mercredi 21 août 2013

Jeune et Jolie





Isabelle fait croise à son entourage qu'elle est sérieuse, prude et vierge, alors qu'elle se prostitue. De son activité secrète, elle semble tirer une certaine supériorité, voire une fierté sur les filles de son âge.
Une supériorité qu'elle entend appliquer aux hommes de son âge (un flirt maladroit qu'elle rejette brutalement car elle n'est pas amoureuse),  à son beau-père ou face au psy (c'est combien ? 70 € seulement ? je peux payer avec l'argent des passes ?). Sa beauté intimide autant les garçons de son âge que ses clients du troisième âge.
Mais le personnage ne livre aucune explication sur ce qui l'a poussé à se prostituer : l'argent ? dominer ou être dominé ? transgresser les interdits ? provoquer sa famille si libre-pensante ? Elle explique juste y avoir pris goût. L'absence de raisons la rend intrigante et touchante.
Elle et son frère ont découvert la sexualité par les films X sur le Net (elle en regarde sur son ordi portable). La relation de complicité et de découverte de l'amour et du sexe par les deux ados est intéressante. Jolie scène avec Charlotte Rampling, veuve d'un des clients de Léa, qui souhaitait voir la jeune prostituée.
Vers la fin du film, elle semble replonger, lorsqu'elle rallume son mobile "pro", celui-ciretentit de plein de messages d'hommes qui l'attendent…
Un film froid, cruel mais pudique sur les métamorphoses et les questionnements de l'adolescence