samedi 27 octobre 2007

LES MÉDUSES

Le jour de son mariage, Keren se casse la jambe et doit renoncer à sa lune de miel aux Caraïbes... Une mystérieuse petite fille sortie de la mer change la vie de Batya, la jeune femme qui la recueille et qu'elle suit comme son ombre... Joy, une employée de maison philippine va, sans le vouloir, renouer les liens entre une vieille femme sévère et sa fille... Bouteilles jetées à la mer, fragments d'humanités qui flirtent avec l'absurde...
Un film israëlien étrange et poétique, d'une vraie fraicheur, drôle et sensible.

vendredi 26 octobre 2007

LE CID

La pièce de Pierre Corneille est un classique, sans doute le plus joué au théâtre. La mise en scène signé du directeur du théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, Alain Ollivier, est elle aussi classique, voire statique et minimaliste. Il s'agit pourtant de la première version de la pièce, la tragi-comédie de 1637, avant la tragédie que l'on connaît. Peu d'inventivité, peu de mouvements, le père de Rodrigue est surjoué avec moultes mimiques… Une idée comique: lorsque le roi demande à son entourage de mimer la tristesse de la perte de Rodrigue, mais c'est tout. Reste le texte, superbe. Extraits :
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
(AI, s4)
Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie
(AI, s6)
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous ,nous vîmes trois mille en arrivant au port
(AIV, s3)
Ou encore :
Aux âmes bien nées, La valeur n'attend point le nombre des années.
PARANOID PARK

Le dernier film de Gus Van Sant parle… d'ados. Comme Larry Clark, dont il se rapproche davantage, par le côté paumé de l'adolescent skateur, auteur d'un meurtre. Alex, jeune skateur, tue accidentellement un agent de sécurité tout près du skatepark "Paranoïd Park" de Portland. Il est pris de remords mais décide de ne rien dire. La scène du meurtre n'arrive qu'au moment où un policier montre la photo du cadavre aux jeunes skaters. Toute la chronologie du film est revue par les souvenirs du jeune Alex et son récit dans un journal intime. Le travail sur l'image (grain, exposition, flous, ralentis) et sur le son (échos, voix intérieure, musique décalée) sont une réussite totale, au service de la psychologie du personnage, de ses sensations… Encore un superbe travail signé Gus Van Sant, que l'on aimerait aussi voir traiter d'autres sujets avec autant d'acuité.

dimanche 21 octobre 2007

LE ROI LEAR

Mis en scène par Sivadier au Théâtre des Amandiers de Nanterre, la tragédie shakespearienne prend des accents comiques voire bouffons. Quand Gloucester se fait arracher les yeux, le sang gicle à 3 mètres de hauteur et fait rire le public. Mais le contrepied fait parfois basculer le propos dans la légèreté ou la grivoiserie, sauf pour la dernière partie, où la gravité reprend le dessus (comme souvent tout le monde meurt ou presque). La mise en scène est inventive et tonique, les acteurs tous très justes.
SWAYZAK AU REX

À l'occasion de la soirée Divine, au Rex Club à Paris, le duo britannique Swayzak et leur compa-triote Richard Davis (photo) étaient de passage à Paris. Le live de Richard Davis (ordinateur et chant) était un peu décevent par rapport à son excellent album de pop house "Details", de majestueuses chansons electro murmurées, empreintes d'une profonde mélancolie. En live, cela ressemble davantage à un chanteur classique, sur des méloppées hypnotiques comme celles d'Underworld. Swayzak enchaîne avec un live techno musclé et percussif, ce qu'attend sans doute le public d'un samedi à 3 heures du matin.

vendredi 19 octobre 2007

LA MASTICATION DES MORTS

Un cimetière à Moret-sur-Raguse. Les morts ruminent et disent ce qu'ils n'ont pas pu dire de leur vivant… Chacun raconte également comment il est mort (de maladie, par coups de couteau, un bébé frappé…), les derniers soins ou les visites au cimetière. Beaucoup de violence et de crudité dans les propos, peu d'amour ou de sentiments. (Un peu trop de zizi caca peut-être). Une mise en scène rythmée et inventive pour des monologues chantés/parlés accompagnés au piano, violon et guitare électrique. La pièce de Patrick Kermann a choisi un thème original, qui nous met chacun devant notre propre disparition.
LAURENT GARNIER

On l'aura attendu le Lolo au Rex Club… Après son concert à la Cigale au festival Factory samedi 13 octobre, il devait jouer au Rex Club. Il arrivera à 3 heures du mat' prenant le relais de Scan X. Pas de quoi retourner le dancefloor, nous sommes donc partis nous reposer…

lundi 15 octobre 2007

MUSIQUE DES STEPPES
Concert de musique du monde au Théâtre de la Ville. Leurs noms sont un peu plus compliqués que leur musique : Tsogbadrakhyn Purevkhuu (mérin khour), Tseren Chuluuntsetseg (chant), Okna Tsahan Zam (chant diphonique). De la musique des steppes, en provenance de Mongolie, aride et monotone, comme les paysages désertiques, mais très envoûtante lorsqu'il s'agit du chant diphonique…
FACTORY, FIN

Une belle surprise à signaler, celle d'Aloe Blacc, rappeur californien versatile, autant à l’aise dans le funk, les sonorités jazzy ou le dancehall. Mais aussi le projet de Laurent de Wilde et Otisto 23: le second sample en live le premier. Sur scène, tout devenait compréhensible grâce à l’écran géant qui montrait le pianiste, jouant, pinçant les cordes ou tapant la structure du piano à queue, cela donnait à la fin un morceau aux basses et échos de dub !
Laurent Garnier (photo), un peu trop bavard, a eu quelques coupures de son, mais sa techno mâtinée de jazz (car cela reste de la techno) est plus convaincante en live que sur disque. C'est surtout Scratch Massive qui a retourné un peu plus tôt la salle avec un live sombre, puissante et affûté, qui a envoûté le public. De la techno à l'état pur…

jeudi 11 octobre 2007

FESTIVAL FACTORY

Dans le cadre du Festival d'Ile-de-France, le 9è festival Factory fait la part belle à l'electro-jazz. Mercredi soir, la Cigale accueillait les vétérans de Tuxedomoon (photo), groupe né à New York il y a 30 ans, "un miracle" commente le violoniste. Leurs méloppées jazz-rock cuivrées ont fait vibrer la salle, le public ne voulait plus les voir partir, surtout après un rappel refusé, qu'ils souhai- taient dédi- cacer à Jean- François Bizot, le créateur de Radio Nova, le premier à les faire monter sur scène à Paris. S'ensuit une prestation insignifiante, d'un DJ nommé Alexandre Bellenger, qui fait se boucher les oreilles au public.
Arrivent enfin Cinematic Orchestra et leur downtempo ample et jazzy, quasi cosy, qui nous plonge dans une agréable torpeur.
CONTROL

Anton Corbijn signe un "biopic" sobre et à la photographie magnifique (c'est le moins que l'on attendait) sur la courte carrière de Ian Curtis, le leader de Joy Division. Il est magnifiquement interprété à l'écran, donnant à voir un jeune homme aux prises avec la complexité du monde qui l'entoure, sans doute parti trop tôt du monde de l'adolescence. Un film surtout destiné aux fans de Joy Division ou New Order…

mercredi 10 octobre 2007

LE PEUPLE DE L'HERBE

Les Lyonnais du Peuple de l'Herbe étaient en concert au Bataclan mardi 9 octobre. Au menu, des titres de leur dernier album ("Plastic People"…) ou de leur premier opus ("PH Theme"…). Downtempo aux basses vrombissantes épaulé d'une trompette stridente et ragga jungle font monter la température de la salle.

dimanche 7 octobre 2007


NUIT BLANCHE

Je ne suis pas trop fan de la Nuit Blanche. Depuis sa création en 2002, ce devait être la troisième fois que j'y participais. La première édition, il y avait trop de monde par rapport à la capacité d'accueil des lieux. Désormais, beaucoup d'attractions sont en plein air. Mais pour trouver "des œuvres contemporaines, inédites, originales et fortes", dixit le programme, il faudra repasser. Pont Cardinet, sur les terrains SNCF, des projections ont lieu en plein air sur de l'electronica, tandis qu'un hangar est équipé d'un long rouleau de moquette qui chevauche des tuyaux sur lesquels on peut s'asseoir pour manger une bruschetta ou une soupe bio (photo ci-dessous). Une œuvre signée Radi Designers…
Place de la Madeleine, des affiches sont apposées les unes sur les autres, formant des slogans ou des juxtapositions au sesns politique (une idée du graphiste Pierre Di Sciullo). Mais à côté, les cubes lumineux de Paul Cox n'évoquent ni ne provoquent rien… (photo). Rue Royale, "I Dance" de Pierre Giner montre des personnages 3D qui dansent sur grand écran au son d'un vrai DJ.

jeudi 4 octobre 2007

DÉCÈS DE LOIS MAXWELL

L'actrice Lois Maxwell est morte samedi soir d'un cancer à 80 ans. Qui ça ? Miss Moneypenny enfin ! Celle qui donnait la réplique à l'agent 007 dans 14 James Bond.

mercredi 3 octobre 2007

MISS KITTIN & THE HACKER

Après deux heures de musique mal enchaînée par un garçon de café, le concert de Miss Kittin & the Hacker (photo ci-dessus) pouvait commencer vers 22h30 à la Loco à Paris. "1982" ou "Frank Sinatra" n'ont rien perdu de leur humour et de leur puissance style EBM (electronic body music), mais le show est moins drôle, moins décalé qu'il y a quelques années. On s'assagit tous.
"L'amour est très surestimé" de Brigitte Giraud

"Ça a commencé quand ? Vous convoquez votre mémoire, scrutez le moindre détail. On dit que la fin est inscrite dans le commencement. La faute à qui alors ? À celui qui a dévoré l'autre ? À celui qui s'est laissé dévorer ?"
La rupture se passe au moment de la mort de Marie Trintignant. Même si Bertrand Cantat en est le coupable, il peut être en deuil. Au moment le plus intense de la confusion dans le couple, le mari, "grantécrivain", hésite encore sur la couleur de la peinture de la salle de bains. Et puis, il faudra expliquer aux enfants, dire "je" plutôt que "nous".
Le partage des biens communs, en craignant "que le véritable enjeu de ta visite soit d'effacer les traces, d'anéantir toute preuve des années passées ensemble, années de plomb, aimais-tu assener. (…) Tu fuyais sans traces, sans preuves, sans bagages."

mardi 2 octobre 2007

DÉSIR-S - SEHNSUCHT

Film allemand de Valeska Grisebach. Sehnsucht signifie à la fois langueur, aspiration ou regret.
Un couple s'aime depuis l'enfance, rien ne semble pouvoir les détourner l'un de l'autre. Mais l'homme rencontre une femme, et tout bascule. Un banal adultère devient ici une fable sobre et posée, loin des déchirements et des violences que l'on peut attendre d'une pareille histoire. Un drame déminé en beauté par l'épilogue, raconté en blaguant par une bande de gamins.

lundi 1 octobre 2007

TOUT EST PARDONNÉ

Premier film signé de la Française Mia Hansen-Love, très maîtrisé, joliment mis en scène, lumineux et tendu.
Victor habite Vienne avec Annette et leur petite fille Pamela. Il fuit le travail et se réfugie dans l'alcool et la drogue. Très éprise, Annette lui donne une chance quand ils seront rentrés à Paris. Mais en France, Victor continue et s'installe chez une junkie dont il est tombé amoureux. Anette le quitte, il ne revoit sa fille que 11 ans plus tard (il n'a d'ailleurs pas pris une ride), alors qu'elle a 17 ans.
Cette histoire de couple est vue par l'enfant. Les retrouvailles sonnent juste, mais la fin laisse à désirer, on ne connaît pas le point de vue de la mère, qui a soustrait sa fille à son père, et l'émotion n'est plus au rendez-vous.
CHLOÉ RELEASE PARTY

Excellent set de Super-pitcher, dont l'apogée fut le "The Art of Letting Go" produit avec Mayer sur le très recommandable album de Supermayer. Un titre funky et hypnotique à l'image de son set de techno minimale. Puis un live entraînant et marrant de Rework (photo). Chloé et Ivan Smagghe jouent à partir de 4 heures une techno moins racée, moins funky et moins originale que ce qu'ils ont pu jouer auparavant. Le premier album de Chloé est lui aussi recommandé, sombre et vénéneux.
B PITCH CONTROL

C'est le nom du label berlinois en vogue d'Ellen Allien. La DJette n'a pas vraiment joué du son minimal mais plutôt pêchu et breakbeat. Bon, mais pas très entraînant. Kiki et Thomas Andersson en live étaient également à l'affiche de cette soirée Open House à l'Elysée-Montmartre. Mais à 2h du mat' nous étions un peu crevés…
PONI HOAX

Dans le cadre de la soirée consacrée au label français Tigersushi, tous ses artistes étaient à la Flèche d'Or (Joakim, Panico…). Poni Hoax (photo) a délivré un concert aux sonorités 80's, entre pop et electro hypnotique. Le chanteur manque un peu de charisme et de chaleur face à un public pourtant conquis. Le batteur est plus drôle, quand il annonce la mort de Sarkozy ou crie "Vive les Chinois !".