vendredi 23 novembre 2012

Chalet Society, Museum of everything

On entre dans un ancien collège, situé au 14 bd Raspail, en passant sous une porte cochère où s'affichent les noms des artistes exposés. Ambiance squat berlinois. 


L'ancien directeur du Palais de Tokyo Marc-Olivier Wahler, est à l'origine de la Chalet Society, une structure mobile, réunissant artistes et collectionneurs d'art "brut". La première manifestation se tient à Paris, même si le Museum of Everything est passé par la Tate Modern et autres institutions.
On y retrouve par exemple les petites filles à pénis qui s'ébrouent au milieu du chaos d'Henry Darger (1892-1973). Mais aussi les constructions en bois d'Émile Ratier (Tour Eiffel) aperçues à la Fabuloserie (89), les représentations urbaines gigantesques de Van Genk ou encore les sortes de miniatures de Josef Karl Rädler (1844-1917), enfermé dans un asile viennois. Egalement d'impressionnantes cathédrales de composants électronqiues.

La religion est souvent présente dans ces œuvres. La bonne idée est d'avoir confié à d'autres artistes (John Zorn, DAvid Byrne…) d'écrire quelques cartels.

lundi 19 novembre 2012

Après mai














En ouverture, une scène de manif qui sent à plein nez la reconstitution presque anachronique et peu inspirée, sans aucun élan ni aucune référence.
Gilles est le double d'Olivier Assayas, qui narre dans cette sorte d'hagiographie son douloureux dilemme de révolutionnaire BCBG (de bien belles chemises) : choisir entre l'engagement politique et l'art. Lola Creton fait toujours aussi bien la moue, aussi inconsistante que
Assayas fait ici une sorte de de catalogue des idées reçues sur le gauchisme et les années 70 : sexe, drogue, rock, voyages initiatiques, à grands renforts d'affiches et de livres montés çà et là de façon fétichiste (Malevitch, Debord…).
La politique et ses débats sont schématiques, seul un débat sur l'art révolutionnaire (pour et par les prolétaires ?) est réellement amorcé. Nos jeunes militants sont finalement peu déterminés ou extrêmes et chacun partira, de manière très individualiste, dans sa direction
Assayas filme très bien son petit monde de façon très fluide, mais on n'entre pas dans les tiraillements de ses personnages (vais-je aller à Londres bosser avec mon père ? vais-je reprendre les cours de danse à L.A. ?).

Le rock au musée (1)


La Cité de la Musique organisait le 17 novembre un colloque sur le rock au musée, une réflexion sur la façon dont le rock et ses courants dérivés entrent de nos jours au musée.

L'après-midi, le clip de Johnny Cash "Hurt", montre comment un musicien est le "curator", l'écrivain de sa propre légende, mettant en scène son habitation, ses proches et ses trophées (ci-dessous). Le rock au musée, ce peut être :
- de traditionnels musées qui ont une salle dédiée (comme celui de Kentwood, avec une salle Britney Spears)
- des sites patrimoniaux (une salle de concert mythique à Nashville, un studio à Memphis…)
- des musées monographiques, dédiés à une star, comme BB King ou Buddy Holly
- des musées dédiés à un genre : le Chicago Blues Musem, le Delta Blues Museum…
- des musées généralistes comme l'Experience Music Project de Seattle.





Le rock au musée (2)

Si aux Etats-Unis, le rock est largement entré au musée (le Rock'n'Roll Hall of Fame a été ouvert en 1995), en Europe, expos et musées privilégient le phénomène culturel.

Durant toute cette journée, pointe une question : quelle est la spécificité du musée, qu'apporte t-il, par rapport à un livre, un documentaire ou un site Internet consacrés au rock ?

Le musée des musiques populaires de Montluçon apporte une réponse en exposant le rock dans ses usages, ses lieux et son rapport à la société. Ce musée, qui rouvrira en 2013, montrera des guitares, mais aussi un studio punk déplacé des Mureaux, une chambre d'ado ou une scène avec un écran géant diffusant des lives.

A Londres, le V&A a privilégié les costumes de scène, dans des expos sur les Supremes, Kylie Minogue ou prochainement David Bowie. Lors d'une expo sur le design britannique, le musée avait reconstitué la décoration de Ben Kelly du club l'Haçienda (photo).
Dans les expos, comment diffuser la musique ? De façon globale et collective ? Ou bien individuellement au casque ?
La problématique est bien de donner à voir une culture immatérielle, la musique ou les artistes, un phénomène vivant et actuel, donc très chargé d'affect et de subjectivité (à quelle date arrêter l'histoire ?). Le rock étant un spectacle de personnages, cela n'est pas trop difficile. Mais pour d'autres musiques ?

samedi 10 novembre 2012

Martin Parr, Life's a Beach


Exposition à la BM de Lyon (>29 décembre 2012). Le photographe britannique montre le point de vue sur le tourisme (beauf) de masse, qui l'a rendu célèbre. Avec ironie, il signe un autoportrait déguisé en tahitien. Chacun a droit à son petit coin de plage et à ses rêves si communs.