mardi 15 janvier 2013

Dialogue avec une Pussy Riot


La seule des trois membres relaxée était l’invitée d’une visio-conférence sur la liberté artistique en Russie. Cette rencontre était organisée par l’association Russie-Libertés à la Maison d’Europe et d’Orient à Paris, lundi 14 janvier. 

Ekaterina Samoutsevitch expliquait : « le pouvoir s’est emparé de la religion orthodoxe et de ses symboles pour sa propagande. Il mène une politique conservatrice à l’égard des femmes ou des homosexuels. Beaucoup de personnes ont cru que notre action était anti cléricale, alors qu’il s’agissait d’une action artistique et politique. » Les Pussy Riot avaient organisé un concert punk et des prières dans la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou le 21 février 2012.
À la question de l’avenir des Pussy Riot, Ekaterina Samoutsevitch répondait : « il est désormais très difficile pour nous d’agir. Mais Pussy Riot est un personnage artistique qui peut être reproduit par d’autres. » Des propositions de collaborations avec des ONG ou théâtres lui ont été faites.

Alek D. Epstein, spécialiste de l’activisme artistique, détaillait plusieurs cas de censures et de pressions —souvent physiques— contre des artistes russes, parmi lesquels certains ont été inspirés par les Pussy Riot. À Saint-Pétersbourg, l’exposition « Icons » ou le spectacle « Lolita » ont été interdits. La comédie musicale « Jésus Christ Superstar », qui tourne depuis plusieurs années en Russie, a été dénoncée comme offensante par des orthodoxes, certaines représentations ont également été interdites.