Divines
Houda
Benyamina n'apporte pas grand chose de neuf au cinéma auscultant la
banlieue, depuis L'Esquive ou Bande de Filles.
L'amitié
entre ces deux gamines physiquement très différentes sonne faux,
passant par un tas de passages obligés du cinéma : chahut,
tristesse, euphorie (dans une décapotable sur les Champs)… Dounia
vit dans un bidonville, qui ressemble surtout à un décor de théâtre
(pas de plan d'ensemble). Son objectif : « money, money,
money » comme elle le dit, acquise à l'ultralibéralisme,
celui-là même qui a plongé sa famille dans la pauvreté. Seule
issue dans cette banlieue : travailler pour le caïd du coin,
Rebecca.
La
réalisatrice a décidé de casser quelques clichés, comme celui du
caïd, tenu par une jeuen femme, ou celui du danseur, duquel Dounia
tombe amoureuse (cachée dans le grill du théâtre), ce qui pourrait
la tirer vers le haut. Mais un drame viendra contrecarrer les rêves
des deux gamines, prises au piège de leur défiance vers les
autorités qui auraient pu pour une fois les sauver. Les comédiennes
sont pleines d'enthousiasme et d'énergie mais le film reste trop
collé à son sujet tout en s'éparpillant entre chronique sociale,
polar et comédie.