lundi 8 octobre 2012

EXPOSITIONS CANALETTO

Deux expositions complémentaires sont consacrées au peintre vénitien, maître des vedute, l'une au Musée Maillol, l'autre au Musée Jacquemart-André.

Les vedute sont des sortes de cartes postales dont sont particulièrement friands les Britanniques qui effectuent leur Grand tour d'Europe. À tel point que Canaletto adapte le format de ses toiles à leur usage, et ses tarifs augmentent alors qu'il ne peut rapidement plus satisfaire toute la demande, face à son fulgurant succès. Il diffuse ainsi dans le monde entier le mythe de la Sérénissime. La couronne d'Angleterre détient aujourd'hui la plus grande collection de Canaletto. 
 
Par rapport à d'autres peintures plus anciennes de Venise, les vedute représentent la ville comme protagoniste et non décor d'un événement politique ou religieux (Bellini, Carpaccio).
Ces vues citadines trouvent leur origine aux Pays-Bas et sont nées grâce au frioulan Carlevarijs. 
Antonio Canal naît en 1697, son père est peintre, il deviendra peintre de décors de théâtre puis peintre de vedute. S'il effectue de nombreux croquis depuis une gondole (son carnet est présenté au Musée Maillol) et effectue des relevés très précis grâce à une chambre obscure, il peint en atelier, ce qui donne parfois lieu à qq imprivisations. Les toiles de Canaletto se distinguent par leur sens du détail et leur luminosité presque artificielle. C'est l'inverse pour Francesco Guardi, aux vues aux tons plus chauds et aux jeux d'ombres et de lumières plus contrastés. Les deux hommes peignent aussi la lagune et des capriccio, vues de ruines antiques imaginaires. 

A Maillol, le principe de la camera oscura utilisée par Canaletto (après Vermeer) est montré, ainsi que le carnet de croquis du peintre. Le Musée Jacquemart-André aligne les peintures de son contemporain Guardi, au style de vedute très différent.
Les deux expositions nous font voyager à Venise et dans le temps, de façon magnifiée.