lundi 3 février 2014

L'Enlèvement de Sita Théâtre rituel de Bali

Wayang Wong, le Ramayana balinais, est épopée fleuve hindoue de 48 000 vers. Ce soir, version courte (1h10) avec l'Enlèvement de Sita est le grand succès du Wayang Wong balinais : adaptation chorégraphique du théâtre d’ombre sans ombre, dont on trouve trace depuis le XIe siècle. Il est dansé par des acteurs masqués dont la gestuelle et les somptueux costumes se sont calqués sur les marionnettes de cuir du Wayang kulit. Les masques expriment les différents caractères des personnages : raffinés, démoniaques, simiesques, clownesques… Le jeu dramatique alterne entre passages dansés et moments chantés, et repose sur un orchestre de gamelan, « clavier éclaté ou collectif » de percussions métalliques. À Bali, dernier bastion de l’hindouisme en Indonésie, le village de Télépud, d’où vient la troupe, pratique cette culture savante et populaire au quotidien pour le divertissement des hommes et le plaisir des dieux.
Sita est une princesse casse-pieds, qui reproche à son prince de l'avoir laissée dormir seule. Elle se fera enlever et Rama va devoir affronter de nombreux ennemis en forêt.Le dépaysement est total, entre la musique très percussive, la façon de chanter, les mouvements (la façon dont le prince tient ses habits ou bouge les doigts) et surtout les costumes, colorés, baroque, clinquants… avec des personnages de monstres très impressionnants.

dimanche 2 février 2014

"Érection" Pierre Rigal

Un homme, étendu au sol, va raconter la longue histoire de son passage de la position couchée à la position debout. Entre Odyssée, conte philosophique et récit de science fiction, Érection cherche à suivre le fil de l'évolution humaine. Pierre Rigal danse à la fois l'homme-animal, l'homme-individu et l'homme social, trois versions d'une même tentative d'érection.

Dix ans après sa création qui l'a révélé, Pierre Rigal reprenait ce solo au Théâtre du Rond-Point. Dix ans après, on constate le chemin parcouru par le danseur… et par les technologies. Celles-ci ont beaucoup évolué, la synchronisation des lumières et des sons ou la musique semblent un peu dépassés. On retrouve les prémisses de "Press", mais le spectacle est moins fort émotionnellement, moins cohérent peut-être. De beaux moments néanmoins, l'un d'eux assez bluffant lorsque Pierre Rigal vole dans les airs grâce à une lumière stroboscopique.