samedi 22 juin 2013

L'inconnu du Lac


Alain Guiraudie plante un huis-clos en pleine nature (pas d'habitation, de civilisation en vue), avec une atmosphère hitchcockienne. Mais on est pas dans un polar, l'intrigue étant ténue, on sait qui est l'assassin (Michel, genre de de Freddie Mercury sportif), l'angoisse venant de ses prochains meurtres. Son nouvel amant, Franck, sera t-il sa victime (consentante) ? Attiré par celui qu'il a vu tuer, amoureux (il veut dîner ou dormir "ensemble"), qui n'accepte pas que l
Sa passion vient-elle entre autres de sa peur ou lui permet-elle de la dépasser ?
Le personnage du témoin solitaire (Henri, hétéro enrobé) apporte un regard extérieur mais sans parti pris et recueille les confidences de Franck. Il en perdra la vie, égorgé par Michel.

Ce microcosme masculin évoque à la fois des naufragés volontaires sur une île, un paradis perdu à l'écart du monde ou de grands enfants en quête d'expériences amoureuses ou sexuelles. Derrière l'indolence et l'insouciance se jouent des drames. Il y a les héros de ces aventures et quelques autres, qui se masturbent en matant, faute de mieux. Ce milieu a ses habitués qui se saluent, ses rituels et ses règles tacites. Tous soufrent d'un isolement social terrifiant.
L'amour, le désir, les pulsions, la nature, la mort… autant de thèmes fondateurs qui traversent ce film, dont le lac utérin, miroir (de l'inconscient), écran... apparaît comme mystérieux et magnétique.