision de la relation de ces deux joueurs. L'action se passe sur une décharge, deux SDF rescapés d'une Troisième guerre mondiale, qui voient dans la séduction et la fornication un moyen de survivre.

AMP FIDDLER EN CONCERT

Le clavier de Prince et George Clinton fait carrière solo depuis quelques années. Il défendait son dernier album sur la scène du Nouveau casino à Paris lundi 19 septembre. Défendre, disons plutôt qu'il assurait la promotion de son album : "nous sommes ici pour célébrer la sortie de mon album", "ce titre est sur mon nouvel album"... le tout devant une immense affiche promotionnelle.
Côté musique : 100% funk, du funk groovy et rutilant, festif et châtoyant.

dimanche 17 septembre 2006


CLÔTURE DE LA TECHNO PARADE

La nuit de samedi s'est achevée au Bataclan pour la B Live, soirée de clôture de la Techno Parade. Robert Owens est un chanteur qui fait le DJ (il chante sur les disques), mais sa sélection est convenue (Tiga, Mason, Azzido da Bass…) et sa prestation est guère convaincante par rapport aux excellentes chansons de lui sur disque : il n'est pas un grand chanteur mais a participé à de grandes œuvres, voilà le dilemne. Suit carl Craig en mix (photo), très bonne techno percussive qui hypnotise toute la salle. Je n'ai pas le courage d'attendre le passage de Juan Atkins, le godfather de la techno…

"FÊTE DE L'HUMANITÉ"

Restant finalement sur Paris, je suis allé la journée de samedi à la Fête de l'Huma. J'ai raté "Elf, la pompe Afrique" à 14h, et l'essentiel du concert de Cali et la totalité de celui de Gnawa Diffusion (pas de son).
Quelques expos sur les enfants palestiniens, le Front Populaire vu par l'excellent Willy Ronis. J'ai revu Wax Tailor (très bon), découvert la rappeuse Kelly Ariana (prometteuse) et vu le concert de Raphaël : déception, il ne se passe rien sur scène, Raphaël est l'anti-Cali : pas de surprises, pas de passion, pas de mouvements, pas de communication avec le public…

VISITE DU "MONDE"

Dans le cadre des Journées du Patrimoine, le journal "Le Monde" faisait visiter ses locaux, créés par Portzamparc. Le quotidien a emménagé boulevard Auguste Blanqui dans le XIIIè en décembre 2004. Visites très encadrées : sécurité, barrières, guides… Nous devions être accueillis par le directeur, Jean-Marie Colombani, mais c'est sur un écran de télévision qu'il apparaît : discours préparé tout à l'honneur du groupe. Vive la communication. Ci-dessous, le bureau de Jean-Marie, et ci-dessus celui de Hubert Beuve-Méry, le fondateur du journal le 18 décembre 1944. Sur 9 étages, on se rend compte des moyens de ce journal qui emploie 300 journalistes et qui pourtant perd de l'argent, mais réussit à en gagner grâce aux autres publications du groupe (Télérama, Midi-Libre, Courrier International…).
Les imprimeries du journal, sises à Ivry, doivent être autrement plus impressionnantes à visiter…

samedi 16 septembre 2006


"FLANDRES"

Dernier film de Bruno Dumont, avec toujours ses mêmes démons: la bestialité de l'homme, le vide de l'existence… Des Flandres on passe à une guerre dans un pays du Moyen orient, qui n'est guère crédible. Je préfèrais vraiment "La Vie de Jésus" du même Dumont, plus fort et au message plus clair.

jeudi 14 septembre 2006




LA FÊTE DE GANESH

La communauté hindoue organisait comme chaque année son défilé parisien, en l'honneur du dieu éléphant, Ganesh. Quelques photos prises le premier dimanche de septembre, dans le quartier de Barbès.


"ADULTÈRES", TROIS PIÈCES DE WOODY ALLEN

Le Théâtre de l'Atelier, à Paris, donne trois pièces en un acte de Woody Allen, réunies sous le titre d'Adultères. Une pièce est données à 19h, les deux autres à 21 heures.

"Central Park West" :
New York : les Riggs habitent un appartement très chic. Mais ce loft huppé, où l'épouse, Phyllis, exerce aussi en tant que psychanalyste, est sens dessus dessous. Carol, la meilleure amie arrive à la rescousse de sa copine psy pour qui le monde s'est effondré: Sam, son mari, la quitte. Embarras de Carol: elle n'a amis avoué à son amie qu'elle était la maîtresse de son mari… Celui-ci va arriver, ainsi que le mari de Carol… S'ensuivent quiproquos, disputes et menaces.
Les coups de théâtre s'enchaînent avec l'arrivée d'une jeune patiente de Phyllis. Un peu trop téléphonés sans doute. N'est pas la trompée celle que l'on croyait, tout peut arriver et changer en matière de sentiments, etc. Les dialogues ne sont pas aussi savoureux que ceux qui nous font jubiler dans l'œuvre cinématographique de Woody Allen. C'est même bien souvent trivial, à la limite du vaudeville…

"Old Saybrook"
Sheila et Norman ont invité à un barbecue Jenny, la soeur de Sheila, et son mari David, fan de 18 trous (sa femme en est un aussi nous révèle-t-on, ah-ah-ah). Débarquent sans prévenir les anciens proprios qui vont révéler à la maîtresse des lieux une cachette où son mari dissimule justement son journal intime, recueil de ses ébats avec la sœur de sa femme… Emois et cris comme dans la première pièce… Sauf que l'auteur de la pièce a la bonne idée de tout arrêter pour apparaître et discuter avec ses personnages : il convient qu'il est à court d'idées pour ses personnages. Nous, spectateurs, nous en étions déjà rendu compte…

mardi 5 septembre 2006


"LE VENT SE LÈVE"

Le dernier film de Ken Loach avait reçu la Palme d'Or du dernier Festival de Cannes. Il narre les dissenssions entre les nationalistes irlandais, personnalisés par deux frères qui iront jusqu'au bout de leurs idéaux (quitte à faire tuer son frère). Les utopies et le combat sont plus forts que l'amitié ou la fraternité, semble dire Ken Loach. Du coup, les situations dramatiques se succèdent afin de nous faire sortir notre mouchoir: un jeune de 17 ans est battu à mort, la maison d'une vieille irlandaise est brûlée, un garçon de ferme est tué par son ami parce qu'il en a trahi un autre… Dans le même genre, Ken Loach avait mieux réussi "Land and Freedom", me semble-t-il.