Les règles du savoir-vivre dans la société moderne
Pièce de Seul en scène, le comédien Martin Juvanon du Vachat débite toutes les conventions sur le même ton. Il y a quelque chose hypnotique comme une litanie, avec quelques refrains comme "logique", "possible", "envisageable".
Il déroule toutes les conventions sociales de la naissance à la mort, en passant par la demande en mariage, les fiançailles, les noces d'argent ou d'or. Toutes ces conventions qui rythment la vie humaine, organisent la société humaine. Elles sont rassurantes, elles représentent la normalité, voire un idéal, elles existent car on a besoin d'y croire. On se prendrait presque à croire qu'elle sont la condition du bonheur. Pas de questionnement, pas de déception, pas de violence, la voie est tracée vers l'harmonie. Le narrateur est une personne qui vit par procuration en parlant de la vie des autres, d'autres vies que la sienne. François Thomas a pris le partie de travestir en femme ce narrateur, "qui ne fait que jouer et se fabriquer son théâtre." Cela apporte aussi une distance ironique à ces règles édictées. Jean-Luc Lagarce reprend le texte de la baronne Staffe, publié au XIXè siècle. "Il existe un livre, ce livre règle tout, il propose une solution pour tous les instants de la vie, il organise et rassure. C'est un livre absolu." expliquait l'auteur.
La fête des fiançailles se passe en famille, dans une intimité rigoureuse. Les amis de la veille, ce qu’on appelle les connaissances, n’y assistent pas. On n’expose pas le bonheur ingénu de la jeune fille, ses joies rougissantes, aux yeux et commentaires, car commentaires à craindre, on n’en saurait douter, aux yeux et commentaires des indifférents et des cyniques.
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