vendredi 22 avril 2011


SIDI LARBI CHERKAOUI / MARIA PAGÉS - DUNAS

María Pagés et Sidi Larbi Cherkaoui allient leurs pratiques des danses flamenco et contemporaine, au son d'une formation arabo-andalouse. Claquettes, castagnettes, chant… il s'agit plus d'un spectacle de flamenco qu'une réelle création contemporaine. Sidi Larbi Cherkaoui accompagne la danseuse de flamenco, un peu comme son ombre ou son pantin désarticulé.

Il se dégage une certaine arrogance des danseurs qui semblent ne pas visiblement prendre de plaisir mais ont conscience de leur niveau. Quelques bonnes idées comme Sidi Larbi Cherkaoui qui danse en ombre chinoise et se bat contre lui-même, ou dont les dessins sur du sable sont projetés sur un grand écran, en interaction avec la danseuse. Mais la bonne idée est exploitée jusqu'à la corde, jusque dans une vraie naïveté, avec des arbres, les âges de la vie, les Twin Towers ou de petits poissons qui se font manger par de plus gros. Une leçon de vie.
LES FRANGIPANES À L'HÔTEL KUBE

Chaque mercredi, l'Hôtel Kube propose un DJ set féminin dans son espace bar. CE 20 avril, ce sont les Frangipanes. Le duo mixe une techno minimale très lounge sur Mac/Serato. Nous ne visitons pas le fameux bar de glace, c'est nous qui restons de glace, dans cette atmosphère très chic, à deux pas du boulevard de la Chapelle.

lundi 18 avril 2011

"ROMÉO ET JULIETTE"

Reprise de la chorégraphie de Rudolf Noureev à l'Opéra Bastille, l'Orchestre de l'Opéra national de Paris est dirigé par Vello Pähn. Une superproduction, avec une troupe nombreuse, des costumes et des décors magifiques. La chorégraphie n'est pas du tout datée et les moyens monumentaux ne gâchent pas les instants de grâce et d'émotion.
La scène est poignante, lorsque Roméo danse avec le corps inanimé de Juliette, tentant de lui redonner vie par la danse.

jeudi 14 avril 2011


"CLIENTS"

Grisélidis Réal, prostituée et écrivain, a consigné entre 1977 et 1995 Le carnet de bal de ses clients, classés de A à Z. Avec des mots crus, elle dresse un portrait cru et laconique de sa profession et de ses clients : "Marcel, suce, encule, baise. 80 francs."
La comédienne Clotilde Ramondou égrène ses 221 clients, certains font l'amour "comme papa-maman", d'autres ont des rituels sadiques. Il en ressort une profonde misère humaine, des rapports dés/incarnés, des êtres perdus, insatisfaits, à l'innocence perdue…

Trois lieder de Schubert, chantés par un chœur d'hommes, entrent en résonance avec cette litanie intime. Les 12 hommes entourent la comédienne, anonymes et menaçants, puis se livrent à des jeux vocaux ou de déshabillage.

Vu au Théâtre Paris-Villette.

mercredi 13 avril 2011

"NOTRE TERREUR"

Notre terreur est un spectacle créé par la compagnie D’ores et déjà (vue dans "Baal" aux Ateliers Berthier), entièrement bâti sur des improvisations. La pièce du collectif interroge la chute de Robespierre, elle commence le 5 avril 1794, le jour de l'exécution de Danton.
Les membres du Comité de salut public, qui gouverne alors la France, sont réunis autour d'une table. La Convention leur redonne sa confiance chaque mois. Ils doivent s'occuper des affaires courantes : éviter la spéculation sur le prix du blé, faire arriver des navires chargés de salpètre, promouvoir la pomme de terre… mais aussi éradiquer opposition et corruption, qui pourraient être fatals à la Révolution.
À la tribune de la Convention nationale, Saint-Just tente en vain de défendre Robespierre, accusé de tyrannie. Maximilien est ensuite seul sur le plateau dans une (trop longue) scène d'agonie politique.

Photo: Marine Fromanger

vendredi 8 avril 2011


"FAUT-IL MANGER DES ANIMAUX?"

Jonathan Safran Foer a recueilli une chienne et a eu un enfant. Ces deux événements semblent le point de départ de sa réflexion sur l'origine de la viande qu'il mange et sur les conditions d'élevage des animaux. (On apprend que les chiens euthanasiés servent de nourriture aux animaux d'élevage).
Sans militer trop radicalement pour le végétarisme, il raconte les poules parquées dans des cages moins grande qu'une feuille A4 ou les poulets remplis d'eau mélangée à leur propre fiente et germes. Il milite plutôt pour la dignité des animaux (comme avant lui Jane Goodall dans "Nous sommes ce que nous mangeons"). Les poulets américains sont ainsi plongés dans de l'eau souillée puis électrocutés à trop basse tension pour ne plus être conscients avant d'être tués.
La filière industrielle a tenté de réduire le stress des porcs (qui sécrètent des acides endommageant leur viande et faisaient des crises cardiaques) en supprimant le "gène du stress". Côté poissons, les bassins d'élevages sont si pollués que les saumons pleurent des larmes de sang, tandis qu'en pleine mer tous les poissons meurent avec d'atroces souffrances, d'asphyxie ou les ouïes tranchées. Toutes ces techniques rappellent celles des guerres (satellites, radars, encerclement, massacres, camps...).
Les associations de défense des animaux se divisent en deux écoles : droits / bien-être des animaux.
Chimie, OGM, hygiène, pollution… tout cela est peu ragoutant. Mais on a l'impression de la prise de conscience d'un jeune WASP, qui se rend compte que son chien est un animal comme un autre… Et la référence littéraire à Kafka voyant en un poisson (dans un aquarium berlinois) un membre de sa famille invisible, n'apporte pas beaucoup d'eau au moulin.
L'enquête se limite aux États-Unis et un peu trop aux poulets et aux porcs. Mais elle a le mérite de montrer la cruauté impressionnante de l'espèce humaine (envers dindes, poissons, etc. moins les bœufs). L'homme n'est-il pas un animal comme un autre ?

dimanche 3 avril 2011

"DE L'AMOUR"

Les narrateurs (Gaëtan Vourc'h excellent) et les corneilles sont toujours présents dans cette pièce, mais l'effet de répétition ne fonctionne pas trop. On n'accroche guère à l'histoire de ce couple racontée en quatrième vitesse à la troisième personne. Le mari, avec son patronyme de Boby et sa perruque blanche rappelle les téléfilms singés par les Inconnus !
"De l'amour est axé sur vingt rites que nous, les humains, nous subissons ou auxquels nous participons." explique l'auteur : anniversaire, enterrement, repas…