mardi 12 mars 2013

Des abeilles et des hommes

Nous suivons, dans la ruche et même en vol les abeilles. Markus Imhoof donne un bon aperçu du travail apicole dans le monde, avec quelques effets de mise en scène. C'est un plaidoyer pour ces bienfaitrices de l'humanité, qui pollinisent 2/3 de nos fruits et légumes. Le film montre l'antagonisme croissant entre l'homme et la nature, qu'il asservit, entre la tradition en Bavière (même s'il y existe un business de la sélection de reines envoyées par la poste !) et les ruches itinérantes américaines, posées au milieu de milliers d'hectares de monoculture d'amandiers. L'apiculteur explique que son grand-père, lui-même apiculteur, serait sans doute horrifié par ses méthodes. Mais le bourdonnement évoque pour lui "the sound of money". Il s'agit d'élevage industriel, avec parfois des pertes industrielles. Du coup, la plupart des abeilles doivent tenir à coup d'antibiotiques (Fumagilin), pour survivre aux fongicides déversés sur les amandiers. Sinon, c'est l'hécatombe, comme en Allemagne, où elles sont gazés puis brûlées pour éviter toute contamination. Une ruche contient 50 000 abeilles, la reine —fécondée en vol par de faux bourdons qui mourront immédiatement— peut pondre 2000 œufs par jour. La ruche est un modèle d'organisation sociale sans réels ordre ou pouvoir.
Les abeilles n'existaient pas en Amérique ou en Australie avant l'arrivée des occidentaux. Elles ont disparu en Chine (Mao a anéanti les oiseaux, les nuisibles ont pris le dessus) où il faut polliniser les fleurs à la main !