lundi 19 novembre 2012

Après mai














En ouverture, une scène de manif qui sent à plein nez la reconstitution presque anachronique et peu inspirée, sans aucun élan ni aucune référence.
Gilles est le double d'Olivier Assayas, qui narre dans cette sorte d'hagiographie son douloureux dilemme de révolutionnaire BCBG (de bien belles chemises) : choisir entre l'engagement politique et l'art. Lola Creton fait toujours aussi bien la moue, aussi inconsistante que
Assayas fait ici une sorte de de catalogue des idées reçues sur le gauchisme et les années 70 : sexe, drogue, rock, voyages initiatiques, à grands renforts d'affiches et de livres montés çà et là de façon fétichiste (Malevitch, Debord…).
La politique et ses débats sont schématiques, seul un débat sur l'art révolutionnaire (pour et par les prolétaires ?) est réellement amorcé. Nos jeunes militants sont finalement peu déterminés ou extrêmes et chacun partira, de manière très individualiste, dans sa direction
Assayas filme très bien son petit monde de façon très fluide, mais on n'entre pas dans les tiraillements de ses personnages (vais-je aller à Londres bosser avec mon père ? vais-je reprendre les cours de danse à L.A. ?).