dimanche 24 juin 2012

MÉDIÉVALES DE PROVINS


Les Médiévales attirent fin juin de 60 à 100 000 visiteurs, venus déambuler dans les rues bondées de la ville médiévale. Les artisans et les commerçants présentent de nombreux produits d’autrefois : instruments de musique, arcs et flèches, sabots, vêtements, bijoux… On peut même manger et boire comme au Moyen Âge. Au menu : cochon de lait rôti, jambon braisé, brie de Meaux, le tout arrosé d’hypocras, un vin mélangé à des épices. Les moins curieux pourront néanmoins manger des merguez ou de la barbe à papa et boire du Coca.
Sur la Place du Châtel, on taille la pierre au burin et l’on actionne une grue médiévale tout en bois. Devant Saint-Quiriace, le visiteur peut regarder le travail des calligraphes et des enlumineurs et même s’y essayer. Bizarrement, il n'y a pas un cheval ou un âne dans les rues, sans doute à cause de la masse de touristes.
Au pied des remparts, un campement est installé, où vivent des passionnés du Moyen Âge. Ils préparent à manger au feu de bois et dorment sous des tentes, sur des peaux de bêtes.

mercredi 20 juin 2012

Sónar 2012 - Day 1

Un peu comme les Beatles Vs les Rolling Stones, il faut choisir son camp à Sonar : jour ou nuit. Perso je préfères le jour, plus à taille humaine, plus ensoleillé et avec moins de têtes d'affiches (Lana sel Rey à Sonar, un peu étrange, non ?).


De loin on dirait une femme à la frange et à la robe un peu démodées, qui lixe pieds nus. Le Polonais Eltron John joue une techno progressive et funky, à base de bonnes basses (genre Show me love) et de rythmiques accrocheuses. Le DJ danse comme un fou et chante au micro, tout cela est très festif. À Cracovie, il joue à la soirée "Someone Loves You", au Caryca bar.


His style is bass-driven house music with quirky synthesizer motifs. But his main inspiration is disco: "the dirty, the itchy, the soulful, the clanky and the obscure." As a selector, Eltron John cherry-picks floor-friendly tracks from leading labels across the globe, mixing them up with forgotten classics and old 45's that were hardly remembered the first time round - just to get that extra heat-haze fuzz in the dance.


lundi 18 juin 2012

Sónar 2012 - Day 2

Le Brésilien Psilosamples sample la musique populaire de son pays, surtout l'accordéon, pour une electro sautillante tout en cut ups. C'est frais, mais la formule est parfois trop systématique.


Trevor Jackson : phat beats puis techno éthérée et totalement hypnotique (on s'endormirait presque) et enfin + pumpin' (genre Tracktion), avant une incursion dub.

Nightwave (UK) est annoncé comme un DJ, il s'agit en fait d'un groupe de rock avec grosses basses, qui hésite entre des choses un peu traditionnelles (lorsqu'il y a la chanteuse) et d'autres plus hybrides. Arrive ensuite une djette.

Supersilent : des sons saturés, concassés et déstructurés, pas de mélodie ni de rythme métronomique, dur de suivre !

Austra, un groupe de rock canadien un peu electro, Metronomy en moins bien.

Flying Lotus louvoie entre dub(step), breaks et hip hop, son set ressemble à celui d'un DJ (Moroder, Timbaland indien...). La tente Red Bull est trop petite, vu le monde. Il faut dire que le programme des autres salles n'est pas des plus réussis cet aprèm. Ça se vide dès qu'il a fini.

Club Cheval entame sa course avec un sample de LFO (We are back), puis de gros breaks qui cognent, pas très funky.

Comme ils sont quatre, on se demande bien ce qu'ils font chacun. Ça bourrine !

Le Canadien Jacques Greene est en fait en duo, créant une techno entre bleeps et deep (you understand?).

Club Cheval au SonarDôme RedBull.

Autres français, Plapla Pinky aux sons distordus et abrasifs. Utiliser deux CDJ-1000 ne fait pas très live, surtout qu'elles sont montrées en gros plan sur l'écran alors qu'ils scratchent des sons aigus sur des vagues de basses qui s'acidifient, façon Daft. Un set plutôt bien construit, qui alterne les climats, même si tout cela reste sombre et torturé. Les sifflements laissent place à des orgues, nos deux amis ont les doigts sur les boutons, mais ne les utilisent guère. Des bombardements ou feux d'artifice prennent le dessus.

Vidéo de Nguzunguzu (US), comme un Dj set aux sonorités Lil Louis période Video Clash.
Le live de l'Espagnol Talabot est très attendu, il y a un monde fou dans le hall du musée. Mais il me déçoit un peu par rapport à son album, très réussi. Ici les chansons se ressemblent un peu toutes : sorte de house lente soutenue par une batterie et accompagnée de samples vocaux. Le hall du Macba est complet et blindé.
La Russe Nina Kraviz traduit elle aussi son premier album en live, ce n'est guère convaincant, ses titres manquent de structure et de puissance, sa voix est minimaliste, trop en retrait.

Jeremiah Jae rappeur US seul avec son laptop qui balance davantage de nappes vrombissantes que de beats. Du coup, show un peu mou et pas très au point avec un rappeur un peu statique.

Sizarr batteur, chanteur/guitariste et clavier/ordi, pop mal un peu vieillotte, chantée sans énergie ni refrain...

Daedelus Archimedes Show

Cravaté et affichant de belles rouflaquettes, D semble sorti d'un roman de J Verne. Son show consiste surtout en des miroirs qui tournent au son de ses basses dubstep, il pourrait en briser un vu le son. Rythmiques, samples puis flow surgissent progressivement, complexifiant le son, assez indéfinissable

Live ou Dj set ? Son show est une sorte d'immense mash up dans lequel s'entrechoquent plein de samples et de titres différents. Jouissif.


His latest invention, the Daedelus Archimedes Show, includes a complex mechanism consisting of 24 mirrors (!), moving lights and projections that amplify and elevate the sensory and ecstatic experience of his compelling live show.

Yosi Horikawa est un petit japonais barbu derrière ses machines. Il délivre un breakbeat lent assez éthéré avec sons d'eau et de sable en fond. LTJ Bukem, sors de ce corps !

Thundercat : soul jazzy avec formation acoustique, dans l'esprit balearic qui règne ici. Ça finit funk.

Masali Batoh - Brain Pulse Music. Au fond de la chapelle, ce japonais à écharpe manipule ses machines à côté d'une femme endormie et portant un masque à gaz retroeclairé et relié par des câbles à ses machines (pas d'ordi). Un étrange happening qui se poursuit par des incantations au micro.

Pendant ce temps-là, jouent Doc Daneeka et Flying Lotus.

Mostly Robot est le projet de Jamie Liddel, Tim Exile et qq autres (5 sur scène).

Très soulful malgré ce qu'ils proclament : chant, cuivres parsèment leurs beats et scratches. Une sorte de funk electro façon Amp Fiddler. En prime, une teprise reussie du Window licket d'Aphex Twin.

Om Unit : dubstep assez uni/in-forme, on s'ennuie un peu...

Totally Enormous est un drôle d'oiseau (genre paon sur son 31) qui chante sur une tech-house très anglaise (un peu commercial mais pas trop avec un fond d'underground). Mélopées dubstep soutenues par la voix un peu frêle du chanteur, qui allient la puissance des machines à la mélancolie du chant. Dans le genre James Blake en + puissant.

Sónar Off

Pas de Sónar by Night ce premier jour, alors direction le off : des dizaines de soirées ont lieu en marge du festival (liste sur Resident Advisor). Je choisis d'aller à la soirée du label anglais Classic au Boulevard Club (Las Ramblas, 27, à deux pas de mon hôtel).

Eats Everything joue un son House NY bumpin façon Romanthony ou Strictly Rhythm et termine avec Muzik Express. À l'étage, Derrick Carter joue disco (Gino Soccio, etc.) dans un set sans faute de goût.


Line-up :
Derrick Carter & Luke Solomon
Eats Everything
Ripperton
Matt Tolfrey
Terry Francis
Suara Big Cat
Severino
Timid Boy

dimanche 3 juin 2012


TOURISTES (SIGHTSEERS)

Près de Sheffield, Chris et Tina, partent pour la première fois ensemble en vacances en caravane, fuyant la mère hypocondriaque, possessive et aigrie de Tina (elle a tué par accident leur chien Poppy). Destination : le fin fond de l’Angleterre avec ses musées du tramway ou du crayon et ses grottes son et lumière. Chris est scandalisé par un homme qui jette un papier dans un trammway. Il le tue froidement en reculant sa caravane. Tina va s’apercevoir que Chris n’est pas vraiment celui qu’elle croyait. Horrifiée, puis (faussement ?) compréhensive.
Alice Lowe et Steve Oram, les deux rôles principaux ont écrit ce scénario, un peu trop ténu : l'horreur vire vite au burlesque, mais la psychologie et les motivations des personnages ne sont pas approfondies. On comprend que nos deux tourtereaux sont de grands enfants impulsifs, qui n'en font qu'à leur tête. Comme lorsque Tina demande au nouvel ami cycliste de Chris de l'embrasser pour provoquer sa colère meurtrière. Leur rapport n'est pas très explicité (sauf sexuel peut-être). Un film âpre et amusant. Avec une scène finale de suicide à la fois drôle et très dure : Tina lâche la main de Chris une demi seconde avant qu'il ne saute de l'aqueduc…