L'HISTOIRE DE L'AMOUR
de Nicole Krauss
NRF/Gallimard, 2006
À New York, un vieil homme, Leopold Gursky, vit dans l’attente de la mort et la peur de l’oubli. Dans les magasins, il fait tomber des objets pour être sûr qu’on ne l’oubliera pas complètement. Bruno, un ami d’enfance retrouvé par hasard à New York, est venu s’installer dans l’appartement dessus, afin que chacun veille sur l’autre. Pour se voir, ils trouvent de faux prétextes.
Amoureux d’une certaine Alma, alors que la Pologne était envahie par les nazis, il ne le reverra que bien plus tard, mariée et mère de deux enfants, dont le premier est son fils, Isaac Moritz, un écrivain devenu célèbre.
Charlotte Singer, une jeune femme, traductrice, élève ses deux enfants, Bird (persuadé d’être un lamed vovnik, une sorte de messie), et Alma, appelée ainsi en souvenir d’un livre, que son défunt père aimait beaucoup : « L’Histoire de l’Amour ». Son auteur, Zvi Litvinoff, avait fui la Pologne pour le Chili en 1941, emmenant avec lui le manuscrit en yiddish que Leo lui avait confié. Il le publiera sous son nom en espagnol, sans que Leo ne le sache. Et sans que l’épitaphe « La mort de Leopold Gursky » ne soit acceptée en dernière page du roman.
Un jour, un certain Jacob Marcus, demande à Charlotte Singer si elle voudrait bien traduire pour lui, et contre 100 000 dollars, l’unique œuvre de Litvinoff, de l’espagnol à l’anglais.
« L’Histoire de l’Amour » est un récit mythologique, qui raconte les différents âges de l’homme, celui du silence (on communiquait avec les mains) ou du cristal (les hommes croyaient qu’une partie d’eux-mêmes était très fragile).
Alma, qui souffre de l’absence de son père, se passionne pour les manuels de survie. À la recherche de ce Jacob Marcus (pour le marier avec sa mère), elle découvre qu’il s’agit du personnage principal d’un ouvrage d’Isaac Moritz, puis qu’il s’agit de l’auteur lui-même. Celui-ci avait découvert dans des courriers de Leo à sa mère Alma des extraits de « L’Histoire de l’Amour ».
Leo apprend dans le journal la mort de son fils Isaac Moritz. Il assiste à ses funérailles et fait la connaissance du demi-frère de son fils. Un manuscrit qu’il avait envoyé à son fils pour lui révéler son existence va être publié par ses éditeurs, croyant tenir là un roman posthume, le meilleur de son supposé auteur.
Alma laisse un message sur la porte d’Issac, Bernard, son frère la rappelle mais tombe sur Bird, à qui il révèle qu’Isaac avait compris qui était son vrai père. Bird envoie la même lettre à Leo et Alma pour qu’ils se retrouvent dans un parc. Grâce à sa fertile imagination, Leo avait ressuscité son ami d’enfance Bruno, mort lors du massacre auquel il avait échappé. Leo croit d’abord se trouver face à une réincarnation de son amour de jeunesse, puis il révèle à Alma qu’il est le véritable auteur de « L’Histoire de l’Amour ». Le livre s’achève par l’épitaphe « La mort de Leopold Gursky ».
Nicole Krauss est la compagne de Jonathan Safran Foer. Les méandres du récit sont tissés avec une rare intelligence, en faisant appel à celle du lecteur, qui s’étonne de découvrir des correspondances entre tous ces personnages. On se plaît à recoller tous les morceaux de ce puzzle. Le thème de la perte, du deuil et du vide de l’existence hantent tout le livre. Le style est varié, notamment dans la présentation des textes (courts chapitres, listes, dialogue avec un personnage par page…). Seul bémol à mon avis : les extraits de « L’Histoire de l’Amour » sont un peu simplets, pas si poétiques ou mystérieux que cela (exemple, l’âge du silence : «Il arrivait que quelqu'un lève un doigt pour se gratter le nez, le geste pouvait alors être mal compris car il ressemblait énormément à celui signifiant "Je comprends à présent que j'ai eu tort de t'aimer." Ces erreurs de compréhension étaient déchirantes.») On est loin de la mythologie d’un Gabriel Garcia Marquez.
de Nicole Krauss
NRF/Gallimard, 2006
À New York, un vieil homme, Leopold Gursky, vit dans l’attente de la mort et la peur de l’oubli. Dans les magasins, il fait tomber des objets pour être sûr qu’on ne l’oubliera pas complètement. Bruno, un ami d’enfance retrouvé par hasard à New York, est venu s’installer dans l’appartement dessus, afin que chacun veille sur l’autre. Pour se voir, ils trouvent de faux prétextes.
Amoureux d’une certaine Alma, alors que la Pologne était envahie par les nazis, il ne le reverra que bien plus tard, mariée et mère de deux enfants, dont le premier est son fils, Isaac Moritz, un écrivain devenu célèbre.
Charlotte Singer, une jeune femme, traductrice, élève ses deux enfants, Bird (persuadé d’être un lamed vovnik, une sorte de messie), et Alma, appelée ainsi en souvenir d’un livre, que son défunt père aimait beaucoup : « L’Histoire de l’Amour ». Son auteur, Zvi Litvinoff, avait fui la Pologne pour le Chili en 1941, emmenant avec lui le manuscrit en yiddish que Leo lui avait confié. Il le publiera sous son nom en espagnol, sans que Leo ne le sache. Et sans que l’épitaphe « La mort de Leopold Gursky » ne soit acceptée en dernière page du roman.
Un jour, un certain Jacob Marcus, demande à Charlotte Singer si elle voudrait bien traduire pour lui, et contre 100 000 dollars, l’unique œuvre de Litvinoff, de l’espagnol à l’anglais.
« L’Histoire de l’Amour » est un récit mythologique, qui raconte les différents âges de l’homme, celui du silence (on communiquait avec les mains) ou du cristal (les hommes croyaient qu’une partie d’eux-mêmes était très fragile).
Alma, qui souffre de l’absence de son père, se passionne pour les manuels de survie. À la recherche de ce Jacob Marcus (pour le marier avec sa mère), elle découvre qu’il s’agit du personnage principal d’un ouvrage d’Isaac Moritz, puis qu’il s’agit de l’auteur lui-même. Celui-ci avait découvert dans des courriers de Leo à sa mère Alma des extraits de « L’Histoire de l’Amour ».
Leo apprend dans le journal la mort de son fils Isaac Moritz. Il assiste à ses funérailles et fait la connaissance du demi-frère de son fils. Un manuscrit qu’il avait envoyé à son fils pour lui révéler son existence va être publié par ses éditeurs, croyant tenir là un roman posthume, le meilleur de son supposé auteur.
Alma laisse un message sur la porte d’Issac, Bernard, son frère la rappelle mais tombe sur Bird, à qui il révèle qu’Isaac avait compris qui était son vrai père. Bird envoie la même lettre à Leo et Alma pour qu’ils se retrouvent dans un parc. Grâce à sa fertile imagination, Leo avait ressuscité son ami d’enfance Bruno, mort lors du massacre auquel il avait échappé. Leo croit d’abord se trouver face à une réincarnation de son amour de jeunesse, puis il révèle à Alma qu’il est le véritable auteur de « L’Histoire de l’Amour ». Le livre s’achève par l’épitaphe « La mort de Leopold Gursky ».
Nicole Krauss est la compagne de Jonathan Safran Foer. Les méandres du récit sont tissés avec une rare intelligence, en faisant appel à celle du lecteur, qui s’étonne de découvrir des correspondances entre tous ces personnages. On se plaît à recoller tous les morceaux de ce puzzle. Le thème de la perte, du deuil et du vide de l’existence hantent tout le livre. Le style est varié, notamment dans la présentation des textes (courts chapitres, listes, dialogue avec un personnage par page…). Seul bémol à mon avis : les extraits de « L’Histoire de l’Amour » sont un peu simplets, pas si poétiques ou mystérieux que cela (exemple, l’âge du silence : «Il arrivait que quelqu'un lève un doigt pour se gratter le nez, le geste pouvait alors être mal compris car il ressemblait énormément à celui signifiant "Je comprends à présent que j'ai eu tort de t'aimer." Ces erreurs de compréhension étaient déchirantes.») On est loin de la mythologie d’un Gabriel Garcia Marquez.
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