samedi 11 avril 2009

OU ON VA PAPA ?

"Comme Cyrano de Bergerac qui choisissait de se moquer lui-même de son nez, je me moque moi-même de mes enfants. C'est mon privilège de père." raconte Jean-Louis Fournier, qui décide de rire de ses deux enfants handicapés physiques et mentaux plutôt que d'en pleurer. En effet, "Quand un enfant se barbouille en mangeant de la crème au chocolat, tout le monde rit ; si c'est un enfant handicapé, on ne rit pas." Il évoque avec beaucoup d'humour noir mais aussi de tendresse ses deux "petits mioches cabossés" qui parlent le lutin, ou répêtent comme Mathieu "où on va papa ?" sans jamais retenir la réponse. Le père se remet en question, jalouse les parents d'enfants normaux, et hésite à parler de ses deux enfants "pas comme les autres". Le drame est moins larmoyant grâce à cet humour désespéré, limite cynique, qui permet d'évoquer le destin tragique de ces deux enfants, auront-ils été heureux ? se demande leur père, car en définitive, il n'y a que cela qui compte.