samedi 29 septembre 2007

NANA

Difficile de voir un film muet en noir et blanc de 2h25 à la télé. Heureusement, il y a la Cinémathèque, qui projetait ce film de Jean Renoir sorti en 1926. L'adaptation du roman d'Emile Zola est pleine de surprises, notamment par la drôlerie de son interprète principale, jolie fille des classes populaires, qui se rêve élégante. Renoir se permet aussi des gags comme ce musicien coiffé d'une cymbale à clochettes et un chef d'orchestre qui manie le pistolet plutôt que la baguette.
SOULEYMANE DIAMANKA EN CONCERT

Le gosse peul aux exquis mots était en concert à l'Européen à Paris le 25 septembre. Amoureux des mots, des calembours et des assonances, Souleymane Diamanka avait invité de nombreux amis, comme une danseuse, un slammeur polono-peul, un humoriste dévastateur ou encore Grand Corps Malade. Sa poésie se marie toujours aussi bien aux accents jazzy de son orchestre, dommage que les instruments africains soient enregistrés sur bande.

vendredi 28 septembre 2007

SICKO

Pas si mal le dernier film de Michael Moore. Partial, subjectif, voire de mauvaise foi, mais c'est un parti pris assumé.
Le système de santé américain est effectivement scandaleux dans ses pratiques. 47 millions de citoyens n'ont aucune couverture médicale, et des millions d'autres, bénéficiaires d'une mutuelle, se heurtent systématiquement aux lourdeurs administratives du système, qui fait tout pour ne pas les rembourser ou ne pas prendre en charge des traitements, jugés "expérimentaux". Un homme meurt ainsi d'un cancer car sa mutuelle a refusé de prendre en charge une greffe de moelle osseuse, une petite fille meurt à l'hôpital car sa mère s'était adressée à un établissement non pris en charge par son assurance, ou encore, un homme doit choisir quel doigt il veut se faire recoudre, l'un sera facturé 60 000$, l'autre 12 000$…
Au terme d'une enquête très axée sur les victimes du système de santé de son propre pays, Michael Moore part à la découverte des dispositifs existants au Canada, en Grande-Bretagne et en France, où les citoyens sont soignés gratuitement. Pas mal de raccourcis, surtout visibles dans le cas français, par exemple, SOS Médecin serait lui aussi gratuit, ou bien la Sécu financerait 3 mois de vacances à la demande du patient. Mais c'est un coup de poing intéressant, à l'heure où le gouvernement français réforme la protection sociale.

jeudi 27 septembre 2007

MONKEY, JOURNEY TO THE WEST

Une comédie musicale, un opéra, un ballet… un peu tout à la fois, signe du syncrétisme de Damon Albarn, l'ex Blur et Gorillaz, qui en a signé la musique, entre electro, pop et instruments chinois. «Monkey, journey to the West», est le récit épique d'un singe qui défie les dieux, mis en scène par Chen Shi-Zheng. 110 personnes en coulisses et plus de 50 acrobates, chanteurs et danseurs sur scène font de ce spectacle un projet très ambitieux.
Des 100 chapitres du plus célèbre des romans chinois, Xi You Ji, seuls 9 scènes ont été gardées, introduites par des films d'animation conçu par Jamie Hewlett, le dessinateur de la BD «Tank Girl» et des personnages virtuels de Gorillaz. Le dessinateur a aussi conçu les costumes et les décors fantasmagoriques. On retiendra notamment la scène du palais dans la mer Orientale, les ballets et combats célestes des personnages suspendus à des filins ou encore la main de Bouddha qui emprisonne durant 500 ans le Singe Conscient-de-la-vacuité. Le récit est d'une ampleur à la "Cent ans de Solitude" ou "Don Quichotte", les combats dignes de "Tigre & Dragon". Seul bémol : les personnages n'ont aucune profondeur psychologique et la musique comme l'histoire manquent de dramaturgie. Damon Albarn est un génial touche-à-tout. À la fin de cette première, il est acclamé par la foule du Châtelet.

Jusqu'au 13 octobre au Théâtre du Châtelet.

dimanche 23 septembre 2007

"LE VIOL DE LUCRÈCE"

Shakespeare (portrait) reprend un fait divers qui a marqué l'antiquité romaine, le viol de Lucrèce par Tarquin. Il donne la parole successivement aux deux protagonistes. Le crime commis, Lucrèce fait l'analyse de sa situation face à sa famille et à la société, avant de se suicider.
Cette version donnée au Théâtre du Nord-Ouest était un peu moins violente que celle que j'avais vue, montée par Luc Bondy au Théâtre de l'Odéon l'an passé. La violence des mots et le violence psychologique de cette pièce sont déjà bien suffisants, démontrant le caractère universel et intemporel de ce texte.

vendredi 21 septembre 2007


ROY LICHTENSTEIN À LA PINACOTHÈQUE

Récemment ouverte place de la Madeleine à Paris, la Pinacothèque présentait jusqu'au 23 septembre une sélection de 97 œuvres créées entre 1966 et 1997 par Roy Lichtenstein (1923–1997) qui, avec Andy Warhol, fut l’un des artistes les plus représentatifs du Pop Art américain.
Des collages aux maquettes, l’exposition nous montre la genèse du travail de l'artiste et sa collecte d'éléments dans les comics ou les publicités. Pour lui, l'unité de la composition et l'inventivité sont plus importantes que le sujet lui-même, jusqu'alors central dans l'art figuratif, auxquels se sont opposés dans les années 50 le nouveau réaliseme et le pop art.
N'AYEZ PAS PEUR

Avant-première du spectacle du dernier spectacle signé Robert Hossein: "N'ayez pas peur". Vu le thème, la vie de Jean-Paul II, heureusement que j'étais invité. Au milieu de curés, bonnes sœurs, serre-têtes en velours et jeunes gens de bonne famille, j'assiste parmi tous ces culs bénits au grand show. Il s'agit surtout de tableaux vivants, souvent figés —comme le premier, qui représente l'attentat contre Jean-Paul II— plus que de théâtre. Beaucoup de figurants, de décors, des films d'actualité d'époque sur écran géant… et un narrateur qui surjoue, attablé au devant de la scène. Tout est grandiloquent et plein de bons sentiments façon le moine de la pub Chaussée aux Moines, c'est assez simplificateur. Le public se lâche lors de l'élection du pape (en photo le conclave), en applaudissant le "habemus papam". Jean-Paul II a fait du théâtre dans sa jeunesse, il était contre la contraception (l'abbé Pierre vient le lui reprocher) et a beaucoup voyagé pour défendre les peuples opprimés ou en grande pauvreté.

jeudi 20 septembre 2007

UN CŒUR INVAINCU

Réalisé par Michael Winterbottom, le film revient sur l'enlèvement puis la décapitation en janvier 2002 de Daniel Pearl, journaliste du Wall Street Journal qui enquêtait au Pakistan. Le film évite les scènes thrash mais n'apporte strictement rien sur cette affaire ou son contexte. Dans le rôle de Mariane Pearl, Angelina Jolie n'est pas très convaincante, et la fin comme les moyens (flash back du mariage) pour nous faire pleurer sont un peu grossiers. Les critiques ont adoré ce film, mis à part les Inrockuptibles, qui en font le film inutile de la semaine, je les approuve…


EXPO WEEGEE

Le Musée Maillol présente jusqu'au 15 octobre 2007 une exposition consacrée à l’oeuvre de Weegee (1899-1968). Grande figure du photo-journalisme, Arthur Fellig, dit Weegee, a notamment photographié le New York crapuleux des années 1930 à 45. Beaucoup de cadavres, de flics et de meurtriers, souvent sans aucune indécence, comme semble l'attester le regard d'une femme ensanglantée sur un trottoir, à l'adresse du photographe. Weegee trimballait tout son matériel dans le coffre de sa Chevrolet (photo). On lui doit également pas mal de photos un peu plus joyeuses, de spectacles, plage ou d'artistes.
CAUBÈRE, L'ÉPILOGUE

On croyait la saga de "L'Homme qui danse" terminée en décembre dernier, mais un épilogue se profilait. On pensait qu'il y aurait un épilogue, et il y a deux épisodes. L'épopée de Ferdinand s'achevait sur la mort de Claudine, sa mère. L'alter ego de Philippe Caubère continue seul pour deux derniers épisodes: "la Ficelle" et "la Mort d'Avignon".
Pour cet avant-dernier épisode, Caubère nous narre comment il rencontre sa moitié dans un café des Champs-Elysées à 12000 francs le demi. La ficelle sert de décor pour signifier les Champs ou la vitrine, et la chaise symbolise l'Arc de Triomphe. Un peu difficile à imaginer pour un monsieur qui ne comprend rien au théâtre, "c'est un jeu, c'est un jeu d'enfant". Imagination débridée, insolence et situations comiques fonctionnent, mais Claudine manque cruellement sur scène.

mardi 18 septembre 2007

IMBÉCILE

Dans le cadre de l'émission "la Bande passante" de RFI, la Flèche d'Or accueillait le projet "Imbécile". Soit Katerine, Helena Noguerra, JP Nataf et Barbara Carlotti qui incarnent quatre amis qui chantent leurs vies intimes sur des musiques composées par Olivier Libaux, initiateur du projet Nouvelle Vague (des reprises bossa de new wave). Mais Katerine et Noguerra étant maritalement séparés, la belle Helena n'était plus de la partie. Dommage, car Barbara Carlotti a un peu failli côté voix. Sinon, les mélodies sont sympatiques et légères ("Le Petit Succès") et la bande très complice.

lundi 17 septembre 2007

JOURNÉES DU PATRIMOINE: L'HÔTEL POTOCKI

La chambre de commerce et d'industrie de Paris a son siège près des Champs, avenue de Friedland, dans un grand et magnifique hôtel particulier, décoré dans le style Napoléon III et Art déco. Les visites étaient effectuées par les jolies hôtesses de la CCI.
Cet hôtel fut construit en 1857 Npour le comte polonais Nicolas Potocki. La comtesse Potocka y tenait un salon littéraire où se retrouvaient notamment Maupassant ou Proust. Il est classé monument historique.


SOIRÉE D'APRÈS TECHNO PARADE

Je n'ai pas mis les pieds à la Techno Parade, mais suis allé au concert de Francesco Tristano et Murcof, l'un au piano, l'autre aux programmations. Ils donnaient le concert créé pour le festival Sonar de Barcelone. C'était ennuyeux, sans aspérités, ambient, avec des nappes quasi sans évolutions et quelques expérimentations pianistiques…
François Kevorkian a ensuite pris les platines (l'ordinateur plutôt) pour un set très techno un peu hard et très percussive, tandis que son visage apparaissait déformé sur un écran géant. Au fond de la salle du Bataclan, un type faisait une démonstration étonnante de space writing, à l'aide de lumières et d'une caméra, capturant les traces lumineuses autour d'un cobaye.
BENJAMIN BIOLAY À LA CIGALE

À l'occasion de la sortie de son album "Thrash Yé Yé", B. Biolay était en concert à guichets fermés à la Cigale à Paris, le 13 septembre. N'étant pas un connaisseur ni un fan du chanteur, c'est plus par curiosité que j'assistais à son spectacle. Lequel m'a moyennement convaincu : les paroles n'ont rien d'extraordinaire, Biolay n'est pas une bête de scène à la Cali, mais il est un très bon musicien, à l'aise dans de nombreux styles…

samedi 15 septembre 2007


ÉMILIE SIMON SALLE PLEYEL

La jeune compositrice, chanteuse et musicienne s'est produite avec les Percussions Claviers de Lyon salle Pleyel samedi 15 septembre. Sa musique est un peu à son image: jolie dans la forme, mais pas très profonde. On s'amuse beaucoup sur scène, comme de grands enfants, à tapoter de l'eau, à taper sur les cordes du piano ou à jouer du xylophone Fisher Price. Mais les compositions d'Emilie Simon manquent de mélodies qui rentrent dans la tête et d'orchestrations marquantes. Le public, lui, est conquis… A l'instar de Björk, à qui on la compare parfois, Emilie Simon devrait peut-être s'entourer de compositeurs ou arrangeurs, afin de dépasser son seul univers pourtant très original.

jeudi 13 septembre 2007

LA QUESTION HUMAINE

Simon est psychologue au sein de la SC Farb, complexe pétrochimique, filiale d'une multinationale allemande, où il est plus particulièrement chargé de la sélection du personnel. Le co-directeur de la SC Farb demande à Simon de faire une enquête confidentielle sur le directeur général. celle-ci révèlera des secrets datant du nazisme.

Réalisé par Nicolas Klotz, avec Mathieu Amalric, Michael Lonsdale et Jean-Pierre Kalfon, le film glace par son ambiance d'entreprise impersonnelle où les hommes semblent identiques et interchangeables. Mais l'histoire ne semble guère réaliste et ne démontre pas de façon évidente les analogies entre le monde de l'entreprise et la solution finale.
4 MOIS, 3 SEMAINES, 2 JOURS

Étonnante bande-annonce, qui voudrait presque nous faire passer cet épisode d'avortement clandestin pour un thriller hâletant. Le film du réalisateur roumain Cristian Mungiu est cependant angoissant, noir et plein de suspense. Aucun détail ne nous est épargné de cette histoire, qui dérape à cause des mensonges de la jeune Gabita, enceinte de 4 mois, et non deux. Nous sommes en 1987 sous Ceaucescu, l'avortement est un crime puni par la loi. Par sa crudité et son réalisme, le film rappelle ceux des frères Dardenne, avec deux actrices criantes de vérité.
CARAMEL

Un institut de beauté à Beyrouth. L'épilation s'y fait au caramel. On suit les histoires (de cœur) de la patronne, la sexy Layale, menée en bâteau par un homme marié, de la femme duquel elle va vouloir faire connaissance. Il y a aussi une coiffeuse un peu garçon manqué, un peu lesbienne, et une autre, fiancée à un homme un peu trop rebelle face à l'autorité.
Le film manque d'un fil conducteur, d'une histoire avec un début et une fin. Mais l'ambiance et les portraits de ces femmes sont suffisamment attachants pour que l'on aille voir ce film.

samedi 8 septembre 2007

INTÉGRALE SHAKESPEARE

Le Théâtre du Nord Ouest, à Paris, propose jusqu'en mars 2008 l'intégrale des 34 pièces de Shakespeare. Coutumier de ce genre d'opération, ce théâtre avait déjà consacré sa saison à Racine, Hugo ou Musset. Je suis allé voir "Othello", dans une petite salle surchauffée de 50 places. Une mise en scène sans imagination, des acteurs mal dirigés qui jouent assez faux en en rajoutant dans les rires forcés… qui plus est dans une adaptation "moderne" qui fait dire à Iago : "la vertu, mon cul !". Et pourtant, le public en redemendait…
ROKIA TRAORÉ, TÉTÉ ET IDIR EN CONCERT

Le Bureau Export de la musique française organisait mardi 4 septembre au Centre Pompidou une journée de colloques consacrés à la Convention pour la Diversité culturelle adoptée fin 2005 par l'Unesco. En soirée, un concert de Rokia Traoré (agréable), Tété (drôle, en photo) et Idir (se veut poétique, mais frise les poncifs). Ayo, avait perdu sa voix, et n'avait pu être là sur scène…