samedi 31 mai 2008

"CIA STEFANO"

Stefano, trente-cinq ans, est guitariste à Rome dans un groupe qui rencontre des difficultés à être reconnu. Le jour où il découvre dans le lit de sa petite amie le guitariste d'un groupe qui monte, la déprime le gagne. Il retourne dans sa famille, loin, près de Rimini. Son frère Alberto a repris la tête de l'entreprise familiale qui produit des sirops et des conserves de cerises. Michela, sa soeur, a abandonné la fac pour suivre sa passion : elle travaille dans un parc aquatique où elle s'occupe des dauphins. Toute la famille salue le retour du fils prodigue. Mais sous une apparente harmonie, rien ne va. Alberto vit dans un stress infernal ; il est en train de divorcer et l'entreprise est au bord de la faillite (il file le "parfait" amour avec une call-girl sans le savoir). Stefano fait le mariole en voiture avec ses enfants et Michela n'est pas lesbienne, comme Stefano l'a révélé…

Une comédie italienne très drôle, féroce et mélancolique. Tel Moretti, il mêle habilement le désespoir et le rire. Les désillusions d'un trentenaire, ses troubles identitaires (il découvre que son père n'est pas le sien lors d'une séance de méditation) et une famille volcanique.
"DE LA GUERRE"

Le dernier film de Bertrand Bonello ("Tiresia", "Le Pornographe"…) traite d'un sujet délicat : les sectes. Un traitement très nuancé puisque nous nous identifions au personnage de Mathieu Amalric, qui cherche à être "hébété" par la vie, qui recherche la jouissance, le bonheur dans une communauté un peu barjot. La guerre, ils la font à un ennemi extérieur invisible (parfois dans des tranchées), mais surtout pour conquérir un bonheur qui ne va pas de soi.
Séances de cri primal et de gym dans le sable, masques d'animaux, contes pornographiques, jeûne… le mystère entoure cette communaté menée par Asia Argento et G. Depardieu. Un film parfois un peu trop mystérieux, qui ne pose pas beaucoup de questions.

Sortie le 1er octobre 2008

samedi 24 mai 2008

"WONDERFUL TOWN"

Takua Pa est une petite ville du Sud de la Thaïlande touchée par le tsunami de 2004. Ton, un architecte chargé de la construction d'un bâtiment en bord de mer, arrive dans un petit hôtel tenu par Na, jeune femme réservée, qui va reprendre goût à la vie. Leur histoire d'amour naissante alimente les qu'en dira-t-on. Le frère de Na, un voyou, va se venger.
Le réalisateur thaïlandais a passé 12 années aux Etats-Unis, sa double-culture s'exprime notamment dans sa façon de filmer, avec une superbe photo. Les habitants du village semblent tous encore abasourdis par ce qu'ils ont vécu. L'histoire d'amour est très silencieuse, laissant le spectateur imaginer ses enjeux.
La musique, sorte d'ambient accompagnée de guitare sèche, est superbe.
LA ZONA, PROPRIÉTÉ PRIVÉE

Trois adolescents des quartiers pauvres pénètrent dans l'enceinte de La Zona, une cité résidentielle aisée entourée de murs et protégée par un service de sécurité privé. Ils s'introduisent dans une des maisons. Le cambriolage tourne mal...
Plutôt que de prévenir les autorités, les résidents décident de rendre justice eux-mêmes. Un gamin est encore dans cette zone dans laquelle la police n'est que tolérée.
Ce film mexicain de Rodrigo Plá est plutôt réussi, avec un thème fort, qui symbolise à la fois la situation des riches dans les pays pauvres et les pays riches par rapport aux immigrés des pays pauvres (la peur, l'incompréhension…). Dommage seulement que les travelings et mouvements de caméras soient un peu trop hollywoodiens.

lundi 19 mai 2008

"ANGELS IN AMERICA"

Le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski donnait au Théâtre du Rond-Point sa mise en scène de" Angels in America", présentée au Festival d'Avignon en 2007. Ecrite en 1991 par l'Américain Tony Kushner, cette pièce est l'une des premières relatant les débuts de l'épidémie de Sida, sur fond d'identité juive ("Les catholiques croient au pardon, les juifs croient à la faute.").
On suit notamment Roy Cohn, avocat véreux ayant réellement existé, connu entre autres, pour ses combats contre les mouvements gays, alors qu'il était lui-même était homosexuel.
Une pièce fleuve (5 h 30 dans la version de Warlikowski), qui nous replonge dans une époque où le sida était un mal mystérieux et terrifiant. La fin, avec la "résurrection" du malade en phase terminale, redonne un espoir dans une épopée très longue et très noire.
JUSTICE À L'OLYMPIA

Notre duo frenchy était de retour à Paris, pour un troisième concert, après la Cigale et le Zénith, cette fois-ci à l'Olympia. Leur live avait conquis la foule avant même la première note. Un public plutôt masculin et assez jeune, sans doute aussi quelques danseurs de Tecktonik ou Mondotek.
Alors ce live ? Pêchu, mais mal construit. Les titres pop et techno, les titres lents et puissants, tout s'enchaîne sans aucune logique, sans aucune construction. Filtres, pitch et cuts sont leurs armes. Le duo réalise une sorte de medley, en mélangeant sans trop se poser de questions les vocaux d'un titre à la rythmique d'un autre. Pas de transition, pas de montée, pas de titres suffisamment long pour provoquer la transe… Et beaucoup trop de "We are your friends" (trois fois le même titre, arrêtez les gars !). Bref, Justice a une bonne matière première, leur excellent premier album, mais ils ne l'utilisent pas à bon escient pour CONSTRUIRE un live.

jeudi 8 mai 2008

CASANOVA 70

Alexandre (Mastroianni), officier de l'OTAN et sempiternel séducteur, est accusé d'impuissance par l'une de ses maitresses. Sur les conseils de son psychiatre (obsédé par la taille des crayons), il se marie avec une jeune vierge rangée. Mais il ne peut resister longtemps à la tentation et provoque un scandale dans sa belle famille. Des lors, ses instincts de Casanova ne lui causeront que des ennuis : il recherche la mise en danger permanente.
Comédie très réussie de Mario Monicelli (1965), pleine de bons mots et de péripéties. L'officier en prend pour son grade de Casanova un peu minable. Les scènes avec les frères siciliens, tous avec un couteau dans le dos, est impayable (il se fait passer pour un médecin à qui ils demandent de vérifier la virginité de leur soeur...), tout comme celle avec le mari collectionneur, qui tente de l'assassiner avec une boule de pierre censée tomber sur l'officier en claquant la porte (est-ce clair ?). Monicelli manie sans cesse le 1er et le 2d degré (comme cette scène où les dux jeunes époux nourissent des colombes blanches) et créé une galerie de personnages tous très drôle (la pédicure-pute, la dompteuse de lions...).