Dialogue avec une Pussy Riot
La seule des trois membres relaxée était
l’invitée d’une visio-conférence sur la liberté artistique en Russie. Cette
rencontre était organisée par l’association Russie-Libertés à la Maison
d’Europe et d’Orient à Paris, lundi 14 janvier.
Ekaterina Samoutsevitch
expliquait : « le pouvoir s’est emparé de la religion orthodoxe et
de ses symboles pour sa propagande. Il mène une politique conservatrice à
l’égard des femmes ou des homosexuels. Beaucoup de personnes ont cru que notre
action était anti cléricale, alors qu’il s’agissait d’une action artistique et
politique. » Les Pussy Riot avaient organisé un
concert punk et des prières dans la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou
le 21 février 2012.
À la question de l’avenir des Pussy Riot,
Ekaterina Samoutsevitch répondait : « il est désormais très
difficile pour nous d’agir. Mais Pussy Riot est un personnage artistique qui
peut être reproduit par d’autres. » Des
propositions de collaborations avec des ONG ou théâtres lui ont été faites.
Alek D. Epstein, spécialiste de l’activisme
artistique, détaillait plusieurs cas de censures et de pressions —souvent
physiques— contre des artistes russes, parmi lesquels certains ont été inspirés
par les Pussy Riot. À Saint-Pétersbourg, l’exposition « Icons » ou le
spectacle « Lolita » ont été interdits. La comédie musicale
« Jésus Christ Superstar », qui tourne depuis plusieurs années en
Russie, a été dénoncée comme offensante par des orthodoxes, certaines
représentations ont également été interdites.
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