vendredi 30 mars 2007



AIR EN CONCERT

Après la sortie de leur (décevant) dernier album, "Pocket Symphony", le duo était en concert à la Cigale le 29 mars à Paris, au milieu d'une tournée européenne. Jean-Benoît est aux claviers et Nicolas (photo) à la guitare. Les musiciens qui les accompagnent sont parqués tout au fond de la scène, histoire qu'ils ne fassent peut-être pas d'ombre à Air.
Ils interprètent seulement trois titres du dernier album, préférant miser sur des valeurs sûres comme "Cherry Blossom Giril", "Playground Love" ou "Sexy Boy". cela devient assez rock avec "People in the City", mais qu'on se rassure, nos deux frenchies restent accros aux nappes de synthés et aux ambiances éthérées.
Charlotte Gainsbourg fait une apparition pour deux chansons. Son album, réalisé par Air, était bien meilleur que "Pocket Symphony", mais sa voix ne se fait pas trop entendre sur une scène.

S'ensuit l'after-show, avec le duo, (et le fiston de Jean-Benoît, photo), Agnès B., Charlotte et Yvan Attal, Sandrine Kiberlain et beaucoup de champagne.

mercredi 28 mars 2007


PIERS FACCINI EN CONCERT

Piers Faccini, un prénom anglais donné par sa mère, un nom italien hérité de son père. Le musicien est allé trouver ses racines musicales dans le blues. Son premier album, produit par Vincent Segal (Bumcello), est paru en 2004. Le second en 2006, et ce fut une petite révélation: une voix feutrée, des chansons folk intimes et dépouillées, qui prennent une ampleur.
Le concert de ce 28 mars à la Cigale fut plutôt décevant. Les chansons ne comportent pas de mélodies évidentes, que l'on fredonnerait en sortant de la salle le cœur léger. À part "If I", l'hymne inclassable de cet album, rien de bien nouveau, c'est bien composé, bien interprété, c'est tout.
Accompagné d'un batteur, d'un clavier et d'un bassiste, Piers Faccini joue de l'harmonica et de la guitare. Il sera rejoint par Seb Tellier puis par le violoncelliste Vincent Segal pour un bis.

lundi 26 mars 2007


SALON DU LIVRE

Une édition placée sous le signe de l'Inde, qui fête ses 60 années d'indépendance. Au programme donc, pas mal de rencontres avec des auteurs de la "plus grande démocratie du monde". J'étais à celle intitulée "Les femmes dans la tourmente", avec Urvashi Butalia, Abha Dawesar,Shashi Deshpande, Sudhir Kakar, Anita Rau Badami et Vikram Seth. Leurs ouvrages, essais ou romans, mettent en scène la femme indienne, tiraillée entre sari et blue jean. La littérature indienne semble très vivante, très contemporaine, mais elle reste encore méconnue.

Beaucoup de monde dans les allées, beaucoup d'exposants également, des traditionnels Grasset, Flammarion et Hachette, jusqu'aux nouveaux venus comme Google (ci-dessous Doc Gynéco et Dominique Angot, deux personnes que je n'apprécie pas du tout).
Jérôme Lindon, le directeur des Editions de Minuit, disparu en 2001, disait du livre que c'est «le seul secteur économique qui répond à une crise de la demande par une augmentation de l’offre». C'est encore vrai.

MUSIC HALL 56

Création française de la pièce de théâtre du Britannique John Osborne. Originalement intitulée "The Entertainer", icic les événements du canal de Suez de 1956 sont mis en avant, en fond d'une histoire familiale, centrée autour d'un comique en perte de vitesse excellement interprété par François Chattot. La pièce vaut surtout pour ses comédiens, mais aussi pour son joyeux mélange de genres (drame, comédie musicale, one-man show, Histoitre…).

mercredi 21 mars 2007


"LE DIREKTOR"

Lars von Trier se (re)met à la comédie. Ravn embauche un comédien pour incarner le patron de sa société. Car Ravn n'a jamais avoué à ses salariés que c'était lui le directeur, qui doit leur annoncer la vente de l'entreprise et leur licenciement.
Improvisation, hystérie, situations absurdes, le cinéaste semble bien s'amuser mais n'exploite pas tous les ressorts comiques de cette situation. Lars von Trier joue au cinéaste amateur en cadrant n'importe comment et en commentant son propre film. Il reste toujours le poil à gratter du cinéma, toujours avide de nouvelles expériences.

AZUL

C'était la surprise de l'année 2006 en Espagne. Ce film de Daniel Sánchez Arévalo, un jeune réalisateur espagnol, a connu un vrai succès public et critique (lors de la cérémonie des Goyas). La vie pas drôle du jeune Jorge, qui ne trouve pas de poste de cadre, et qui doit donc assumer son père handicapé, et le poste de concierge qu'il tenait. Son frère en prison lui demande de faire tomber enceinte une fille qui est elle aussi derrière les barreaux. Jorge, très lié à Natalia, sa petite amie depuis toujours et confidente, va tomber amoureux de la belle prisonnière. Le meilleur pote de Jorge, le désœuvré Israel, découvre que son père a des relations homosexuelles, et se pose du coup des questions sur sa propre sexualité.
Cette chronique sociale très sombre frôle le pathos mièvre (surtout au début, on craint le pire). C'est un film pessimiste de bout en bout pour cette jeune génération d'espagnols un peu perdus. Les personnages sont attachants, mais ni universalité, ni morale ou philosophie ne s'extirpe de ce film, qui reste malheureusement un peu au ras des paquerettes. Néanmoins prometteur.

FAZIL SAY EN CONCERT

Le prodige turc était en concert au Théâtre des Champs-Élysées lundi 19 mars. Au programme :trois sonates de Scarlatti, la fameuse sonate n°11 "Alla Turca" de Mozart (une œuvre qu'il connaît très bien) et les Tableaux d'une exposition de Moussorgski, dans une interprétation toute en contrastes. Techniquement très à l'aise, Fazil Say manque parfois d'ampleur dans son jeu, mais il a ravi le public lors des quatre bis, notamment avec une version de "Summertime" et une version jazzy démentielle de la sonate de Mozart.

"PAR EFFRACTION"

Encore un mauvais film signé Minghella. Will (Jude Law) est un jeune architecte qui vient d'installer son cabinet à Londres dans King's Cross, qui est cambriolé à répétition. Excédé, Will finit par suivre l'un des jeunes voleurs, Miro, qui vit avec sa mère, Amira, une réfugiée bosniaque (Juliette Binoche en bosniaque qui roule les R, on n'y croit pas vraiment).
Will s'arrange pour sympathiser avec Amira mais il en tombe amoureux. Le résumé du film dit: "Pour Will, c'est le début d'une plongée au coeur d'un autre univers que le sien, et au plus profond de lui-même." Rien de profond das ce film complètement raté, on n'apprend rien sur ces bosniques de cinéma, ni sur ces faux architectes… Les problèmes de couple de jude Law nous laisse de marbre (la fille de sa femme ne l'accepte pas et vit en autiste, centrée sur sa passion de la GRS).

La bande originale signée Gabriel Yared et Underworld est en revanche exceptionnelle, entre électronique et cordes, éthérée et mélancolique. Mais le thème principal est surexploité dans le film, alors que le disque est beaucoup plus riche. Alors, contentez-vous du disque…

dimanche 18 mars 2007



"NOTRE PAIN QUOTIDIEN"

Ce documentaire autrichien montre les coulisses de la production de notre alimentation. Mécanisation, industrialisation, automatisation… la nature est asservie, oubliée, soumise aux diktats du productivisme. L'homme aussi est le grand oublié de ce système, travaillant de façon répétitive, dans des conditions effrayantes, comme dans ces usines assourdissantes où des employés ouvrent des boeufs à la scie électrique.

Le tout est très bien filmé, avec de longs plans-séquences et une photo très réussie par le jeu des formes et des couleurs.
Le réalisateur Nikolaus Geyrhalter a pris le parti esthétique de ne donner aucune indication, ni aucun commentaire, ce qui aurait pu être utile, mais les images parlent d'elles-mêmes. Le film montre un système totalitaire, où l'homme n'a plus sa place, dépassé par son outil de production. Le film aurait pu aussi évoquer l'exploitation des ressources des pays pauvres.
Le genre de documentaire qui me conforte dans l'alimentation biologique (le producteur reverse dailleurs 5% des recettes à des assos bio et écolos).

PRÉSENCES / ÉLECTRONIQUE

Le festival organisé par Radio France s'ouvre aux musiques électroniques contemporaines. Avec samedi 17 mars, pas moins de cinq prestations. Tout d'abord, Michèle Bokanowski, pour une electronica très sombre (comme la salle), pleine de cliquetis et de bruissements. Puis un live d'une autre jeune femme, Zavoloka, à base de flanger, phasing et autres effets, pas toujours du plus bel effet. Le duo américain The Books (guitar, violoncelle et boucles) nous a livré une electronica à la fois pop et mélancolique, avec une intéressante symbiose entre musique et vidéo.
Scanner, alias Robin Rimbaud, est toujours fasciné par les voix, cette fois-ci la sienne, qu'il sample en direct.
Enfin, la soirée s'est achevée avec Émilie Simon (photo), pour une live intitulé "Aqua", donc centré autour des sons de l'eau. Un peu gadget tout de même la bassine d'eau qu'Émilie agite devant un micro, pieds nus, tandis que son acolyte Cyrille Brissot touche un écran tactile tourné vers le public. A mi chemin entre expérimentations et chansons, Émilie Simon amène sans doute le grand public vers la musique électronique.

"ENTRE ADULTES"

6 hommes et 6 femmes, 12 adultes, s'aiment, se mentent, se manipulent, se trompent, se confient et se quittent. Un film intéressant mais sans plus sur la cruauté des uns (les hommes surtout) et la crédulité des autres (les femmes).

jeudi 15 mars 2007


"HOMME POUR HOMME" DE B.BRECHT

Une drôle de pièce de Brecht, puisqu'elle ne se déroule pas en Europe de l'Est ou en Russie, mais en Inde, dans les régiments de l'armée britannique dans les années 20. Un brave homme, Galy Gay, part acheter du poisson mais ne reviendra jamais, enrôlé par trois soldats pour remplacer le quatrième homme, perdu après un larcin qui a mal tourné dans un temple.

La mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota est comme à l'accoutumée inventive et originale, dans une scénographie qui l'est tout autant. En revanche, le sens du texte, sa philosophie, ne font pas mouche : l'individu noyé dans le collectif ? la quête d'identité ? l'illusion des apparences ? Le metteur en scène y voit la question : "à quels signes se reconnaît-on soi-même ?"
La nouvelle traduction de François Regnault laisse aussi perplexe, le texte de Brecht est rajeuni au risque d'être parfois vulgaire.


AFGHANISTAN, LES TRÉSORS RETROUVÉS

L’exposition témoigne d’un pays en pleine reconstruction après vingt ans de guerre et célèbre la richesse du patrimoine afghan, emprunt de multiples influences culturelles : iranienne et proche orientale, indienne, scythe, chinoise, grecque.
On y découvre 220 trésors issus de quatre sites archéologiques majeurs : Fullol, Aï Khanoum, Tillia Tepe et Begram.

Aï Khanoum était une gigantesque cité grecque entourée de murailles, on suppose qu’Alexandre le Grand avait ordonné sa construction. Un film en 3D la reconstitue très bien.
Begram pourrait avoir la même origine, mais on y a retrouvé beaucoup d'ivoires sculptés indiens et des verres peints.
Surtout, les plus belles pièces, des bijoux et parures en or, proviennent de Tillia Tepe.
Six tombes princières intactes des environs du 1er siècle av JC y ont été retrouvées (cinq femmes et un homme).

AU musée Guimet, jusqu'au 30 avril 2007.


"LE MENTAL DE L'ÉQUIPE"

Cette pièce d'Emmanuel Bourdieu et Frédéric Bélier-Garcia nous plonge dans les deux dernières minutes d'un match de foot. Ces deux minutes qui pourraient faire basculer le match pour les Rouges, menés 1-0, grâce à un coup franc. C'est aussi la dernière chance pour Monod de sauver sa carrière, qui doit s'arrêter ce soir, il vient de l'apprendre.
Théâtre et foot : la dramaturgie, l'unité de lieu et de temps, l'aventure individuelle et collective, un entraîneur/metteur en scène, un stade/une scène et un public… Les correspondances paraissent évidentes. Mais plus encore, la pièce fait de ces deux minutes de football, une métaphore de la vie, qui peut sembler parfois un peu simplificatrice et pas toujours pertinente.
Il reste que c'est un spectacle plaisant, plein de trouvailles de mise en scène (espace concentré, temps étiré), qui met bien en avant l'importance du mental chez les sportifs, sans doute aidés en cela par des gourous psychologues comme celui interprété par Jacques Bonnafé.

Au Théâtre du Rond-Point à Paris, jusqu'au 14 avril.

mercredi 14 mars 2007


RODIN, LES FIGURES D'EROS

Au début des années 1890, alors qu’il est au faîte de la gloire, Rodin entame une série de dessins consacrés au nu.
L’érotisme représente une part très importante de l’oeuvre du sculpteur. Le musée Rodin présentait jusqu'au 18 mars un ensemble de 145 dessins et aquarelles qui montrent la fascination que Rodin avait pour le corps féminin, et plus encore pour le sexe des femmes. Ces corps sont le plus souvent dans la position d'une femme la main au sexe (onanisme ?) ou les jambes écartées pour offrir son sexe à l'artiste et au specatateur.
Où se termine le nu ? Où commence l’érotisme ?
Ses modèles féminins posent dans l'atelier de Rodin dans des attitudes inusuelles, peu convenues, extravagantes et provocantes. Rodin recherche l'érotisme, c'est-à-dire une subjectivité, une émotion toute personnelle qu'il ressent devant ces modèles. Ce ne souvent que des esquisses de quelques traits colorées d'un aplat de lavis, le résultat est donc très variable, il suffit parfois d'une courbe pour provoquer une vision érotique.

dimanche 11 mars 2007


EXPOSITION DAVID LYNCH

Il y a le réalisateur de films, connu, reconnu voire adulé, mais il y a aussi le photographe, peintre, dessinateur, musicien… (et j'ajouterai aussi qu'il y a le membre d'une secte, celle de la Méditation Transcendentale).
L'artiste est totalement méconnu hors de ses films, mis à part une petite exposition à Tokyo en 1990, ses œuvres n'avaient jamais été exposées.
La Fondation Cartier pour l'art contemporain, propose au visiteur, jusqu'au 27 mai, de se plonger dans cette collection labyrinthique.

David Lynch a tout gardé, de ses post-it griffonnés (assez inintéressants) à ses immenses toiles aux atmosphères morbides et angoissantes. Il a installé lui-même, dans une scénographie spectaculaire, 130 photographies, près de 500 croquis et une trentaine de peintures, à mi-chemin entre Francis Bacon et le surréalisme.

L'exposition est accompagnée d'une ambiance sonore qui plonge un peu plus le visiteur dans l'étrange. David Lynch a également conçu un décor à partir d'un minuscule dessin: un salon, avec canapés et moquette, que l'on dirait tout droit sorti d'un de ses films. Ses trois premiers courts-métrages et des films d'animations sont également présentés dans une sorte de théâtre, sorti lui de son premier long-métrage, "Eraserhead".


"L'AFFAIRE DE LA RUE DE LOURCINE"

"L'Affaire de la rue de Lourcine" est l'une des pièces les plus connues de Labiche. Un bourgeois, Monsieur Lenglumé, prend part au banquet annuel des anciens élèves de Labadens, dans le dos de Madame, qui s'y est opposée.
Le lendemain, alors qu'il se réveille avec une gueule de bois terrible et en partie amnésique de la veille, il trouve un camarade dans son lit, tout aussi imbibé mais sec niveau souvenirs…
Lenglumé va s'imaginer avoir commis des atrocités pendant la nuit (le meurtre d'une charbonnière), à cause d'indices tous concordants.Cette quête de soi à laquelle il est contraint, révèle le vide de sa vie bourgeoise, ses compromissions, et le carcan de sa vie de couple.

Mise en scène par Makeïeff et Deschamps, la pièce vaut surtout pour ses comédiens qui excellent chacun à outrance dans le caractère de leur personnage.

mercredi 7 mars 2007


SLAM À L'OPUS CAFÉ

Souleymane Diamanka était en show-case à l'Opus Café à Paris. Ce slammeur sénégalais d'origine déclame sur des arrangements jazzy (basse, batterie et clavier). Sa poésie frise parfois les calembours faciles (le rêve errant du révérend, la peau aime les poèmes…), mais sa sincérité et ses musiciens provoquent l'adhésion.
La soirée était aussi l'occasion de découvrir la gastronomie sénégalaise, avec beignets et bissap au menu.

samedi 3 mars 2007


"LE GARDIEN" D'HAROLD PINTER

Créée à Londres en 1960, Harold Pinter disait de sa pièce : « C'est l'histoire de deux frères qui engagent un gardien. » Mais la psychologie des trois personnages compliquent un peu cette intrigue : chaque frère engage Jenkins comme gardien sans que l'on en connaisse la vraie raison et sans en parler à l'autre. Les frères, l'un secret, l'autre voyou, ne se parlent jamais. Le vieillard, interprété magistralement par Robert Hirsch, semble en position de faiblesse. Petit à petit, il découvre son vrai visage, montant le premier, qui l'a hébergé, contre l'autre, qui l'a agressé… L'ingratitude face aux motivations peu claires des deux occupants de cet immeuble insalubre…
Beaucoup de bavardage inutile dans la première partie de la pièce, sans doute pour installer les personnages. Cette œuvre, qui fit la renommée de Pinter, commence sans doute à dater, malgré la nouvelle version du texte de Philippe Djian.
Pièce jouée au Théâtre de Paris, durée : 2 heures.

vendredi 2 mars 2007



PABLO KRANTZ EN CONCERT

Franco-argentin vivant à Paris, Pablo Krantz chante surtout en français. Des chansons accompagnées à la basse-guitare-batterie, mais aussi au banjo ou au violon. Les refrains sont accrocheurs, à l'instar de "Les chansons d'amour ont ruiné ma vie", qui est aussi le titre de son premier albumqui sort 19 mars 2007. Mais les couplets mériteraient d'être un peu plus travaillés, tout comme les mélodies, sans doute pas assez accrocheuses… À suivre.

"LA VIE DES AUTRES"

Film politique, d'espionnage, historique… C'est surtout un documentaire fouillé sur la Stasi et ses méthodes. En 1984, un de ses membres, Gerd Wiesler, enseigne l'art de faire parler les traitres au socialisme de RDA. Les coupables répêtent tout le temps la même défense et se taisent car ils savent pourquoi ils sont là, les innocents s'emportent contre l'injustice qui leur est faîte, explique cet homme gris d'allure et par sa vie. Le poète Georg Dreymann lui semble trop poli pour être honnête, il provoque donc sa mise sur écoute, à laquelle il participe personnellement. La chose est facilitée par un ministre qui est l'amant de la petite amie de l'écrivain. À écouter sa vie privée, ses discussions avec ses amis ou sa compagne, Gerd Wiesler comprend la candeur et la fidélité aux idées socialistes de l'intellectuel. Il saisit également l'importance de la poésie, en dérobant un ouvrage de Brecht. L'écrivain ne se rend jamais compte de ce qui se trame, perché dans sa tour d'ivoire. L'homme des basses œuvres et celui des grands idéaux ne se rencontreront jamais.
Le film est très réussi car très réaliste et jouant sur plusieurs registres. Je regrette juste la fin "hollywoodienne" : Georg Dreymann découvre après la chute du Mur de Berlin une tache rouge du ruban encreur de la machine à écrire, preuve accablante disparue par miracle, et comprend que l'agent de la Stasi l'a sauvé. Gerd est devenu un paumé qui distribue des prospectus (violons, plan-séquence avec l'écrivain retranché dans un taxi). Ils ne se parleront jamais…