FÊTE DE LA MUSIQUE

Après une soirée interminable la veille, ambitions à la baisse pour la Fête de la Musique : concert de tango avec orchestre au Palais Royal puis passage par le café Karambole où deux DJs sont accompagnés d'un flûtiste et d'un trompettiste…

"L'AN 01"

Réalisé par Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch, ce faux documentaire de 1973 montre l'abandon collectif et festif de l'économie de marché et du productivisme. La population décide d'un certain nombre de résolutions dont la 1ère est "On arrête tout" et la 2ème "Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable". L'entrée en vigueur de ces résolutions correspond au premier jour d'une ère nouvelle, l'an 01.

INAUGURATION DU STUDIO SFR

SFR inaugurait jeudi 19 juin sa salle de concert-magasin-resto, derrière la place de la Madeleine. Beaucoup de beau monde (et de belles filles), avec l'actuel et l'ancien PDG de Vivendi, Joey Starr, Kamini, Manoeuvre, Arthur H et plein d'autres. Champagne Veuve Cliquot et petits fours à gogo. En concerts privés : Sébastien Tellier, Micky Green et Gnarls Barkley.

JAZZ MUSETTE AUX PUCES

Au hasard des périgrinations à travers les puces de Saint-Ouen, on tombe nez à nez avec des musiciens. Ambiance festive garantie !

EXPO "PRENEZ SOIN DE VOUS"

Il ne fait pas bon être l'amant de Sophie Calle et surtout de lui adresser une lettre de rupture. Celle-ci sera exposée, dissequée, amplifiée et réinterprétée par 107 femmes, chanteuses, cruciverbistes, DJ, actrice, juriste, institutrice ou psychanalyste. Ce qui donne l'exposition "Prenez soin de vous" à la BNF Richelieu (qui s'est terminée ce 15 juin). Les (ré)interprétations ne sont pas toutes pertinentes, entre paraphrase et humour. Le cadre de l'ancienne bibliothèque, vidée de ses livres, vaut le coup d'œil, mais toutes ces télévisions troublent le calme de ce lieu remarquable/
Tout un escadron de femmes essayant de se mesurer à l'homme, remarque Christine Angot. 107 femmes pour donner la répartie à un seul homme, c'est sans doute démesuré, comme cet expo, comme cet ego blessé…

SAGE FRANCIS À VILLETTE SONIQUE

Le rappeur américain était en concert gratuit et en plein air à la Villette dimanche 8 juin. Seul sur scène, cet imposant artiste rappe sur des reprises ou des samples hard-rock et parvient sans problème à faire bouger les spectateurs. Mais moins que Kuduro Sound Sistema, qui mêle percus et electro dans un déluge de rythmiques. Dans la foule, Xavier, du duo Justice, mange un sandwich.

"LIVERPOOL"

Marin sur un cargo, Farrel demande au capitaine de descendre à Ushuaia : il veut se rendre là où il est né pour savoir si sa mère vit encore. Parvenu au hameau enneigé où il a vécu ses premières années, il découvre que sa mère vit toujours mais également que la famille compte une personne de plus.
Réalisé par Lisandro Alonso, ce film radical prend son temps et montre le vide (50 minutes avant que Farrel arrive au village). Le lonesome cowboy découvre une fille qui a l'âge de sa dernière venue, à part cela, on ne comprendra pas grand chose d'autre, si ce n'est qu'il n'est pas le bienvenu dans ce hameau isolé et cette famille. Un film social et enigmatique.

"TONY MANERO"

Santiago, Chili, 1979. En pleine dictature de Pinochet, Raùl Peralta est obsédé par Tony Manero, le personnage de John Travolta dans "La Fiesta del Sabado por la Noche", à qui il veut ressembler. Raùl crée un spectacle de danse dans un night-club miteux. Il entend parler d'un concours d'animateurs dans une émission de télévision. Son désir de reproduire à l'identique l'atmosphère du film et de reconstituer chaque détail des costumes le conduit à commettre une série de crimes une vieille pour lui piquer sa télé, le vendeur de carreaux, le projectionniste parce qu'il a déprogrammé le film…). Pendant ce temps, ses partenaires de danse sont persécutés par la police secrète du gouvernement.

Ce film, réalisé dans un genre réaliste par Pablo Larrain Matte, traite de l'identité, du fossé de civilisation entre l'Amérique latine et les USA. Raùl, qui rappelle Al Pacino dans "Scarface" par sa folie, est une sorte de Pinochet prolétaire, qui ne vit que par sa fascination pour les Etats-Unis.

"QUATRE NUITS AVEC ANNA"

Dans une petite ville en Pologne, Léon Okrasa est employé dans un hôpital. Il a été le témoin du viol d'Anna, une jeune infirmière qui travaille dans le même hôpital. Il s'était enfui avant de se repentir devant la police et d'être emprisonné. Libéré, Léon passe son temps à espionner Anna, à la guetter de jour comme de nuit. Cela devient une véritable obsession... Un soir, il finit par s'introduire dans l'appartement d'Anna par la fenêtre qu'elle laisse entrouverte. Alors, Léon s'installe sur son lit, l'observe dans son sommeil, s'imprègne de son univers, lui offre une bague, recoud un bouton…
La police ne le laissera pas agir une cinquième nuit, et ses explications ne parviendront pas à convaincre le juge. Comment expliquer son amour pour une inconnue et son besoin de rédemption ?

"BOOGIE"

En vacances au bord de la mer avec sa femme et son fils de quatre ans, Bogdan Ciocãzanu, surnommé Boogie, tombe sur ses meilleurs amis de lycée. Ils se rappellent les glorieuses saoûleries et les escapades sexuelles de leur jeunesse. Frustré de devoir jongler, entre son travail et sa famille, avec un temps dont il ne peut plus disposer à sa guise, Boogie prend une haute dose de liberté lors d'une nuit où il revisite les lieux communs de sa jeunesse (la boisson, les jeux, le flirt, les prostituées).

Ce film du Roumain Radu Muntean évoque le deuil de la jeunesse et les concessions que tout adulte doit faire face à ses obligations (famille, travail…). Boogie, le raisonnable, s'énerve contre sa femme lassée de jouer la baby sitter. Le temps d'une nuit, il retrouve ses potes et lève les interdits (sexe, alcool, trivialité…). L'immaturité est-elle défendable ? Est-elle enviable ?