mardi 28 août 2012

"SUPPLÉMENT À LA VIE DE BARBARA LODEN"

Nathalie Léger s'intéresse à la vie de Barbara Loden pour écrire sa notice biographique. Née en 1932 et morte d'un cancer en 1980, elle est la réalisatrice d'un unique long métrage, "Wanda", dans lequel elle tenait le rôle-titre. L'histoire d'une femme bousculée par la vie, mère ayant déserté le domicile familial, héroïne comme malgré elle d'un braquage ­raté qui lui vaudra quelques ­années de prison, remerciant le juge de sa sentence. Wanda, un ­visage « fermé, triste, obstiné ». Nathalie Léger écrit : « On ne saura jamais d'où vient la blessure qui condamne Wanda à la désolation, on ne saura jamais quelle ancienne trahison ou quel abandon lointain l'ont plongée dans ce désarroi sans aspérités et sans partage. On ne saura pas non plus de quelle perte, de quelle absence, elle ne peut se consoler, on la prend comme on se prend soi-même, dans l'aveuglement et l'ignorance, et l'impossibilité de mettre un nom sur la tristesse d'exister »,
Lors de la sortie de cet unique film, les féministes avaient critiqué Barbara loden, pour son portrait de femme passive, qui semble prendre plaisir à être soumise au désir d'un autre.
Elle disait d'Elia Kazan, dont elle fut l'épouse : "Il m'a appris que le plus important était de ne pas être silencieux. Je l'étais, ne disant jamais un mot, toujours silencieuse. Et maintenant, qu'est-ce qu'il reste à faire ? Il m'a dit qu'il faut être entendu. Vous devez être entendu pour chaque chose que vous faites. C'est pour ça que j'ai fait Wanda. C'est une façon de confirmer ma propre existence."
Un portrait forcément en pointillé, puisque les recherches et rencontres n'ont pour la plupart pas abouti, qui esquisse le portrait d'une jeune femme en retrait de la vie.

vendredi 17 août 2012

"LA SERVANTE"

Étonnant film sud-coréen de 1960, ressorti cet été par Carlotta Films, après la découverte de deux bobines manquantes (des copies avec des sous-titres anglais écrits à la main).

Un professeur de musique, marié, embauche une servante à domicile. Celle-ci, sous la menace d’un chantage, contraint le professeur à avoir une liaison avec elle, puis tombe enceinte. Peu à peu, elle tyrannise son amant sous son propre toit, devant sa famille, jusqu’à conduire tout le monde au désespoir.
Le professeur succombe, un peu forcé, à l'implacable engrenage créé par l'hystérie de sa servante. Un peu plus tôt, sa copine, une élève de piano, déchirait son chemisier pour simuler un viol et forcer le professeur à lui céder, tandis qu'une autre s'était suicidée par dépit amoureux…

La servante ne lui laisse bientôt plus trop de choix :"soit on meurt ensemble, soit je tue ta femme puis je me suicide"…
Les personnages sont assez peu crédibles et les acteurs en font des tonnes, à l'exception de Eun-shim Lee – la fameuse servante – avec son visage expressif et sa démarche féline.On dira que tout ce récit provient de l'imagination de quelqu'un, d'où un humour parfois macabre et une morale (le narrateur s'adresse aux spectateurs mâles de la salle) un peu convenue.

jeudi 2 août 2012

Wim Delvoye au Louvre


L'artiste Wim Delvoye remixe le Louvre, notamment les appartements Napoléon III. Une immense flèche gothique en acier Corten torsadée, intitulée Suppo, sera ainsi exposée jusqu’au 3 décembre 2012. Parallèlement, une imposante oeuvre en acier Corten dentelé sera présentée dans le jardin des Tuileries, s’inscrivant à l’automne dans le parcours de sculptures de la Fiac. Wim Delvoye, (dé)tourne les styles du passé. Le procédé devient vite assez systématique. Le plasticien belge s'était fait connaître avec son installation Cloaca (présentée pour la première fois en 2000 au musée d'Anvers), dite "machine à caca".