samedi 25 novembre 2006


"QUARTETT" PAR BOB WILSON

« QUARTETT» se joue jusqu’au 20 décembre 2006 au Théâtre de l’Odéon. Enfin, je ne sais pas si il y a encore quelqu’un qui ne le savait pas, vue la presse dithyrambique qui a salué ce spectacle. Le texte coup de poing de Heiner Müller, adapté des « Liaisons Dangereuses », est servi par une mise en scène toute aussi audacieuse. Robert Wilson mixe théâtre, musique, lumières, références à la danse et au cinéma dans une mise en scène glacée. Isabelle Huppert se crispe au son de percussions qui résonnent dans tout le théâtre, elle ressasse les mêmes paroles, coincée dans une superbe robe-fourreau violette. Elle fait face à Ariel Garcia Valdes (Valmont), sorte de Lucifer vociférant ou de Nosferatu sado-maso, enveloppé de rouge.
Le tout est servi par des décors jouant beaucoup sur la géométrie, les effets de lumière et la dualité du plateau, divisé par un rideau transparent. C’est Michael Galasso (« In the Mood for Love »), qui signe une musique à cordes sérielle et sépulcrale.
Cet affrontement des deux amants, confrontés à l’autre, à la mort et au désir, est encore plus violent dans cette interprétation déshumanisée et autiste. En revanche, le texte qui ne fait que 22 pages, mérite d’être lu avant d’aller voir la pièce, afin de vraiment profiter d’un texte pris à partie par les comédiens. La mise en scène de Langhoff était à mon avis plus forte et moins cérébrale…
Dans le Nouvel Obs, Jérôme Garcin écrit que cela tient plus du "défilé de mode dans la cour du Louvre, d'un mauvais remake de "Star Trek" sur une musique spatiale de Michael Galasso, et du congrès annuel, porte de Versailles, des fabricants de luminaires. Avis aux candidats: il y a plus phénoménal encore que la coûteuse prétention du scénographe, c'est l'ennui éprouvé par le spectateur." Il n'est pas complétement dans le faux…