lundi 18 décembre 2006


"Vêtir ceux qui sont nus" de Luigi Pirandello (1867-1834) était donné au Théâtre National de Nice, dans la mise en scène qu'en donne Stéphane Braunschweig. C'est l'histoire d'une jeune femme, Ersilia, la nurse de la petite fille du consul d'Italie. Elle a été renvoyée après que la mort de l'enfant, alors qu'elle n'y était pour rien, la femme du consul lui ayant demandé d'aller faire une course quand l'accident a eu lieu. C'est ce qu'elle raconte à un journaliste peu scrupuleux, qui recueille son témoignage et fait « un coup » : l'opinion se passionne pour Ersilia, qu'un écrivain connu décide de recueillir, après sa tentative.
Ersilia se trouve sollicitée, tiraillée, par un homme amoureux d'elle, par la logeuse, par son ex-fiancé, rongé de remords parce qu'il devait se marier avec une autre femme et veut maintenant épouser Ersilia pour se racheter, par le journaliste qui veut écrire le roman d'Ersilia, et par le consul qui exige que soit publié un démenti à la version racontée dans la presse par Ersilla.
Mais la vérité apparaît petit à petit toute autre: la petite fille est tombée d'une terrasse pendant qu'Ersilia et le consul faisaient l'amour…

Ersilia a voulu exister. En mentant, elle a voulu se montrer plus digne, embellir sa vie et sa mort. Elle se retrouve alors nue, piégée, acculée face à son imposture et se donne la mort pour de bon. L'Italie des années 1920 résonne alors avec des faits divers français récents.

" Dans Vêtir ceux qui sont nus, Pirandello apporte certainement un éclairage prémonitoire sur ces processus de victimisation tels que nous les connaissons aujourd’hui dans notre fameuse société du spectacle parvenue au stade de la « télé-réalité »." écrit le metteur en scène, Stéphane Braunschweig.