vendredi 21 octobre 2011


SI, VIAGGIARE

Pour son nouveau spectacle, inspiré par le thème de la rencontre, le chorégraphe italo-allemand Marco Berrettini a rencontré beaucoup de personnes (213) sur des sites Internet. Il dit avoir a été fasciné par la sonde Voyager, comme il l'explique ci-dessous :

"Cette démarche m'a interpellé parce qu'elle est dans la lignée de la tradition ancestrale de la bouteille jetée à la mer. Nous fantasmons sans cesse sur la vie extraterrestre (la littérature de science-fiction est foisonnante !) parce que nous ignorons tout d'elle. Comment envisager alors la rencontre, le premier contact avec d'autres civilisations et comment s'y préparer ?

ussi, à plus petite échelle, je me suis rendu compte que dans ma vie privée resurgissaient ces problématiques liées à l'acte de la rencontre, à la construction d'une relation. Aujourd'hui, il me paraît plus difficile de communiquer et d'approcher les gens de façon spontanée et vivante. Les cadres des relations humaines se durcissent. Comment de nos jours appréhender l'autre, l'inconnu ? Faut-il faire au préalable un travail sérieux d’introspection ?
Dans quelle mesure notre éducation, nos gènes, notre instinct de survie, nos croyances et notre état du moment conditionnent l’échec ou la réussite de la rencontre ? Existe-t-il vraiment des « techniques » permettant d'améliorer nos relations ? Toutes les études comme la psychologie, les thérapies de groupe, le comportementalisme sont-elles juste des pièges, des illusions post-modernistes ?
Le sujet est riche et les réponses évidemment compliquées. Si, viaggiare n'a pas la prétention de donner des réponses mais a pour but de problématiser et d'expérimenter gaiement !"
(source : http://www.theatre-bastille.com/integral.php?docId=218566)

Neuf cosmonautes apparaissent sur la scène, le casque embué. On peut y voir l'autisme et l'individualisme de nos sociétés. Ils se rencontrent de différentes façons, ou plutôt se toisent et se touchent : comme ils sont déjà coincés sur une petite planète, la rencontre a déjà eu lieu. C'est la limite du spectacle : il n'y a pas à proprement parler de rencontre entre deux individus qui se découvrent pour la première fois. Alors que Marco Berrettini voulait questionner "le moment où l'on décide de ne pas laisser passer l'occasion".
Sur de la pop (Whitney Houston, "Mais Non Mais Non"…) ou de l'electro ("Polkamatic" de Vitalic), les danseurs effectuent des danses façon gym-tonic, avant de se reprocher des attitudes en groupe devant leurs avatars sur un échiquier, puis de faire chanter la salle…