vendredi 8 avril 2016

Mille Batailles au 104

Louise Lecavalier crée une nouvelle pièce chorégraphique inspirée du Chevalier inexistant d’Italino Calvino. Personnage vide, ce corps-armure sans attaches recèle plein de possibilités. Le mouvement est sa seule façon d’exister... Danseuse emblématique de la compagnie canadienne La La La Human Steps, figure de l'indomptée, artiste de l’extrême, Louise Lecavalier propose une danse insolite, traversée par la question de l’identité. Musique en live de Antoine Berthiaume.



jeudi 7 avril 2016

Helena Almeida

Née en 1934 à Lisbonne, où elle vit et travaille, Helena Almeida est la fille du sculpteur Leopoldo Almeida, pour qui elle servait de modèle, enfant. Peut-être est-ce pour cette raison que l'artiste s'imagine dans ses propres œuvres, comme en train de se peindre dans ses photos, où ces deux arts se rencontrent (les Pinturas habitadas). L'effet, pourtant simple, est troublant et poétique.

Au Jeu de Paume, l’exposition « Corpus » présente un ensemble d’œuvres – peinture, photographie, vidéo et dessin – réalisées par l’artiste des années 1960 à nos jours dans lesquelles le corps enregistre, occupe et définit l’espace. Elle a une dimension rétrospective, rassemblant les différentes phases du travail de l’artiste, depuis ses premières œuvres datant du milieu des années 1960 jusqu’à ses productions les plus récentes.

Après ses premières oeuvres tridimensionnelles, Helena Almeida trouve dans la photographie un moyen de combattre l’extériorité de la peinture et de faire coïncider sur un même support l’être et le faire : « comme si je ne cessais d’affirmer constamment : ma peinture est mon corps, mon œuvre est mon corps ». Au-delà des lectures poétiques et métaphoriques que ces œuvres peuvent inspirer, elles sont des tentatives d’atténuation des limites des médiums, telles celles de la photographie, de la performance et de la sculpture.
À travers la photographie, Helena Almeida crée une forte relation entre la représentation (l’acte de peindre ou de dessiner) et la présentation (de son propre corps en tant que « support » de cet acte). « Le corps concret et physique de l’artiste sera constamment égaré, défiguré, occulté par la tâche qui tantôt le prolonge, tantôt le recouvre, qui entre ou sort (vers ou depuis) l’intérieur de ce corps. »





lundi 4 avril 2016

Un Monde Libre de Halim Mahmoudi

Après avoir vécu des drames personnels violents au coeur de la cité dans laquelle il vit avec sa famille, Khalil, devenu adulte, se plonge dans l’écriture et la course pour s’échapper du ghetto et aller vers un monde libre.
Un récit graphique, comme l'on dit, qui mêle récit autobiographique, actualité et considérations philosopho-politiques.
Halim Mahmoudi le divise en trois chapitres : se comprendrecomprendre le monde et se faire comprendre du monde. Tout un programme, parfois un peu difficile à suivre.


Le récit est à la fois ultra réaliste et contestataire, montrant les destins des jeunes issus de l'immigration parqués en banlieue, dont les destins sont joués d’avance.

vendredi 1 avril 2016

Corps noir


À l’occasion de sa nocturne exceptionnelle du 30 mars, le Musée Picasso accueillait la performance inédite d’Aurélien Bory : Corps noir interprétée par la danseuse Stéphanie Fuster.

« Le corps est opaque. Il cache un corps que je ne peux pas voir. Non pas le corps dans la lumière, celui que je vois dans le miroir, le corps qui réfléchit. Mais le corps intérieur, le corps dans l’ombre, le corps qui éprouve.

En physique un corps noir désigne un objet dont le spectre électromagnétique ne dépend que de sa température. Le corps noir de Stéphanie Fuster est un spectre intérieur, un corps privé de lumière. Il ne se manifeste que comme un rayonnement de chaleur. Qui augmente alors lorsqu’elle danse.

J’ai imaginé Corps noir comme un dispositif qui révèle l’empreinte que laisse la chaleur du corps. Enfermée dans un monolithe noir, Stéphanie Fuster fige sa danse. Son corps apparaît par contact. Les traces qu’il laisse s’évanouissent aussitôt qu’elles redeviennent froides. Le corps de Stéphanie Fuster sort du noir. Et s’y perd à nouveau ». Aurélien Bory

Entre peinture, pellicule et danse, une expérience intrigante…