vendredi 26 octobre 2007

LE CID

La pièce de Pierre Corneille est un classique, sans doute le plus joué au théâtre. La mise en scène signé du directeur du théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, Alain Ollivier, est elle aussi classique, voire statique et minimaliste. Il s'agit pourtant de la première version de la pièce, la tragi-comédie de 1637, avant la tragédie que l'on connaît. Peu d'inventivité, peu de mouvements, le père de Rodrigue est surjoué avec moultes mimiques… Une idée comique: lorsque le roi demande à son entourage de mimer la tristesse de la perte de Rodrigue, mais c'est tout. Reste le texte, superbe. Extraits :
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
(AI, s4)
Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie
(AI, s6)
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous ,nous vîmes trois mille en arrivant au port
(AIV, s3)
Ou encore :
Aux âmes bien nées, La valeur n'attend point le nombre des années.