dimanche 22 février 2009

"35 RHUMS"

Le dernier Claire Denis filme la relation d'un père qui élève seul sa fille d'une vingtaine d'années. Un très beau film sur ce "couple", son cocon, ses rituels, et ses proches, tous très attachants (la conductrice de taxi ou le célibataire paumé amoureux chacun, le collègue conducteur de RER qui ne veut pas partir à la retraite…). Un film où les Antillais sont omniprésents, au risque de briser le réalisme du film, mais où ils ne tiennent pas le rôle des "Antillais de service". Un film humble et silencieux, hommage à Ozu.

samedi 21 février 2009

"ESPION(S)"

Nicolas Saada, ancien critique des Cahiers, réalise son premier film. Un film de genre, l'espionnage, avec un hommage appuyé aux "Enchaînés" d'Hitchcock (les amants, l'escalier qui mène aux secrets, la clé (USB)…). Pour se racheter d'un vol ayant mal tourné, Vincent (Guillaume Canet) coopére avec les services de renseignement français et britanniques, afin de découvrir qui fait passer des explosifs par valise diplomatique (celui-là même qui a tué son collègue). Il devra séduire la femme du principal suspect , Géraldine, (Géraldine Pailhas) et en tombera (vraiment ?) amoureux.
On ne croit pas trop au bagagiste qui a les réflexes d'un agent sec ret (il sait filer, tirer…), mais le suspense est réel, les acteurs très juste et la fin brillante (Vincent déjoue seul la vengeance du complice trahi par Géraldine).

vendredi 6 février 2009

"MINETTI"

L'Autrichien Thomas Bernhard a écrit cette pièce en 1977 pour son acteur favori, Bernhard Minetti (décédé en 1998).
Vieil acteur, autrefois célèbre, Minetti revient à Ostende, 30 ans plus tard, pour rencontrer le directeur du théâtre de Fensburg, avec lequel il a prétendument rendez-vous, afin de jouer le Roi Lear. C’est le soir de la Saint-Sylvestre. Il attend dans le hall de l’hôtel, où l'écoute une femme alcoolique, au milieu des fêtards. Dans sa valise est rangé le précieux masque de Lear réalisé par le sculpteur Belge Ensor. Minetti de fiction est d’abord, comme l’indique le sous-titre de la pièce, un « portrait de l’artiste en vieil homme ».
Michel Piccoli interprète Minetti avec profondeur, tristesse et douceur. Un homme hanté par le passé, hanté par la mort et le théâtre, qui a été excommunié pour avoir "dit non à la littérature classique". Un "funambule sur la corde des sentiments".
"UN CONTE DE NOËL"

À l'occasion du festival Télérama, séance de rattrapage pour voir le dernier film de Desplechin, toujours hanté par la mort, et toujours situé dans une bourgeoisie isolée du reste du monde. On reste un peu extérieur à ce monde.

À l'origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d'une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n'était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l'espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l'âge de sept ans. Après la naissance d'un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né. Les années ont passé, Elizabeth est devenue écrivain de théâtre à Paris. Henri court de bonnes affaires en faillites frauduleuses, et Ivan, l'adolescent au bord du gouffre, est devenu le père presque raisonnable de deux garçons étranges. Un jour fatal, Elizabeth, excédée par les abus de son mauvais frère, a "banni" Henri, solennellement. Plus personne ne sait exactement ce qui s'est passé, ni pourquoi. Henri a disparu, et la famille semble aujourd'hui dissoute. Seul Simon, le neveu de Junon, recueilli par sa tante à la mort de ses parents, maintient difficilement le semblant d'un lien entre les parents provinciaux, la soeur vertueuse, le frère incertain et le frère honni...
"PICASSO ET LES MAÎTRES"

Il était moins une, (moins 3 jours en fait), pour visiter l'exposition si médiatisée du Grand Palais. Alors à l'occasion de l'ouverture 24h/24, nous faisons la queue dès 20h dans le froid, au son d'un clarinettiste. Un thermos de tisane et 1h30 après, nous entrons frigorifiés dans l'expo.
Picasso étudie aux Beaux-Arts dès l'âge de 11 ans, notamment à partir des statuaires antiques. Ingres, Cézanne, Courbet (Les Demoiselles des bords de Seine) Renoir, Le Greco, Manet (Le Déjeuner sur l'herbe) l'inspirent. Plus tard, il commencera une collection, dont quelques œuvres sont ici présentées (deux portraits du Douanier Rousseau par exemple).
Il s'essaye à d'intéressantes variations autour des Ménines de Velazquez (l'original est malheureusement absent) et d'après "Les Femmes d'Alger" de Delacroix.