vendredi 8 avril 2011


"FAUT-IL MANGER DES ANIMAUX?"

Jonathan Safran Foer a recueilli une chienne et a eu un enfant. Ces deux événements semblent le point de départ de sa réflexion sur l'origine de la viande qu'il mange et sur les conditions d'élevage des animaux. (On apprend que les chiens euthanasiés servent de nourriture aux animaux d'élevage).
Sans militer trop radicalement pour le végétarisme, il raconte les poules parquées dans des cages moins grande qu'une feuille A4 ou les poulets remplis d'eau mélangée à leur propre fiente et germes. Il milite plutôt pour la dignité des animaux (comme avant lui Jane Goodall dans "Nous sommes ce que nous mangeons"). Les poulets américains sont ainsi plongés dans de l'eau souillée puis électrocutés à trop basse tension pour ne plus être conscients avant d'être tués.
La filière industrielle a tenté de réduire le stress des porcs (qui sécrètent des acides endommageant leur viande et faisaient des crises cardiaques) en supprimant le "gène du stress". Côté poissons, les bassins d'élevages sont si pollués que les saumons pleurent des larmes de sang, tandis qu'en pleine mer tous les poissons meurent avec d'atroces souffrances, d'asphyxie ou les ouïes tranchées. Toutes ces techniques rappellent celles des guerres (satellites, radars, encerclement, massacres, camps...).
Les associations de défense des animaux se divisent en deux écoles : droits / bien-être des animaux.
Chimie, OGM, hygiène, pollution… tout cela est peu ragoutant. Mais on a l'impression de la prise de conscience d'un jeune WASP, qui se rend compte que son chien est un animal comme un autre… Et la référence littéraire à Kafka voyant en un poisson (dans un aquarium berlinois) un membre de sa famille invisible, n'apporte pas beaucoup d'eau au moulin.
L'enquête se limite aux États-Unis et un peu trop aux poulets et aux porcs. Mais elle a le mérite de montrer la cruauté impressionnante de l'espèce humaine (envers dindes, poissons, etc. moins les bœufs). L'homme n'est-il pas un animal comme un autre ?