mardi 29 janvier 2008

BUFFO

L'alter ego d'Howard Buten, psychologue et écrivain le jour, est de retour pour une nouvelle version de son spectacle. Difficile de faire rire, on sourit, mais les gags ne sont pas renversants, et la poésie pas touchante. Dommage, ce personnage qui baragouine est très intriguant. De bonnes idées quand même comme ce piano dans lequel il habite, ou sa cour auprès d'un violoncelle, qui accouche de son fameux petit violon. C'était au Théâtre du Rond-Point à Paris.

dimanche 27 janvier 2008

LE PORT DE L'ANGOISSE

En 1942, Harry Morgan, le propriétaire d'un yacht à la Martinique, gagne sa vie en emmenant à la pêche de riches touristes. Gerard, gaulliste convaincu et patron de l'hôtel où il loge, demande à Harry de l'aider à faire entrer clandestinement dans l'île un chef de la Résistance. D'abord réticent, Harry accepte, acculé par le besoin d'argent. Il vient en effet de rencontrer une jeune Américaine, Marie. Ils s'aiment et veulent quitter l'île.
Le taciturne Harry est interprété par Bogart, l'insolente et vénéneuse Marie, par Bacall, le macho et la vamp, un inoubliable duo, qui porte ce film. À noter aussi, le fidèle ami de Harry, un alcoolique gaffeur.
Sorti en 1945, ce film réalisé par H. Hawks rappelle inévitablement "Casablanca" de Manckiewicz sorti à la même époque : un huis-clos sur fond de régime pétainiste, dans une enclave française, un homme qui va être obligé de prendre parti entre collabos et résistants grâce à une femme, et son dilemne, choisir entre l'amour et l'engagement… Un classique, superbement réalisé, qui réinvente les conventions hollywoodiennes. Le film est tiré d'un roman d'Hemingway, "To have or to have not", que celui-ci trouvait mauvais. Il mit au défi Hawks d'en faire un bon film…
SO ME @ LAZY DOG

So me est le directeur artistique du label Ed Banger (Justice, Sebastian, Mr Oizo...). Graphiste aussi hype et tendance que ce label, il excelle dans le dessin à main levé quand il s'agit de typographie ou de logos. On lui doit les pochettes des disques de Sebastian ou Justice (photo).
La galerie The Lazy Dog (Paris XIè) organisait la première rétrospective de cet artiste, avec la présentation d'uen trentaine de caissons lumineux. Tous se sont vendus très rapidement (400 à 1500 euros), le responsable de la galerie nous expliquant que des acheteurs faisaient même monter les enchères entre eux !
BIOSPHERE LIVE

C'est dans la Géode, à la Villette, que Biosphere se produisait en live vendredi 25 janvier. Le Norvégien était pour l'occasion accompagné d'un VJ. Bizarrement, alors que la musique de Biosphere évoque les grands espaces, les montagnes, ou la solitude, le VJ prend le contrepoint visuel de la musique avec des vidéos tournées dans le métro japonais ou sur l'escalator de la Tate Modern : confiné, urbain et plein de gens.
Le live commence par un titre dont j'ai oublié le nom (des cordes d'un orchestre symphonique), tout en progression. LE titre par lequel je n'aurais pas débuté car il demande une longue introduction, une mise en condition, pour entrer dans ses rengaines hypnotiques.

mercredi 23 janvier 2008

"LE LIMIER"

Sir Andrew Wyke, un riche auteur de romans policiers anglais, a invité Milo Tindle, un coiffeur londonien d'origine plus modeste, à lui rendre visite dans sa somptueuse résidence, aménagée et décorée avec un art consommé du trompe-l'oeil. Maniaque de l'énigme et de la mystification, cachant mal son mépris pour ce parvenu dont il connaît la liaison avec son épouse Marguerite, Andrew lui propose de simuler un cambriolage pour toucher l'argent de l'assurance. Milo, impressionné par Wyke, accepte...

Il s'agit de l'original de 1972 avec les excellents Michael Caine et Laurence Olivier (Kenneth Brannag sort un remake en février 2008). Le film joue avec les fausses pistes : qui est mort ? la police va-t-elle arrêter le prétendu meurtrier ? Un pur joyau de rhétorique, un jeu d'acteur génial et un important duel psychologique sur fond de rivalité sociale et amoureuse.
L'IMPOSSIBLE MONSIEUR BÉBÉ

Une sympathique comédie signée Howrd Hawks (1938) avec Cary Grant (déjà scientifique dans "Chérie…") et Katharine Hepburn.
David Huxley, un paléontologue, est fiancé à sa secrétaire Alice. Il rencontre la très très maladroite et collante Susan, lors d'une partie de golf, qui tombe amoureuse du scientifique. Mais celle-ci est suivie de son "Bébé", un léopard apprivoisé.
La comédie repose surtout sur les maladresses de Susan : elle utilise la balle de golf de David, puis sa voiture, pour mieux la cabosser, puis déchire sa veste alors qu'il doit rencontrer son riche mécène… L'intrigue est ténue : David arrivera-t-il à convaincre le mécène malgré toutes ces péripéties qui semblent lui être imputables ? Le léopard échappé sera-t-il retrouvé ?
On préfèrera "Les Hommes préfèrent les blondes", plus fin.

mardi 22 janvier 2008

TIMON D'ATHÈNES

Étonnante pièce de Shakespeare, plutôt méconnue, qui est très actuelle dans ses thèmes : l'ingratitude, le gaspillage, la richesse... Jamais jouée de son vivant, cette pièce pourrait ne pas avoir été entièrement écrite par Shakespeare. Mais certains spécialistes y voient une ébauche du « Roi Lear »
Shakespeare a été inspiré par Plutarque, d'après le célèbre dialogue de l'écrivain grec Lucien de Samosate, lui-même inspiré par Aristophane (vous suivez ?).
« Timon d’Athènes » est la grande figure du misanthrope, une sorte d’Alceste qui, au départ généreux, dispensant bonheur et fortune à ceux qui le flattent, les voit fuir lorsqu’il n’a plus rien à leur offrir. Dès lors, il renie la société et les hommes, se réfugie dans la forêt, vit comme un ermite et dispense haine et rancoeur jusqu’à sa mort.

"Antoine et Cléopâtre", "Coriolan" et "Timon d'Athènes" dénotent un pessimisme politique et un sens tragique de l'isolement de l'individu

I'M NOT THERE

Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et "Born Again".

samedi 12 janvier 2008

"CABARET"

La salle des Folies Bergères vaut déjà le détour pour son hall néo médiéval et sa salle de cabaret.
Un écrivain américain arrive à Berlin au début des années 30, un 31 décembre. Dans le train, il a fait la connaissance de Ernst Ludwig, qui transporte des mallettes de Paris à Berlin. Celui-ci lui fait découvrir le Kit Kat Club, où l'écrivain tombe amoureux de la meneuse de la revue, Sally Bowles. Il découvre les moeurs libertaires et libertines qui régissent ce monde de la nuit, alors que son ami Ernst adhère au nazisme. Sa logeuse, qui souhaitait épouser M. Schulz, le marchand de quatre saisons, ajourne leur mariage car il est juif et donc menacé.
Un orchestre d'une quinzaine de cuivres, piano et cordes, excellent, joue des airs jazzy effrénés. Les comédiens chanteurs et danseurs sont dans l'ensemble très bons. Le meneur de la revue est un peu cabotin et trivial, mais le spectacle prend finalement un peu de profondeur tant dans la psychologie des personnages que du poids de l'histoire.
Le Kit Kat Club est un univers interlope, où travestis et filles faciles se côtoient, où tout le monde veut oublier le monde extérieur, quitte au final à en subir les funestes conséquences, dans une fin saisissantes (la troupe en tenue de déportés).

vendredi 11 janvier 2008

lundi 7 janvier 2008

"SCARFACE"

Réalisé par Howard Hawks en 1932, ce film de gangsters est un petit chef d'œuvre du genre.
Chicago, au temps de la prohibition. Un petit malfrat, l'ambitieux Tony Camonte, tue son patron et devient le garde du corps de Lovo, chef du gang rival. Amoureux de Poppy, la petite amie de Lovo, il veille jalousement sur sa soeur Cesca, lui interdisant toute liaison sentimentale. Avec son complice Guido Rinaldo, Tony prend peu à peu le pouvoir au sein du gang de Lovo.
BEDOS AU ROND-POINT

Guy Bedos faisait sa revue de presse au Rond-Point, dans le cadre du "rire de résistance", thème de la saison 2007-2008. Entre le meeting politique qui enfonce des portes ouvertes (Sarkozy aime le pouvoir plutôt que le pouvoir d'achat) et le one man show, Bedos passe du rire au sérieux. C'est dans le cynisme qu'il excelle. Quelques bonnes idées ne sont pas développées, comme la première, celle de Bedos élu président de la République, qui réunit un gouvernement d'union, et va au côté des manifestants qui le s'opposent à lui. Devant la salle debout, il enjoint : "Défendez-vous !". À croire que la seule opposition vient des humoristes…
"IT'S A FREE WORLD!"

Angie se fait virer d'une agence de recrutement parce qu'elle s'est offusquée d'une main au panier. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants étrangers en quête de travail, les affaires prospèrent, mais d'abord de façon non déclarée puis avec des travailleurs clandestins.
Pour se sortir de la dêche, Angie se sent obligée de contourner les règles et les droits des êtres humains. Elle va jusqu'à prendre son mobile pour dénoncer un campement de clandestins pour pouvoir profiter de ces logements pour ses travailleurs (on n'y croit pas trop d'ailleurs). L'argent lui fait-il oublier la morale ? Ou bien n'en avait-elle jamais eu ? Est-ce le système ou Angie qui sont coupables ?

jeudi 3 janvier 2008

"DU BRUIT"

Ce court livre signé Joy Sorman relate ses souvenirs du groupe NTM. Notamment un concert donné à Mantes-la-Jolie en mars 1991, et empêché par la municipalité (gymnase fermé, stade sans lumière), finalement possible grâce au groupe éléctrogène des deux rappeurs et aux phares des voitures des spectateurs. Selon Joy Sorman, NTM n'a pas de message et ne représente pas la banlieue, ils font seulement de la chronique en direct. Elle raconte aussi sa rencontre avec Sam, qui mesure pour son plaisir les décibels dans les concerts.
Une écriture plus riche que celle des traditionnels journalistes de rap, moins spécialisée mais plus originale.
BILAN 2007 CINÉMA :

Voici mon petit palmarès parmi la cinquantaine de films que j'ai vus cette année. Je n'ai pas encore vu "Un Baiser s'il vous plaît", ""Les Promesses de l'ombre" ou "I'm not there".

1. LIP, l'imagination au pouvoir
2. Persépolis
3. Paranoid Park
4. Notre Pain Quotidien
5. La Vie des Autres
6. Sicko
7. Two Days in Paris
8. La Graine et le Mulet
9. Très bien, merci
10. Nous les vivants
BILAN 2007 : THÉÂTRE

Parmi la trentaine de pièces que j'ai vues cette année, voici mes dix préférées :

1. Monkey, Journey to the West, au Châtelet
2. Zarathustra à l'Odéon
3. Le Cirque Invisible au Rond-Point
4. Vie et Destin à la MC93
5. Music Hall 56 à Montreuil
6. Philippe Caubère au Rond-Point
7. La Cantatrice Chauve à l'Athénée
8. La Tempête à l'Odéon
9. Richard III au Théâtre du Nord-Ouest
10. Le Roi Lear aux Amandiers