samedi 12 juillet 2008

SERBIS

Dernier film du réalisateur philippin Brillante Mendoza, présenté en compétion à Cannes. Présenté ici dans le cadre du festival Paris Cinéma. Au coeur d'Angeles, aux Philippines, la famille Pineda vit et exploite un énorme cinéma décrépi, qui projette des films érotiques des années 70. La prostitution masculine s'y développe, les personnages s'y croisent. Chaque membre de la famille est confronté à ses turpitudes: la grand-mère perd son procès contre son mari qui la trompe (ses enfants n'ont pas témoigné pour elle pour capter l'héritage du père), la mère affronte les pertes financières du cinéma, l'un de ses fils (photo) met enceinte sa copine…
Un film bruyant (le trafic), chaotique et réalisé caméra à l'épaule comme un documentaire.
A SHORT FILM ABOUT INDIO NACIONAL

Premier film du Philippin Raya Martin (23 ans), récit de la sanglante émancipation des Philippines de la tutelle espagnole, à travers trois personnages, dont la révolution nationale bouleverse l'existence.
Tout spectateur néophyte en histoire des Philippines sera perdu : aucune indication, aucune pédagogie, d'autant que le film est muet et tourné en noir et blanc, pour pallier l'absence d'images historiques. Les 20 premières minutes sont d'un ennui mortel : une femme allume une bougie dans sa case car elle n'arriva pas à dormir. On la voit tenter de dormir pendant 20 minutes, avec un grain d'image DV immonde… L'expérience est intéressante mais n'est pas destinée à un public non philippin…

lundi 7 juillet 2008

SOLIDAYS, VENDREDI 4 JUILLET

À l'entrée du public, vendredi à 18 heures, il faut patienter serrés comme des moutons durant 2h15 avant de pouvoir rentrer ! Même les moutons sont mieux traités ! Pas grand chose à retenir de cette première journée : Moriarty pour sa country intimiste, Dub Inc. pour leur ragga-dub énervé…Nneka, Alpha Blondy et Patrice sont convenus.
SOLIDAYS, SAMEDI 5

Les artistes les plus attendus étaient surtout présents le samedi. Cali, toujours aussi incandescent, à se donner en se jetant dans le public, même pour un concert d'une heure (il jouait le soir même à Thonon-les-Bains). Beat Assailant, très puissant et très funky, mais moins ravageur en plein air qu'au Bataclan, plus à sa dimension. Hocus Pocus, toujours aussi stylé, Asian Dub Foundation, toujours aussi remuant et métissé. MC Solaar conquiert tout le monde avec ses tubes "Victime de la mode", "Solaar pleure", "Le bien, le mal" ou encore "Caroline". Le concert des 10 ans est particulièrement pénible, avec des reprises façon Star Ac de vieux tubes (Téléphone, "Stand by me", etc.) et NTM n'a joué paraît-il qu'un titre…
SOLIDAYS, DIMANCHE 6

Un dimanche un peu moins motivant que le samedi, où le meilleur était concentré. Java, toujours sympa et festif, avec son rap-musette et ses textes sur les emmerdements du quotidien. The Foals, honnête, du rock, du vrai, à l'anglo-saxonne. IAM, tranquille et The Gossip un peu décevant, la folie ne gagne pas le chapiteau, le public était un peu fatigué, le groupe aussi après un week-end de festivals. Le concert le plus enthousiasmant était celui de The Ting Tings, brut de décoffrage, avec ce duo guitare-batterie très en verve.

jeudi 3 juillet 2008

"LA VIE MODERNE"

Dernier film de "non fiction" dela trilogie paysanne de Raymond Depardon (il n'aime pas le terme de documentaire). Nous rencontrons les paysans des Cévennes, tels d'irréductibles Gaulois, qui luttent contre leur déclin annoncé. Des paysages magnifiques, des gueules impassibles et burinées, des silences… Depardon témoigne avec émotion de la fin d'une catégorie, à laquelle même les jeunes ne pourront pas succéder, malgré toute leur volonté.

Sortie prévue en octobre 2008
"JUSTE LA FIN DU MONDE"

La Comédie Française accueillait dans son répertoire cette pièce de Jean-Luc Lagarce, mort en 1995 du Sida. C'est justement sa mort annoncée qu'il souhaite révéler à sa famille dans cette pièce assez auto- biographique.
Les spectateurs sont des observateurs de cette famille emmurée dans son confort et ses certitudes, qui aurait voulu plus d'attention de ce fils prodigue parti sans se retourner. Et ce fils aurait souhaité entendre leur amour. A défaut, il souhaite la fin du monde avec la sienne. Un texte cruel et juste, une mise en scène inventive sans être saugrenue ou branchée. Une réussite.